Salle de Crise. Джек Марс

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Название Salle de Crise
Автор произведения Джек Марс
Жанр Триллеры
Серия
Издательство Триллеры
Год выпуска 0
isbn 9781094313023



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peu plus haut, ils trouvèrent des échelons en fer vissés dans la pierre. Ils gravirent l’échelle, avant de continuer à monter un sentier sinueux à travers les roches. Très vite, le sentier devint plat et ils traversèrent une forêt dense, avant d’arriver à la dernière montée pour atteindre le sommet. Ils grimpèrent sur les rochers.

      Ils se trouvaient en haut d’une falaise et ils avaient une vue magnifique sur le grand lac en contrebas, où ils s’étaient garés. Au-delà de ça, se trouvait l’océan atlantique, à environ une dizaine de kilomètres.

      « Qu’est-ce que tu en penses ? »

      Gunner était en sueur. Il s’assit sur un rocher, détacha son sac à dos et en sortit une bouteille d’eau. Son t-shirt était trempé de sueur. Ses cheveux blonds étaient emmêlés. Il prit une gorgée de sa bouteille et la tendit à Luke. C’était un enfant au caractère très affirmé.

      « C’est vraiment super, papa. J’adore. »

      « Je voudrais te donner quelque chose, » dit Luke. « Et je voulais attendre qu’on ait atteint le sommet. Je ne sais pas pourquoi. J’ai juste trouvé que ce serait un chouette endroit pour te l’offrir. »

      Gunner eut l’air légèrement inquiet. Il aimait recevoir des cadeaux, mais en général, il préférait des cadeaux qu’il avait demandés.

      Luke sortit l’appareil de sa poche. C’était un petit morceau de plastique noir, de la taille d’un porte-clés. Ça n’avait l’air de rien. Ça aurait pu être une télécommande d’ouverture pour une porte de garage.

      « Qu’est-ce que c’est ? » demanda Gunner.

      « C’est un appareil GPS. Un système de géolocalisation. » Luke tendit le doigt vers le ciel. « Là-haut, dans l’espace, il y a tous ces satellites… »

      Gunner se mit à sourire. Il secoua la tête. « Je sais ce qu’est un GPS, papa. Maman en a un dans sa voiture. Et heureusement… sinon elle ne retrouverait jamais son chemin. Pourquoi est-ce que tu m’en offres un ? »

      « Tu vois cette attache à l’arrière ? Je voudrais que tu l’accroches à ton sac à dos et que tu le portes toujours sur toi. J’ai une appli sur mon téléphone qui me permet de suivre cet appareil. Du coup, même quand on sera séparé, je saurai toujours où tu te trouves. »

      « Tu t’inquiètes pour moi ? »

      Luke secoua la tête. « Non. Je ne suis pas inquiet. Je sais que tu peux prendre soin de toi. C’est juste qu’on ne s’est pas beaucoup vu dernièrement et je me sentirais plus proche de toi si je pouvais savoir où tu es, en jetant tout simplement un coup d’œil à mon téléphone. »

      « Mais moi, je ne pourrai pas voir où tu es, » dit Gunner. « Alors, comment suis-je supposé me sentir plus près de toi ? »

      Luke sortit un autre appareil GPS de sa poche. « Tu vois cet appareil ? Je vais l’attacher à mon porte-clés. Quand on sera rentré à l’hôtel, je téléchargerai l’appli sur ton téléphone et comme ça, tu pourras toujours savoir où je suis. »

      Gunner sourit. « J’aime beaucoup cette idée, papa. Mais tu sais, on peut aussi tout simplement s’envoyer des messages. Est-ce que tu sais comment en envoyer ? Je sais que beaucoup de gens de ton âge ne savent pas. »

      Luke se mit à sourire. « Oui, bien sûr, on peut s’envoyer des messages. On peut faire les deux. »

      Pour Luke, c’était une sensation un peu amère de se retrouver ici, avec Gunner. Luke avait grandi sans son père et maintenant, Gunner se retrouvait dans la même situation. Le divorce avec Becca n’était pas encore prononcé, mais ça n’allait plus tarder. Luke n’avait plus travaillé pour le gouvernement depuis deux mois, mais Becca était catégorique : elle demandait de toute façon le divorce.

      En attendant, Luke passait deux weekends par mois avec Gunner. Il faisait tout ce qu’il pouvait pour veiller à ce que ces weekends soient toujours remplis d’aventure et d’amusement. Il faisait également tout son possible pour répondre aux questions de Gunner de manière claire, tout en gardant un ton optimiste. Des questions comme celle-ci, par exemple :

      « Tu penses qu’on pourrait faire ça un jour avec maman ? »

      Luke regarda l’océan. Des questions comme celles-là lui donnaient envie de se jeter du haut de la falaise. « Je l’espère. »

      Gunner sentit qu’il y avait peut-être une possibilité et demanda : « Quand ? »

      « Eh bien, il faut que tu comprennes que ta maman et moi, nous ne sommes pas tout à fait d’accord pour l’instant. »

      « Je ne comprends pas, » dit Gunner. « Vous vous aimez, non ? Et tu as promis que tu allais quitter ton boulot ? Est-ce que tu as vraiment arrêté ? »

      Luke hocha la tête. « Oui, j’ai arrêté. »

      « Mais maman n’y croit pas. »

      « Je sais. »

      « Mais si tu pouvais la convaincre d’y croire, alors… »

      C’est vrai, Luke avait arrêté. Il était parti et il avait complètement disparu des radars. Susan Hopkins lui avait promis de le laisser tranquille et elle avait tenu sa promesse. Il avait également coupé le contact avec son groupe de l’Équipe d’intervention spéciale.

      Et il appréciait vraiment cette solitude. Il était retourné à l’essentiel. Il avait loué une cabane dans les montagnes Adirondack pendant deux semaines et il avait passé tout son temps à chasser à l’arc à flèche et à pêcher. Tous les matins, il sautait dans le lac qui se trouvait derrière sa cabane. Il s’était laissé pousser la barbe.

      Après ça, il avait passé dix jours dans les Caraïbes, à Saint Vincent, où il avait nagé avec des tortues marines, d’énormes raies, des requins et exploré quelques épaves de bateaux gisant au fond de la mer.

      Après chaque petit voyage, il revenait à Washington pour récupérer Gunner et l’emmener pour leur prochaine aventure. Luke devait bien l’admettre : ça lui plaisait de ne plus travailler. Dans un an, quand il tomberait à court d’argent, ce ne serait probablement plus aussi agréable, mais pour l’instant, il comptait bien en profiter.

      « Est-ce que vous allez vraiment vous séparer pour du bon ? »

      Luke entendit un léger tremblement dans la voix de Gunner, au moment où il posa cette question. Il ne comprenait que trop bien. Gunner avait peur. Luke s’assit à côté de lui sur les rochers.

      « Gunner, je vous aime tous les deux très fort, toi et ta mère. La situation est compliquée et on essaie de la résoudre de la meilleure manière possible. »

      Ce n’était pas tout à fait vrai. Becca était très froide avec Luke. Elle voulait divorcer. Elle voulait la garde exclusive de Gunner. Elle pensait que Luke était un danger pour Gunner et pour elle. Elle l’avait même menacé de demander une ordonnance de protection contre lui. Sa réaction était démesurée et elle venait d’une famille qui avait beaucoup d’argent. Elle pouvait payer une longue bataille légale pour la garde de Gunner, si ça s’avérait nécessaire.

      « Est-ce que tu veux être avec elle ? »

      « Oui, bien sûr. » C’était le premier mensonge qu’il disait à Gunner au cours de cette conversation. Mais la vérité était plus difficile à cerner. Au début, il en avait eu envie. Mais plus le temps passait et plus la position de Becca se durcissait, moins il en était sûr.

      « Alors pourquoi tu ne viens pas tout simplement à la maison pour le lui dire ? Lui acheter des roses, ou quelque chose qui lui fasse plaisir ? »

      C’était une bonne question mais il n’y avait pas de réponse simple à ça.

      À l’intérieur du sac à dos de Luke, un téléphone se mit à sonner. C’était probablement Becca, qui voulait