Название | Das Passagen-Werk |
---|---|
Автор произведения | Walter Benjamin |
Жанр | Документальная литература |
Серия | |
Издательство | Документальная литература |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9788026829706 |
»Il y avait au Châtelet de Paris une grande cave longue. Cette cave était à huit pieds en contre-bas au-dessous du niveau de la Seine. Elle n’avait ni fenêtres ni soupiraux …; les hommes pouvaient y entrer, l’air non. Cette cave avait pour plafond une voûte de pierre et pour plancher dix pouces de boue … A huit pieds au-dessus du sol, une longue poutre massive traversait ce souterrain de part en part; de cette poutre tombaient, de distance en distance, des chaînes … et à l’extrémité de ces chaînes il y avait des carcans. On mettait dans cette cave les hommes condamnés aux galères jusqu’au jour du départ pour Toulon. On les poussait sous cette poutre où chacun avait son ferrement oscillant dans les ténèbres, qui l’attendait … Pour manger, ils faisaient monter avec leur talon le long de leur tibia jusqu’à leur main leur pain qu’on leur jetait dans la boue … Dans ce sépulcre enfer, que faisaient-ils? Ce qu’on peut faire dans un sépulcre, ils agonisaient, et ce qu’on peut faire dans un enfer, ils chantaient … C’est dans cette cave que sont nées presque toutes les chansons d’argot. C’est du cachot du Grand-Châtelet de Paris que vient le mélancolique refrain de la galère de Montgomery: Timaloumisaine, timoulamison. La plupart de ces chansons sont lugubres; quelques-unes sont gaies.« Victor Hugo: Œuvres complètes Roman 8 Paris 1881 (Les Misérables) p 297/98 □ Unterirdisches Paris □ [C 5 a, 1]
Zur Schwellenkunde: »›Entre ceux qui, à Paris, vont à pied et ceux qui vont en voiture, il n’y a que la différence du marchepieds‹, comme disait un philosophe à pied. Ah! le marchepied! … C’est le point de départ d’un pays à un autre, de la misère au luxe, de Pinsouciance au soucis. C’est le trait d’union de celui qui n’est rien à celui qui est tout. La question, c’est d’y mettre le pied.« Théophile Gautier: Etudes philosophiques (Paris et les Parisiens au XIXe siècle Paris 1856 p 26) [C 5 a, 2]
Kleine Vorahnung der métro in der Beschreibung der maisons-modèles der Zukunft: »Les sous-sols, très-spacieux et bien éclairés, communiquent tous ensemble. Ils forment de longues galeries qui suivent le trajet des rues et où l’on a établi un chemin de fer souterrain. Ce chemin de fer n’est pas destiné aux voyageurs, mais seulement aux marchandises encombrantes, au vin, au bois, au charbon, etc., qu’il transporte jusque dans l’intérieur des maisons … Ces voies ferrées souterraines acquirent une importance de plus en plus grande.« Tony Moilin: Paris en l’an 2000 Paris 1869 p 14/15 (Maisons-modèles) [C 5 a, 3]
Fragmente aus Victor Hugos »A l’arc de triomphe«
…..
…..
»Toujours Paris s’écrie et gronde.
Nul ne sait, question profonde,
Ce que perdrait le bruit du monde
Le jour où Paris se tairait!«
»Il se taira pourtant! – Après bien des aurores,
Bien des mois, bien des ans, bien des siècles couchés,
Quand cette rive où l’eau se brise aux ponts sonores
Sera rendue aux joncs murmurants et penchés;
Quand La Seine fuira de pierres obstruée,
Usant quelque vieux dôme écroulé dans ses eaux,
Attentive au doux vent qui porte à la nuée
Le frisson du feuillage et le chant des oiseaux;
Lorsqu’elle coulera, la nuit, blanche dans l’ombre,
Heureuse, en endormant son flot longtemps troublé,
De pouvoir écouter enfin ces voix sans nombre
Qui passent vaguement sous le ciel étoilé;
Quand de cette cité, folle et rude ouvrière,
Qui, hâtant les destins à ses murs réservés,
Sous son propre marteau s’en allant en poussière,
Met son bronze en monnaie et son marbre en pavés;
Quand, des toits, des clochers, des ruches tortueuses,
Des porches, des frontons, des dômes pleins d’orgueil
Qui faisaient cette ville, aux voix tumultueuses,
Touffue, inextricable et fourmillante à l’œil,
Il ne restera plus dans l’immense campagne,
Pour toute pyramide et pour tout panthéon,
Que deux tours de granit faites par Charlemagne,
Et qu’un pilier d’airain fait par Napoléon;
Toi, tu compléteras le triangle sublime!«
…..
…..
»Arche! alors tu seras éternelle et complète,
Quand tout ce que la Seine en son onde reflète
Aura fui pour jamais,
Quand de cette cité qui fut égale à Rome
Il ne restera plus qu’un ange, un aigle, un homme,
Debout sur trois sommets!«
…..
…..
»Non, le temps n’ôte rien aux choses.
Plus d’un portique à tort vanté
Dans ses lentes métamorphoses
Arrive enfin à la beauté.
Sur les monuments qu’on révère
Le temps jette un charme sévère
De leur façade à leur chevet.
Jamais, quoiqu’il brise et qu’il rouille,
La robe dont il les dépouille
Ne vaut celle qu’il leur revêt.
C’est le temps qui creuse une ride
Dans un claveau trop indigent;
Qui sur l’angle d’un marbre aride
Passe son pouce intelligent;
C’est lui qui, pour corriger l’œuvre,
Mêle une vivante couleuvre
Aux nœuds d’une hydre de granit.
Je crois voir rire un toit gothique
Quand le temps dans sa frise antique
Ote une pierre et met un nid.«
…..
…..
…..
…..
»Mais non, tout sera mort. Plus rien dans cette plaine
Qu’un peuple évanoui dont elle est encor pleine;
Que l’œil éteint de l’homme et l’œil vivant de Dieu;
Un arc, une colonne, et, là-bas, au milieu
De ce fleuve argenté dont on entend l’écume,
Une église échouée à demi dans la brume.«
…..
…..
Victor Hugo: Œuvres complètes Poésie 3 Paris 1880 p 233-245 [C 6; C 6 a, 1]
Démolitions: sources de renseignement théorique de la construction. »Jamais circonstances ont été plus favorables pour ce genre d’étude, que l’époque où nous vivons. Depuis douze ans, une foule de bâtimens, entre eux des églises, des cloîtres ont été démolis jusqu’aux premières