Salle de Crise. Джек Марс

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Название Salle de Crise
Автор произведения Джек Марс
Жанр Триллеры
Серия
Издательство Триллеры
Год выпуска 0
isbn 9781094313023



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qui a délibérément noyé des milliers de personnes a perdu tous ses droits. Je ne le traite plus comme un être humain. »

      « Écoutez, » dit Swann. « Je ne suis pas à l’aise avec tout ça. »

      Luke le regarda. « Swann, je t’ai dit d’aller faire un tour. Va te promener une vingtaine de minutes. Ça devrait être plus que suffisant. »

      Le visage de Swann devint tout rouge. « Luke, tout ce que j’ai lu sur le sujet dit la même chose. Que tu n’obtiendras pas des renseignements fiables en utilisant ce genre de méthodes. Il dira n’importe quoi pour que ça s’arrête. »

      Il n’était jamais arrivé à Luke que Swann mette en doute ses décisions. Et il se demandait si c’était le cas maintenant. Il se contenta néanmoins de secouer la tête.

      « Swann, il ne faut pas croire tout ce que tu lis. Avec cette méthode, je suis déjà parvenu à obtenir des renseignements concrets et précis en quelques minutes. Et vu que monsieur Li est notre invité, c’est la manière la plus rapide de vérifier ses dires. Et de savoir s’il nous a menti. La seule raison pour laquelle cette méthode n’est pas recommandée, comme l’a si bien dit Li, c’est parce que ça s’apparente à de la torture. Mais ça fonctionne. Et dans le contexte approprié, ça fonctionne même très, très bien. »

      Luke montra d’un geste la pièce où ils se trouvaient. « Et ça, ce sont les circonstances idéales. »

      Swann le regarda droit dans les yeux. « Luke… »

      Luke leva la main. « Swann. Sors, s’il te plait, » dit-il, en lui montrant la porte derrière lui.

      Swann secoua la tête. Son visage était maintenant tout rouge. On aurait dit qu’il était sur le point de se mettre à trembler. « Pourquoi est-ce que tu m’as demandé de t’accompagner pour cette mission ? » dit-il. « Je ne travaille plus pour le FBI, et toi non plus. »

      Luke faillit sourire. Il ne savait pas exactement ce que pensait Swann, mais ce qu’il lui disait était exactement ce dont il avait besoin. C’était le script idéal du bon flic, mauvais flic.

      « J’ai besoin de tes compétences, » dit Luke. « Mais pas pour ça. Alors s’il te plaît, va faire un tour. Et tu remarqueras que je suis resté très poli jusqu’à présent. Mais je vais finir par perdre patience. »

      « Je déposerai officiellement plainte, » dit Swann.

      « Vas-y, je t’en prie. Tu sais pour qui je travaille. Ta plainte finira à la poubelle. Mais fais-toi plaisir, ne serait-ce que pour avoir la satisfaction d’avoir essayé. »

      « J’ai bien l’intention de le faire, » dit Swann. Sur ces mots, il sortit de la pièce en refermant la porte derrière lui, mais sans la claquer.

      Luke soupira. Il regarda Ed. « Ed, est-ce que tu pourrais remplir ces arrosoirs à l’évier de la cuisine ? On va en avoir besoin dans une minute. »

      Ed lui sourit d’un air enchanté. « Avec plaisir. »

      En prenant les arrosoirs, Ed regarda Li d’un air à moitié fou. C’était une expression qui donnait la chair de poule… même à Luke. On aurait dit qu’il était devenu taré, un sadique qui prenait du plaisir à torturer les gens. Luke ne savait pas d’où il tenait cette expression ou ce qu’elle signifiait. Et il n’avait pas vraiment envie de le savoir.

      « Mon frère, » dit Ed à Li. « Ta journée est loin d’être terminée. »

      Pendant qu’Ed se trouvait dans la petite cuisine de la cabane, Luke regarda attentivement Li. Il tremblait de tout son corps, comme s’il était traversé par un courant électrique. Il avait les yeux écarquillés et il avait l’air terrifié.

      « Tu as déjà assisté à ce genre de séance, n’est-ce pas ? » dit Luke.

      Li hocha la tête. « Oui. »

      « Sur des prisonniers ? »

      « Oui. »

      « C’est horrible, » dit Luke. « Vraiment horrible. Personne ne tient le coup. »

      « Je sais, » dit Li.

      Luke regarda en direction de la cuisine. Ed prenait son temps. « Et Ed… il faut que tu saches qu’il prend vraiment du plaisir à faire ça. »

      Li resta silencieux, mais son visage devint de plus en plus rouge. On aurait dit qu’il y avait une véritable explosion en lui et qu’il essayait de la contrôler. Il ferma les yeux et serra les dents. Son corps tout entier se mit à trembler.

      « J’ai froid, » dit-il. « Vous ne pouvez pas me faire ça. »

      Luke comprit soudain quelque chose.

      « Ils t’ont fait passer par là, » dit-il. « Ton pays. » Ce n’était pas une question. Il en était sûr et certain. Li avait déjà été torturé auparavant et c’était certainement le gouvernement chinois qui l’avait fait.

      La bouche de Li s’ouvrit comme s’il allait hurler. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. On aurait dit un loup-garou qui hurle d’agonie au moment où son corps d’homme se transforme en loup. Mais aucun son ne sortait de sa bouche, à part un bruit étouffé au fond de sa gorge.

      Tout son corps était raide et ses muscles étaient tendus, comme si le courant électrique qui le traversait avait augmenté d’intensité.

      « Tu étais un traître, » dit Luke. « Un ennemi de l’état. Mais tu as été réhabilité en prison. Et la torture faisait partie du processus. Ils t’ont transformé en agent, mais pas en quelqu’un d’important. Tu es devenu l’un de ces agents remplaçables. C’est pour ça que tu étais sur le terrain et que tu avais des pilules de cyanure. Si tu te faisais avoir, tu étais supposé mettre fin à tes jours. Et c’était d’ailleurs impossible que tu ne te fasses pas attraper, n’est-ce pas ? Mais tu n’as pas eu le courage de te tuer et maintenant, nous sommes le seul espoir qui te reste. »

      « S’il vous plaît ! » hurla Li. « S’il vous plaît, ne me torturez pas ! »

      Son corps se mit à trembler de manière incontrôlable. Et une odeur commença à émaner de lui, l’odeur épaisse et humide d’excréments.

      « Oh mon dieu, » dit-il. « Oh mon dieu. Aidez-moi. Aidez-moi. »

      « Qu’est-ce qui se passe ici ? » dit Ed, en revenant avec les arrosoirs. Il fit la grimace en sentant l’odeur. « Oh, merde. »

      Luke fronça les sourcils. Il ressentit presque de la pitié pour cet homme. Puis il repensa à tous ces morts et à toutes ces personnes qui avaient perdu leur maison. Il n’y avait rien, aucune expérience négative, qui pouvait justifier ça.

      « Oui, Li n’a pas pu se retenir, » dit-il. « Il est traumatisé. Apparemment, ce n’est pas la première fois qu’on le torture en le noyant. »

      Ed hocha la tête. « Tant mieux. Comme ça, tu sais déjà ce qui t’attend. » Il baissa les yeux vers Li. « Mais on ne va pas s’arrêter là, tu sais ? On n’en a rien à foutre de l’odeur, alors si c’était le but, c’est raté. » Ed regarda Luke. « J’ai déjà vu faire ça, ils se chient dessus en pensant que l’odeur sera tellement insoutenable qu’on s’arrêtera là. Ou peut-être qu’on aura pitié d’eux. Peu importe. » Il secoua la tête. « Ça pue mais ça ne marchera pas. On ne serait pas là si on était du genre sensible, Li. J’ai déjà senti l’odeur de tripes. Alors crois-moi, c’est pire que tout ce qui peut te sortir de l’intestin. »

      « S’il vous plaît, » dit à nouveau Li. Il parlait à voix basse, presque en murmurant. Son corps tremblait. Il baissa la tête et regarda le sol. « S’il vous plaît, ne me torturez pas. Je ne le supporterais pas. »

      « Donne-moi quelque chose, » dit Luke. « Donne-moi une info et on verra. Regarde-moi, Li. »

      Li