Название | Salle de Crise |
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Автор произведения | Джек Марс |
Жанр | Триллеры |
Серия | |
Издательство | Триллеры |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094313023 |
« Il n’y a pas grand-chose à voir, » dit-il dans son casque.
Ed Newsam était assis à sa gauche et regardait par la fenêtre de l’autre côté. Il s’était rétabli de sa fracture à la hanche et il avait apparemment repris la musculation. Ses bras étaient plus impressionnants qu’avant, sa poitrine et ses épaules étaient plus larges, et ses jambes étaient devenus de solides troncs. Il portait un jean, des bottines et un simple t-shirt bleu.
Derrière eux, était assis Mark Swann. Il était grand et mince, et il avait étendu ses longues jambes jusque dans l’allée. Il portait un jean bleu et ses pieds croisés arrivaient juste devant ceux de Luke. Ses cheveux cendrés étaient plus longs qu’avant et il les attachait en queue. Il avait changé ses lunettes d’aviateur pour des lunettes rondes à la John Lennon. Il portait un t-shirt noir avec le logo du group punk The Ramones. Les bureaux de la NSA devaient être plutôt relax, apparemment.
« L’eau est sortie par les écluses comme elle est censée le faire, » dit le pilote de l’hélico. C’était un homme d’âge moyen, qui portait une veste noire en nylon avec les initiales FEMA dans le dos. « Le barrage et les installations n’ont subi aucun dégât et il n’y a aucune victime parmi le personnel. Seule la route d’accès a été balayée. Mais à cinq kilomètres d’ici, c’est là où les choses se corsent. »
Ils avaient pris un jet des services secrets depuis Washington jusqu’à un petit aéroport municipal qui se trouvait à l’entrée du Parc national. Ils étaient arrivés juste avant le lever du soleil et cet hélicoptère les attendait. Ils n’avaient pas beaucoup parlé pendant le trajet. Ils étaient d’humeur morose vu les circonstances. Et Trudy Wellington, en tant qu’officier des renseignements, aurait normalement fait la conversation en leur faisant un topo sur la situation durant le trajet. Susan avait proposé un autre officier des renseignements à Luke mais il avait refusé. Ils venaient de toute façon pour interroger un prisonnier. Ils allaient sûrement pouvoir lui soutirer tous les renseignements dont ils pourraient avoir besoin.
Luke savait qu’ils ressentaient tous l’absence de Trudy et qu’ils étaient tous un peu choqués par ce qui lui était arrivé. Il avait également l’impression que les deux hommes qui l’accompagnaient étaient maintenant passés à une autre étape dans leur vie. Ils avaient de nouvelles missions, une nouvelle formation, de nouveaux collègues, de nouveaux défis à relever. Beaucoup de choses pouvaient changer en deux mois.
L’Équipe d’intervention spéciale n’existait plus. Luke aurait pu faire en sorte qu’elle se maintienne sous une forme ou une autre – après la tentative de coup d’état et l’attaque à l’Ébola, il aurait pu monter sa propre équipe et continuer à travailler avec ses hommes – mais il avait choisi de ne pas le faire. Maintenant l’Équipe d’intervention spéciale, c’était de l’histoire ancienne, et Luke Stone aussi. Il avait pris sa retraite, c’est vrai. Mais il avait également totalement disparu des radars et il n’avait fait aucun effort pour essayer de garder le contact. La cohésion de l’équipe était très importante pour les opérations spéciales de renseignement. Et sans contact, il n’y avait pas de cohésion.
Ça voulait dire que pour l’instant, il n’y avait pas d’équipe.
L’hélico vira de bord et se dirigea vers le Sud. Ils purent tout de suite se rendre compte de l’ampleur des dégâts. Toute la région en aval du barrage était inondée. Il y avait de grands arbres arrachés un peu partout et éparpillés comme des allumettes. En quelques minutes, ils arrivèrent à l’endroit où se dressait l’hôtel Black Rock. Des parties de l’étage supérieur du bâtiment principal étaient toujours intactes et se dressaient au-dessus des flots. Des voitures étaient empilées contre l’hôtel en ruine, ainsi que des arbres dont certains avaient les branches qui sortaient de l’eau. On aurait dit des bras implorant le ciel pour un miracle.
L’accumulation de voitures, d’arbres et de débris avait créé un mini-barrage, derrière lequel un grand lac s’était formé. Une dizaine de Zodiacs s’y trouvaient, avec des équipes de plongeurs en combinaison qui se préparaient à plonger ou qui sortaient de l’eau, en fonction du bateau.
« Ils ont trouvé des survivants ? » demanda Luke.
Le pilote secoua la tête. « Pas un seul. En tout cas, c’était le cas ce matin. Mais ils ont retrouvé une centaine de corps dans la cafétéria. Ils les remontent un par un. Je ne pense pas qu’ils aient déjà commencé à fouiller chacune des chambres. Peut-être qu’ils attendront que le niveau d’eau baisse avant de le faire. Se déplacer dans des couloirs sous l’eau, c’est dangereux et ce n’est probablement pas nécessaire. Il n’y a aucun survivant là-dessous. »
Ed Newsam, qui était affalé comme à son habitude, se redressa sur son siège en entendant ces mots. « Comment est-ce que vous pouvez en être aussi sûr ? Il peut y avoir des poches d’air sous l’eau. Il pourrait y avoir des gens qui attendent d’être secourus. »
« Ces bateaux sont équipés d’appareils d’écoute sous-marine, » dit le pilote. « S’il y a des survivants sous l’eau, ils n’ont pas fait un seul bruit durant toute la journée d’hier et toute la nuit. »
« Il n’empêche que, si j’étais responsable des recherches, j’enverrais tout de suite mes meilleurs plongeurs fouiller chacune des chambres. Nous savons déjà que les gens de la cafétéria sont morts. Et les plongeurs, ils ont signé pour faire face à des situations dangereuses. Les civils, non. »
Le pilote haussa les épaules. « Eh bien, ils font aussi vite qu’ils peuvent. »
L’hélicoptère continua vers le Sud. L’inondation avait creusé une bande à travers la vallée, comme un chemin à travers la forêt. On aurait dit qu’un géant venait de traverser la région. Il y avait de l’eau partout. Le lit original de la rivière était invisible sous toute cette eau.
Ils survolèrent la ville de Sargent, qui se trouvait encore sous un mètre d’eau. La dévastation ici n’était pas aussi totale. Il y avait de nombreux terrains déserts où devaient probablement se dresser des maisons qui avaient été arrachées par les flots, mais certains édifices, bâtiments et panneaux de fast-food étaient encore visibles. L’hélico survola un bâtiment en parpaing, contre lequel étaient empilés un tas de voitures et de SUV. Sur une pancarte qui sortait à moitié de l’eau, ils purent lire l’inscription VOITURES D’OCCASION HONEST ABE.
« On pense qu’il y a combien de victimes ici ? » demanda Luke.
« Cinq cents, » dit le pilote. « Mais ça peut encore changer. Il y a plus d’une centaine de personnes portées disparues. Ils n’ont pas eu beaucoup de temps devant eux et c’était tôt le matin. Beaucoup de gens ont été balayés par les flots dans leur maison. Imaginez que vous dormez et que l’ancienne alarme datant de la Guerre froide se met à retentir, qu’est-ce que vous faites ? Apparemment, certaines personnes se sont réfugiées dans leur cave. Et c’est le pire endroit où se réfugier en cas d’inondation. »
« Personne ne s’attendait à ce que le barrage cède ? » demanda Swann. C’était la première chose qu’il disait depuis qu’ils avaient embarqué sur l’hélico.
Le pilote était occupé avec ses manettes. « Pourquoi ? Le barrage n’a pas cédé. Ce barrage a été construit pour durer des centaines d’années. »
« OK, » dit Luke. « J’en ai vu assez. Allons parler au prisonnier. »
*
8h30
Chattahoochee National Forest, Géorgie
Le camp apparut au milieu de la forêt, comme une sorte de mirage.
« Regardez-moi ça, » dit Ed Newsam.
Le campement était installé sur un terrain parfaitement découpé, de deux kilomètres sur