Enzo, le nouveau Messie. Victor Gomes

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Название Enzo, le nouveau Messie
Автор произведения Victor Gomes
Жанр Языкознание
Серия
Издательство Языкознание
Год выпуска 0
isbn 9783991078135



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j’ai rétréci les gosses” que Dieu pensa à les diminuer. Il faillit les réduire à la taille de l’herbe. Néanmoins, il savait trop les conséquences que cela pouvait avoir avec la faune gigantesque qui ne ferait qu’une bouchée de ces deux figurines. Les acariens mais aussi, les insectes tels que les fourmis, seraient des colosses. Le film en avait apporté les preuves. Adam et Ève hallucinaient. “Et ben merci, j’allais caresser la girafe Sophie et ben, je ne lui arrive même pas au début du cou. Et ce système pileux d’un coup… Moi qui avais la chatte d’une fille en jeune âge, peu plissée, je me retrouve avec un tapis poilu à mon entrée.” “Oh mais moi aussi, j’ai l’air du singe Babouche, enfin plutôt King Kong, le gorille. Et j’ai des grosses poches sous les yeux. Si ta chatte est ridée, regarde autour de mes yeux !” se défendit le jeune homme.

      Dieu s’esclaffa devant ses deux marionnettes. Il se servit d’un autre nuage bien bombé, tel des paires de fesses prêtes à se faire assaillir, dans l’objectif d’accompagner le visionnage de la scène. S’ils savaient, s’il n’y avait que les changements physiques… Adam et Ève étaient des cobayes, à qui la gentillesse fut altérée. Comment opérer ce changement ? Par l’exacte négation des codes informatiques les plus importants. Cependant, il eut une idée brillante pour accentuer le pouvoir du mal : Dieu éleva simplement leurs niveaux d’hormones. Adam devint un cannibale du sexe sous le coup de la testostérone, Ève devint une schizophrène en proie à des pics d’œstrogène. Les animaux de Gilead avaient l’air d’avoir été métamorphosés, de même. Le premier homme sur Terre appela Simba au loin, celui-ci semblait furieux. Ce n’était plus le Simba, à qui il pouvait toucher le zizi et avec qui, ensuite, il avait pour habitude d’éclater de rire. Adam n’était pas bête. Simba était devenu un prédateur comme lui, très intérieurement. Une lutte s’engageait dans la faune mâle. Simba était le roi incontesté de la jungle. En revanche, Adam serait le roi du monde, par son sexe et ses couilles qui pendaient ! Ève, quant à elle, jugea très vite que son mari était bien immature, décidément. Il menait une vie tellement simpliste. Elle adorerait pouvoir faire une sortie à l’oasis pour y faire une rave party, mais avec de la drogue cette fois-ci. Seulement, les animaux n’étaient plus réceptifs, soudainement. Quel ennui mortel ! Azraël était devenu plus sauvage à son goût. Il ronronnait d’une façon scandaleuse. Ce n’était plus un chat, mais une bête possédée par une sorte de démon sexuel, qui voulait se taper des “chattes de chattes”. Qu’est-ce qu’il était violent dans l’acte ! Il sortait son dard, lui-même fourni de petits pics en surface, pour saigner volontairement les femelles et y injecter sa semence vite fait, bien fait. Et ainsi de suite, encore et encore. Ève était dégoûtée de ces scènes d’orgie animale et ils faisaient désormais des bruits, des hurlements à la mort, quand bien même ils contribuaient au renouvellement de la vie. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à faire. Cette constatation fatale la déchirait. Pourquoi ne pensait-elle pas comme cela avant ? “Allez Adam, autant copuler pour passer le temps…”

      Ève tombait enceinte, sans arrêt. Abel et Caïn arrivaient tout d’abord. Abel, il était trop mignon. Il ne donnait aucun travail. Avoir un gosse comme ça, mais qu’est-ce que c’était reposant ! Et lorsque Adam n’arrêtait pas de venir avec sa grosse queue en érection, elle disait : “Stop ! Je dois donner à manger aux gamins ! Ton lait peut attendre, le mien non.” Devant un tel refus, il allait chasser le sanglier, surtout celui qui constituait jadis, son ami Pumba et qui, dorénavant, était devenu si sauvage. Il rêvait de le bouffer. Il rentrait souvent, les mains vides de viande rouge. Bredouille ! Il se débrouillait mieux avec les poissons : mettre un verre de terre au bout d’un bâton lui permettait d’avoir du succès. Des fois, Ève s’en prenait à lui : “De quoi on va vivre maintenant ? Je m’en fous de ce que tu dis, tu vas me ramener Pumba, je veux me le farcir, t’as compris ? Pas de Pumba, pas de sexe !” Adam lui répondait : “Ève, lève-toi et danse avec la vie. L’écho de ta voix est venu jusqu’à moi”, comme pour lui signaler la fois où elle ovulait à fond et ne rêvait que de se faire défoncer l’entre-jambes, sans employer de mots aussi crus toutefois, pour désigner cette soif de galipettes. Elle lui répondit avec le majeur levé vers le ciel.

      “Donnons la becquée aux bambins !” Abel s’abreuvait très doucement. Il lui provoquait quasiment un orgasme, cependant Ève se gardait d’en parler. Et puis, il y avait l’autre, Caïn. Il lui mordait tout le temps le téton jusqu’au sang. Elle pensait souvent : “Je le donnerais bien en adoption aux animaux de la jungle, mais bon, comme ceux-ci sont devenus trop sauvages…” Elle aurait vraiment dû, pourtant. Caïn était tout droit sorti de la deuxième codification de Dieu. Il resta perplexe, ce même Dieu, devant cette histoire fratricide. Il ne pouvait pas faire marche arrière. “Allez, c’est du divertissement !”, disait-il alors pour se rassurer, en goûtant la mousse nuageuse d’une bonne bière. Cela resterait inoffensif à l’échelle de l’humanité. Le premier code, celui du bien, était soutenu par une pondération plus importante. Il vaincrait toujours le mal, du moins ce qu’il pensait.

      Ce qui le dérangea, c’était l’aspect de la deuxième génération d’humains. Les adolescents avaient commencé à monter des femelles de leur propre famille, dès que leurs membres virils avaient surpassé le profil de la petite tétine… Résultat, un tiers des nouveaux descendants était déficient. Dieu se gourait du tout au tout dans la codification de l’ADN. Enfin non, cette spirale fractale, maîtresse de l’information génétique, représentait une œuvre d’art. Il avait envisagé tous les phénomènes biologiques en vue du renouvellement des espèces : la mitose, pour ce qui était cellulaire et la méiose, pour ce qui était reproductif. Mais voilà, il ne disposait que de deux séquences d’ADN pour se mélanger. Et puis, lors de son dernier changement faisant apparaître “le mal”, il l’avait accompagné d’un vieillissement des tissus composant le corps. Adam et Ève n’étaient plus éternels et quelques-uns de leurs petits-fils encore moins. C’était comme le “Smelly Cat” de Friends qu’entonnait la plus excentrique des amis éternels, Phoebe Buffay. Personne ne voulait d’eux. C’était sans compter aussi sur l’ignorance des grands-parents et parents. Il n’y avait pas d’école à cette époque-là. Ils ne savaient pas que les tares de leurs garnements étaient dues au sabordement, ou plutôt à la réplique et à l’usure de leur matériel génétique. Il y en avait un Down, il avait deux chromosomes sexuels, X, Y, jusque-là tout allait bien, mais un autre X s’y était incrusté. Dieu, lorsqu’il vit XXY pour la première fois au microscope, connecté à son télescope, s’était dit “cool, une orgie avec deux lesbiennes à la Marc Dorcel !” Mais lorsqu’il regarda de plus près, cette orgie génétique créait un brouhaha phénotypique et mental perturbant.

      Adam et Ève sommèrent leurs fils de tuer ces individus anormaux. Il n’y avait plus de garde-manger. Pumba avait disparu et Simba avait, lui aussi, très faim, trop, ce qui faisait diminuer les vivres de façon dramatique. Le lion féroce était même prêt à les dévorer désormais ! Donc, un bon festin se fit avec la progéniture avariée, en guise de viande succulente. Quelle joie de partager Down et ses acolytes amorphes en famille !

      Devant cette scène, Dieu était interloqué. “Ce sont vraiment des bâtards”, sentencia-t-il. Il devait agir. Voir le pauvre Down ensanglanté comme dans la scène d’ouverture de “Scream” avec Drew Barrymore, puis se faire bouffer par des “Hannibal Lecter” avec des bruits de langue obscènes, le dégoûta profondément. Pour ce motif, il décida de faire découvrir le feu à ces australopithèques. Le lendemain, Dieu fit pleuvoir des milliers de briquets, en analogie avec un de ses films d’anthologie “Les dieux sont tombés sur la tête”, où une tribu du désert de Kalahari recevait par magie une bouteille de Coca-Cola. Tous les dieux étaient-ils aussi espiègles que lui ? Certaines de ses connaissances divines, lors de ses soirées à la discothèque de prédilection Heaven, en tout cas, en avaient l’air.

      Les habitants de Gilead étaient décontenancés par les couleurs “flashy” des étrennes venant du ciel tout d’abord, puis ensuite leur matière plastique. Et ils finirent très vite par appuyer dessus. La flamme en jaillit entre les mains d’Adam, la première fois. “Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah” cria-t-il en lançant la source de feu sur Ève. Celle-ci le regarda