Das Passagen-Werk. Walter Benjamin

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Название Das Passagen-Werk
Автор произведения Walter Benjamin
Жанр Документальная литература
Серия
Издательство Документальная литература
Год выпуска 0
isbn 9788026829706



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reste, dans tous les quartiers de la ville, et bien souvent, durant ma jeunesse, je m’étais absorbé dans de longues contemplations devant un plan de ce Paris, si disparate, qui m’avait révélé les infirmités de son réseau de voies publiques. / Malgré ma longue résidence en province (elle ne fut pas moindre de vingt-deux ans!), j’avais conservé tellement vivaces mes souvenirs et mes impressions d’autrefois, qu’appelé subitement, depuis quelques jours, à diriger l’œuvre de transformation de la Capitale de l’Empire, débattue entre les Tuileries et l’Hôtel de Ville, je me sentais bien mieux préparé qu’on ne le supposait probablement, à remplir cette mission complexe, et prêt, dans tous les cas, à entrer de plain-pied dans le cœur des questions à résoudre.« Mémoires de Baron Haussmann II Paris 1890 p 34/35 Stellt sehr gut dar, wie oft es erst der Abstand ist, der, indem er zwischen Plan und Werk sich einschiebt, den Plan zum Gelingen führt. [E 3, 1]

      Wie Baron Haussmann gegen die Traumstadt anzog, die Paris 1860 noch war. Aus einem Artikel von 1882: »Il y avait des montagnes dans Paris; il y en avait même sur les Boulevards … Nous manquions d’eau, de marchés, de lumière, dans ces temps reculés, qui ne sont pas encore à trente ans de nous. Quelques becs de gaz seulement commençaient à se montrer. Nous manquions aussi d’Eglises. Parmi les plus anciennes et même parmi les plus belles, plusieurs servaient de magasins, ou de casernes, ou de bureaux. Les autres étaient masquées par toute une végétation de masures croulantes. Les Chemins de Fer existaient cependant; ils versaient tous les jours, dans Paris, des torrents de voyageurs, qui ne pouvaient ni se loger dans nos maisons, ni circuler dans nos rues tortueuses. / … Il [Haussmann] démolit des quartiers; on pourrait dire: des villes entières. On criait qu’il nous donnerait la peste; il laissait crier et nous donnait, au contraire, par ses intelligentes percées, l’air, la santé et la vie. Tantôt, c’était une Rue qu’il créait; tantôt, une Avenue ou un Boulevard; tantôt, une Place, un Square, une Promenade. Il fondait des Hôpitaux, des Ecoles, des groupes d’Ecoles. Il nous apportait toute une rivière. Il creusait des égouts magnifiques.« Mémoires de Baron Haussmann II Paris 1890 p X, XI Auszüge aus einem Artikel von Jules Simon im Gaulois vom Mai 1882. Die vielen Majuskeln dürften charakteristische orthographische Eingriffe Haussmanns sein. [E 3, 2]

      Aus einem späten Gespräch zwischen Napoleon III und Haussmann. Napoleon: »Combien vous avez raison de soutenir que le Peuple Français, qui passe pour si changeant, est, au fond, le plus routinier du monde!« – »Oui, Sire, pourvu que j’ajoute: Quant aux choses! …. Moi, j’ai le double tort d’avoir trop dérangé la Population de Paris, en bouleversant, en ›boulevardisant‹ presque tous les quartiers de la ville, et de lui faire voir trop longtemps le même visage dans le même cadre.« Mémoires du Baron Haussmann II Paris 1890 p 18/19 [E 3, 3]

      Aus der Unterhaltung Napoleons III mit Haussmann bei dessen Dienstantritt in Paris. Haussmann: »J’ajoutai que, si la population de Paris, dans son ensemble, était sympathique aux projets de transformation ou, comme on le disait alors, »d’embellissement« de la Capitale de l’Empire, la majeure partie de la bourgeoisie, et l’aristocratie, presque tout entière, s’y montraient hostiles.« Warum aber? Mémoires du Baron Haussmann II Paris 1890 p 52 [E 3, 4]

      »Am 6. Februar verließ ich München, hielt mich 10 Tage in den Archiven Oberitaliens auf, und gelangte nach Rom unter strömendem Regen. Ich fand die Hausmannisirung der Stadt weiter vorgeschritten …« Briefe von Ferdinand Gregorovius an den Staatssekretär Hermann von Thile. Herausgegeben von Hermann von Petersdorff Berlin 1894 p 110 [E 3, 5]

      Spitzname von Haussmann: »Osman-Pascha«. Er selbst schlägt – mit Beziehung auf seine Versorgung der Stadt mit Quellwasser – vor: »Il faudra me faire acqueduc.« Ein anderes Bo⁠〈n〉⁠mot: »Mes titres? … J’ai été choisi comme artiste-démolisseur.« [E 3, 6]

      »Il [Haussmann] trouvait, en 1864, pour défendre le régime arbitraire de la capitale, un ton d’une hardiesse rare. ›Paris est pour ses habitants un grand marché de consommation, un immense chantier de travail, une arène d’ambitions, ou seulement un rendez-vous de plaisirs. Ce n’est pas leur pays …‹ Ici, le mot que les polémistes attacheront, comme une pierre, à sa réputation: ›S’il en est un grand nombre qui arrivent à se faire une situation honorable dans la ville, … d’autres sont de véritables nomades au sein de la société parisienne, absolument dépourvus du sentiment municipale.‹ Et, rappelant que tout, chemins de fer, administrations, branches de l’activité nationale, aboutissait à Paris, il concluait: ›Il n’est donc pas surprenant qu’en France, pays de concentration et d’ordre, la capitale ait été presque toujours placée, quant à son organisation communale, sous un régime exceptionnel.‹« Georges Laronze: Le baron Haussmann Paris 1932 p 172/ 173 Rede vom 28.11.1864 [E 3 a, 1]

      Des charges représentaient »Paris limité par les quais de la Manche et du Midi, par les boulevards du Rhin et d’Espagne, ou, d’après Cham, la Ville qui s’offre pour ses étrennes les maisons de la banlieue! … Une caricature montrait la rue de Rivoli se perdant à l’horizon.« Georges Laronze: Le baron Haussmann Paris 1932 p 148/149 [E 3 a, 2]

      »De nouvelles artères … feraient communiquer le cœur de Paris avec les gares, décongestionneraient celles-ci. D’autres participeraient au combat engagé contre la misère et la révolution; elles seraient des voies stratégiques, perçant les foyers d’épidémies, les centres d’émeute, permettant, avec la venue d’un air vivifiant, l’arrivée de la force armée, reliant, comme la rue de Turbigo, le gouvernement aux casernes et, comme le boulevard du Prince-Eugène, les casernes aux faubourgs.« Georges Laronze: Le baron Haussmann p 137/138 [E 3 a, 3]

      »Un député indépendant, le comte de Durfort-Civrac, … objecta que ces artères nouvelles, qui devaient faciliter la répression des émeutes, en favoriseraient aussi la naissance, parce qu’il faudrait, pour les percer, concentrer une masse ouvrière.« Georges Laronze: Le baron Haussmann p 133 [E 3 a, 4]

      Haussmann feiert den Geburtstag – oder Namenstag (5 April)? – Napoleons III. »De la place de la Concorde à l’Etoile, cent vingt-quatre arcades ajourées qui, reposant sur une double rangée de colonnes, festonnaient les Champs-Elysées. ›C’est une réminiscence, voulait bien expliquer le Constitutionnel de Cordoue et de l’Alhambra.‹ … Le coup d’œil était alors saisissant, avec le tourbillon des cinquante-six grands lustres de l’avenue, les miroitements des bas côtés, les cinq cent mille becs de gaz dont vacillaient les flammes.« Georges Laronze: Le baron Haussmann p 119 □ Flaneur □ [E 3 a, 5]

      Über Haussmann: »Paris a cessé pour toujours d’être un conglomérat de petites villes ayant leur physionomie, leur vie, où l’on naissait, où l’on mourrait, où l’on aimait à vivre, qu’on ne songeait pas à quitter, où la nature et l’histoire avaient collaboré à réaliser la variété dans l’unité. La centralisation, la mégalomanie ont créé une ville artificielle où le Parisien, trait essentiel, ne se sent plus chez soi; aussi, dès qu’il le peut, il s’en va, et voici un nouveau besoin, la manie de la villégiature. A l’inverse, dans la ville désertée par ses habitants, l’étranger arrive à date fixe: c’est la ›saison‹. Le Parisien, dans sa ville devenue carrefour cosmopolite, fait figure de déraciné.« Dubech-D’Espezel le (Histoire de Paris Paris 1926) p 427/8 [E 3 a, 6]

      »Il fallait, la plupart du temps, avoir recours au jury d’expropriation. Ses membres, frondeurs de naissance, opposants par principe, se montraient généreux d’un argent qui, pensaient-ils, ne leur coûtait rien, et dont chacun espérait bénéficier un jour. En une seule audience où la Ville offrait un million et demi, le jury en avait octroyé près, de trois. Le beau champ de spéculation! Qui n’aurait voulu sa part? Il y avait des avocats spécialisés en la matière; des agences assurant, moyennant commission, un bénéfice sérieux; des procédés pour simuler un bail ou une industrie, pour truquer les livres de commerce.« Georges Laronze: Le baron Haussmann Paris 1932 p 190/91 [E 4, 1]

      Aus den »Lamentations« gegen Haussmann: »Tu vivras pour voir la ville désolée et morne. / Ta gloire sera grande pour ceux de l’avenir qu’on appelle archéologues, mais les derniers jours de ta vie seront tristes et empoisonnés. / … / Et le cœur de la