Название | Salle de Crise |
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Автор произведения | Джек Марс |
Жанр | Триллеры |
Серия | |
Издательство | Триллеры |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094313023 |
Son cœur cessa de battre.
C’était elle. Cette autre personne.
« C’est maman ? » demanda Gunner.
« Non. »
« C’est la Présidente ? »
Luke hocha la tête. « Je pense bien. »
« Tu ne crois pas que tu devrais répondre ? » dit Gunner.
« Je ne travaille plus pour elle, » dit Luke. « Tu te rappelles ? »
Ce matin, avant qu’ils partent en randonnée, ils avaient vu à la télé qu’un barrage s’était effondré en Caroline du Nord. Il y avait plus d’une centaine de morts et des centaines de personnes disparues. Un hôtel entier avait été balayé par l’eau. Des villes en aval du barrage étaient en cours d’évacuation mais il était probable qu’il y ait encore plus de victimes.
Ce qui était incroyable dans tout ça, c’était qu’un barrage construit en 1943 ait subi une telle défaillance après plus de soixante-dix ans de fonctionnement sans faille. Pour Luke, ça ressemblait à un sabotage. Mais il ne parvenait pas à comprendre qui pourrait bien cibler un barrage dans une région aussi reculée ? Qui était même au courant de son existence ? Si c’était un sabotage, alors c’était probablement un problème au niveau local, des membres d’une milice, des écologistes, ou peut-être même un ancien employé mécontent, qui a voulu faire une blague qui a mal tourné et aux conséquences tragiques. La police d’état ou le FBI de Caroline du Nord auront probablement arrêté des suspects avant la fin de la journée.
Mais maintenant, son téléphone sonnait. Alors peut-être que ce n’était pas aussi simple que ça.
« Papa, vas-y, tu peux décrocher. Je ne veux pas que tu quittes ton boulot, même si maman le veut. »
« Ah bon ? Et si moi, j’ai envie de le quitter ? J’ai quand même mon mot à dire à ce sujet, non ? »
Gunner secoua la tête. « Je ne pense pas. Tu sais, beaucoup de gens sont morts dans cette inondation. Et si j’en faisais partie ? Et si moi et maman, on était tous les deux morts noyés ? Tu ne voudrais pas que quelqu’un découvre pourquoi c’est arrivé ? »
Le téléphone continuait de sonner. Quand la messagerie vocale se déclencha, le téléphone cessa de sonner pendant quelques secondes, avant de recommencer. On voulait parler à Luke et il était clair qu’on n’allait pas lui laisser de message.
Luke, en pensant à ce que Gunner venait de lui dire, appuya sur le bouton vert du téléphone. « Ici, Stone. »
« Je vous passe la Présidente des États-Unis, » dit la voix d’un homme.
Il y eut un moment de silence avant que la voix de la Présidente se fasse entendre sur la ligne. Son ton était plus dur, plus affirmé qu’avant. Les événements de ces derniers mois l’avaient visiblement endurcie.
« Luke ? »
« Bonjour, Susan. »
« Luke, je veux que vous nous rejoigniez pour une réunion. »
« C’est au sujet du barrage ? »
« Oui. »
« Susan, j’ai pris ma retraite, vous vous rappelez ? »
Elle baissa la voix.
« Luke, le système de contrôle du barrage a été piraté. Des centaines de personnes sont mortes et tout indique que ce sont les Chinois. Nous sommes au bord de la troisième guerre mondiale. »
Luke ne savait pas comment répondre à ça.
« À quelle heure arriverez-vous ? » demanda-t-elle.
Et il sut que ce n’était pas une question.
CHAPITRE QUATRE
18h15
Observatoire Naval des États-Unis – Washington DC
Luke était assis à l’arrière du SUV noir qui s’engagea dans l’allée en demi-cercle qui menait à l’imposante résidence de style reine Anne datant des années 1850, qui était depuis de nombreuses années la résidence officielle du Vice-Président des États-Unis. À la suite de la destruction de la Maison Blanche il y a deux mois, cet endroit était devenu la Nouvelle Maison Blanche, ce qui était plutôt pratique pour la Présidente, vu qu’elle avait vécu dans cette maison pendant cinq ans avant d’assumer son nouveau rôle en tant que chef d’état.
Pendant ces deux derniers mois, Luke n’avait presque pas pensé à cet endroit, ni aux personnes qui y travaillaient. Il avait gardé un téléphone satellite sur lui à la demande de la Présidente, mais ce ne fut qu’au cours des premières semaines qu’il vécut dans la crainte de recevoir un appel. Après ça, il avait même presque oublié qu’il avait ce téléphone.
Une jeune femme l’attendait sur le porche de la maison. Elle était brune, grande et très belle. Elle portait une chemise noire et une veste. Ses cheveux étaient tirés en arrière dans un chignon. Elle tenait une tablette dans sa main gauche. Elle tendit l’autre main à Luke, d’un geste ferme et assuré.
« Agent Stone ? Je suis Kathryn Lopez, la chef de cabinet de Susan. »
Luke fut un peu surpris. « Vous avez l’air bien jeune pour un tel poste. »
« Je prendrai ça pour un compliment, » dit-elle, sur un ton qui lui indiquait que c’était le genre de commentaire qu’elle devait très souvent entendre, et plutôt sous la forme de critique. « J’ai trente-sept ans. Je vis à Washington depuis treize ans, depuis le moment où j’ai terminé mon master. J’ai travaillé pour un représentant de la Chambre, deux sénateurs et l’ancien Directeur des services de santé. Je ne suis pas tout à fait une novice. »
« OK, » dit Luke. « Je vois que vous maîtrisez. »
Ils entrèrent dans l’édifice. De l’autre côté, ils se retrouvèrent face à un contrôle de sécurité, avec trois gardes armés et un détecteur de métal. Luke retira son Glock de l’étui et le posa sur le tapis roulant. Il se baissa et détacha le petit revolver de poche et le couteau de chasse qui étaient accrochés à ses mollets et les posa également sur le tapis. Il finit par sortir ses clés de sa poche et les posa à côté.
« Désolé, » dit-il. « Je ne me rappelais pas qu’il y avait un contrôle de sécurité à l’entrée. »
« Il n’y en avait pas, » dit Kat Lopez. « Il a été installé il y a seulement quelques semaines. Il y a de plus en plus de gens qui entrent ici et il a fallu renforcer les contrôles de sécurité. »
Luke se rappela le jour des attaques. Thomas Hayes avait été tué et Susan s’était soudain retrouvée Présidente des États-Unis. La Maison Blanche avait été détruite, et tout avait été orchestré d’une main de maître. Ça avait été des jours de folie. Il était content d’avoir pu s’éloigner de tout ça pendant quelques temps. Mais c’est vrai que Susan n’avait pas eu cette chance.
Les gardes de sécurité effectuèrent une autre fouille rapide sur Luke à l’aide d’un détecteur manuel de métal, avant qu’on lui donne le feu vert pour entrer.
L’endroit bouillonnait d’effervescence. Le vestibule grouillait de gens en costume ou en uniforme militaire, et de personnes aux manches de chemise relevées, marchant d’un pas rapide à travers les couloirs, en entraînant à leur suite toute une floppée d’assistants. Une chose lui sauta directement aux yeux – il y avait beaucoup plus de femmes qu’avant.
« Qu’est-ce qui est arrivé à l’ancien chef de cabinet de Susan ? » demanda Luke. « Richard… »
Kat Lopez hocha