Enzo, le nouveau Messie. Victor Gomes

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Название Enzo, le nouveau Messie
Автор произведения Victor Gomes
Жанр Языкознание
Серия
Издательство Языкознание
Год выпуска 0
isbn 9783991078135



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Il avait toujours une tignasse de rocker. Ce qui se raffermit en lui, fut son enveloppe. Il devint très athlétique et abandonna ponctuellement son teint de faux alcoolique. Sans nul doute ses meilleures années correspondaient au solstice de sa vie. Il avait tout un tas de camarades comme lui, des vrais baroudeurs : Marc, Jean, Luc, Matthieu et Pierre, entre autres. Toutes les filles néanmoins, n’avaient d’yeux que pour Jésus, avec son allure de “Conan le Barbare” des temps anciens. Sa réputation en fut rehaussée quand il accomplit des soi-disant miracles avec l’aide de ses collègues fripouilles. Quel était le but recherché ? Pouvoir se faire les nanas qu’ils voulaient, pardi !

      Tout d’abord, ce fut l’illusion de marcher sur l’eau. Comment le faire, si le principe d’Archimède allait à leur encontre. “Tout corps plongé dans un liquide reçoit une poussée verticale, dirigée de bas en haut, égale au poids du volume d’eau déplacé”… Faisant fi de l’énoncé d’Archimède, ils donnèrent leur crédibilité à la troisième loi de Newton. “Lorsqu’un corps exerce une force sur un autre, le second exerce toujours sur le premier une force d’intensité égale, selon la même direction, mais de sens opposé.” Les fourbes placèrent de grandes pierres dans l’eau, quasiment jusqu’à la surface. Cela changeait complètement la donne. Jésus demanda à Ellesse des sabots non dérapant dans le but de réaliser cette performance et ils attendraient simplement le mauvais temps pour ajouter à l’illusion d’optique. Ce fut le cas, le “boys band” appela tous les villageois de Gilead, un jour où il se mit à pleuvoir des cordes. Jésus faillit tomber. Toutefois, il marchait sous un torrent de pluie sur le ruisseau, littéralement ! Les foules l’acclamaient. Les filles lui jetaient leur cache-sexe pour l’appâter et se mettaient à danser, comme si elles avaient pris de l’ecstasy à un festival pluvieux de Solidays. Opération réussie, partouze garantie ! Et Jésus n’avait pas encore 18 ans : l’infraction du troisième commandement n’était pas problématique, au vu de l’étrangeté des faits exécutés.

      Trente-quatre autres épisodes de la sorte vinrent compléter cette supercherie durant seize, peut-être dix-sept ans de plus. Cela laissait le temps à Jésus pour bien planifier les événements miraculeux, enfin miraculeux, seulement dans l’illusion d’optique opérée. Le plus important selon Jésus, c’était celui de la transformation de l’eau en vin. Il mit des grappes de raisin dans un tonneau, muni d’un tube acheminant l’eau depuis le récipient cylindrique et bombé. Il se faisait un plaisir d’exploser les raisins avec l’eau dans le tonneau, en face de la foule. Le fluide des grappes giclait sur lui, comme une promesse de ses futures giboulées sur les seins de ces dames, attentives devant la matérialisation de ce nouvel exploit. Mais là, les regards étaient plutôt de défiance, puisque les péquenauds de Gilead ne voyaient pas dans la cuve opaque, où était évacué le breuvage fruité. Jésus avait déjà répété la performance et il savait qu’il lui fallait du temps pour faire fermenter le liquide. Au bout d’une dizaine de jours, Jésus et ses “Backstreet Boys” invitèrent tout Gilead à festoyer. Oui, l’eau s’était convertie en vin et les filles encore une fois sous l’ivresse du liquide et de l’exploit, se déshabillaient désinhibées. Quelle récompense de Dieu !

      Il y eut un autre épisode similaire, où il semblait que Satan s’était invité aussi. Jésus voulait inviter tous ses douze potes dans le but de les gratifier de leur complicité. C’était lui, le premier bénéficiant des miracles et il se sentait redevable envers les “Backstreet Boys”. Bon, bien sûr, son souci de protagonisme le fit se placer au milieu. L’objectif était de les remercier, mais il ne fallait pas pousser Mémé dans les orties quand même ! Il commanda des viandes fraîches de McDonalds et ils se donnèrent à cœur joie, sur les chairs des dépouilles, tels des cannibales. Plus que de la nourriture, ils consommèrent de l’alcool à n’en plus finir. Et ce qui arriva les dérouta tellement qu’ils se jurèrent que personne n’en saurait exactement les détails. “Ce qui se passe à la Cène, reste à la Cène” proclama Jésus, en mettant une pièce de monnaie d’or dans son fion puis la léchant avec sa langue, au summum de la nuit de luxure, qu’ils s’étaient donné entre machos. Complètement bourrés ou plutôt, déjà avec une gueule de bois incommensurable, Marc, Jean, Luc et Matthieu eurent l’idée de laisser des écrits de tout ce qu’ils avaient accompli, une sorte de testament pour l’humanité qui les garantirait du moins, pendant leur existence, des parties de sexe, jusqu’à même bien entrés dans l’âge délicat des vieillards.

      Le lendemain, à l’aube, Jésus, encore complètement saoul, alla dans l’atelier de son père adoptif Leroy et tomba dans un coma éthylique sur deux planches croisées, munies de clous à leurs extrémités. Leroy ne savait pas encore quoi faire avec réellement, peut-être des poutres pour la toiture de Satan. Jésus mourut là, cloué dans cette croix boisée. Cependant, il ne souffrit pas, car il était complètement inconscient. Les Backstreet Boys le découvrirent et le réveillèrent. Dernier miracle : il ouvrit ses grands yeux marrons inexpressifs en temps normal, mais là, tout injectés de sang et de douleur. Il cria un “Aïe !” et mourut de nouveau, cette fois-ci, pour de vrai.

      Les “Backstreet Boys” étaient tellement attristés, d’une part un peu par la mort de la star du groupe et surtout par le fait qu’ils ne baiseraient plus ces demoiselles, jusqu’alors trop crédules. Ils se rappelaient leur promesse d’écrire ce testament. Une autre cène au caractère politiquement correct cette fois-ci, eut lieu, afin de joindre toutes leurs idées ensemble : “ Plus c’est gros, mieux c’est ! dit Jean.

      – Ok, on va même changer les lieux et dire que c’est dans des terres lointaines imaginaires, le lieu de toutes les péripéties avec d’autres personnages qui n’ont jamais existé ! renchérit Matthieu.

      – On va déformer toute la réalité, ainsi que les légendes de Gilead, ce qui arriva à Adam et Eve, modifier les commandements, on peut inventer aussi une espèce de déluge avec un grand gaillard, par exemple, qui a fabriqué un bateau pour sauver l’humanité et les animaux”, rebondit Marc.

      Enfin, Luc trama le coup final en rapport à l’épopée du personnage principal : “Jésus était un messager envoyé par Dieu pour faire le bien, un « Messie ». Tout plaisir doit être pensé comme un péché, pour que les filles ne couchent pas si facilement, mais seulement avec nous !

      - Comment appelle-t-on l’œuvre ? Le Bib ? osa Luc, après quelques suggestions de ses camarades, en référence au biberon de lait dédié à ces demoiselles.

      - Il nous faut quelque chose de moins flagrant… Hum je sais, on met « bib » et après « le ». Le Bible ! déclara Jean sous l’effet d’un éclair de génie, comme dirait Archimède : « Eureka ! »

      - Changeons le genre pour pas que cela soit associé à nous. LA BIBLE !” conclut Matthieu.

      Les “Backstreet Boys” sans leur protagoniste, le “Nick Carter” de la Bible, écrivirent donc leurs Testaments, en en faisant plusieurs tomes, l’Ancien, le Nouveau pour délimiter les histoires dans le temps, tout en ne sachant pas qu’ils auraient autant de succès. Ils confectionnaient le livre le plus vendu au monde, en suivant leurs élucubrations lors de nombreuses beuveries, sans leur chef Jésus. “Jésus si tu nous regardes !” proclama un jour, Matthieu, en levant son verre de vin vers le ciel.

      Non, ce n’était pas Jésus qui regardait, mais Dieu, outré. “Ils ont osé inventer qu’un dieu a envoyé Jésus sur Terre… Non, personne ne croirait cela…” Il était perturbé devant les manipulations de ces usurpateurs. Il consulta alors le Tribunal Divin, dans le but de savoir si la gestion de la croyance créée chez les “hominidés évolués” lui incombait. Devant l’engouement futur que susciterait la nouvelle religion, la réponse fut unanime et affirmative, au grand désespoir de Dieu…

      Celui-ci était intemporel, ce qui signifiait qu’il pouvait consulter tout ce qui se passerait dans le futur, en correspondance avec telle ou telle incursion commandée par ordinateur. Il pouvait revenir en arrière, s’il n’était pas satisfait. Cela dit, c’était contraire au serment divin de déontologie prêté à l’entrée du Ciel. Il savait qu’il enverrait des personnes au long de l’histoire