Название | Enzo, le nouveau Messie |
---|---|
Автор произведения | Victor Gomes |
Жанр | Языкознание |
Серия | |
Издательство | Языкознание |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9783991078135 |
Ce fut la fin de la première ère de l’homme…
… parce que Adam et Ève moururent, du fait que le vieillard pensait que la femme s’était empoisonnée avec une pomme qu’un serpent lui aurait dit de manger. Or, Ève délirait à cause des baies non comestibles qu’elle avait ingurgitées. “C’est un serpent qui faisait Ssssss avec sa langue et il m’a dit qu’il fallait que je mange la pomme. « S’attends » qu’il disait, « S’attends ». Je pense qu’il voulait dire « J’attends » mais avec sa langue fourchée, il zozotait. Il me faisait peur, je n’ai pas pu lui tenir tête et…” Puis, elle s’évanouit. Adam se munit d’une branche effilée et se poignarda. Il aurait pu patienter juste un petit peu, du fait qu’Ève se leva juste après. À la vue de ce torrent de sang et de tripes à l’air, Ève n’y tint plus et répéta le même “modus operandi”. Enfin, ça allait, Mr & Mrs Smith avaient atteint l’âge de 89 ans… Ils laissèrent derrière eux les familles Smith, Klein et les tous nouveaux venus, Dupont et Gabbana. D’autres suivraient au cours de cette période biblique.
2. JÉSUS
Marie Dupont connut enfin la joie d’être une femme, à part entière !
La pauvre, elle n’était pas très belle. Dieu la comparait à Mona Lisa, avec un regard ceci dit, peu intense, comme hébété. Le fardeau de la virginité paraissait lui courber le dos. Honteuse de sa vulve pure, cependant remplie d’une touffe disgracieuse, elle semblait porter le poids du monde. Elle travaillait à la ferme, accoutrée d’une tenue qui comportait une capuche de couleur blanche qu’elle avait tissée elle-même, avec la laine des moutons tondus. Bien sûr, le crottin des chevaux, des vaches et des porcs surtout, salit très vite ses affublements à l’identique. Elle allait souvent au ruisseau dans le but de frotter ses vêtements avec l’aide du savon concocté par son amie Marseille et fabriqué à base de graisses du bétail récemment sacrifié. Immaculée de bouse, elle s’attelait de façon guillerette à traire les vaches. Cela lui procurait un bien fou d’extraire le liquide blanc. Une fois la besogne achevée, elle ressentait toutefois une grosse amertume, lorsqu’elle contemplait de nouveau ses amies, les bêtes. Elles les voyaient se faire assaillir et les sexes très reluisants de fluide, mais peu reluisants de grâce, injectaient le sperme dans les méandres des femelles. Marie épiait leurs moindres faits et gestes et analysait comment elles réagissaient à cette monture. Les yeux s’ouvraient à l’infini, comme si les globes oculaires allaient sortir de leurs orbites. Les bruits attestaient d’un mélange de torture, d’exécution, entremêlé de plaisir inavouable. L’étable s’enivrait d’une odeur nauséabonde. La vache Milka était la pire de toutes. Elle en devenait violette du trou sous sa queue et violette de visage, quasiment. Quel dégoût ! Pourtant, à certains moments la vache paraissait réjouie aux yeux de Marie. “Elle se fout de ma condition de vierge, cette vache qui rit !”
Marie translata son intérêt vers le coït humain. Le sexe sentait-il aussi mauvais chez les hommes ? Un jour, Marie aperçut Marie Madeleine Klein prendre à part Dolce, du clan Gabbana et l’amena jusqu’à une barque de fortune, calée entre deux rochers, dans un petit ruisseau. Elle les suivit. Marie Madeleine quitta le cache-sexe que son frère confectionna pour Dolce Gabbana au moyen d’une toison blanche. Cette fois-ci, sans aucune envie de la part de Calvin d’enfreindre le deuxième commandement, quoi que… Tel un étalon italien muni de ses cheveux bouclés et d’yeux verts, Dolce se lança sur Marie Madeleine et se jeta littéralement sur “la chaste”. “Marie Madeleine Casta ! Tu parles !”
Marie eut la sensation d’assister à la représentation de la perfection. Ils savaient ce qu’ils faisaient. La position des corps était mesurée au millimètre près, les mouvements des corps étaient chronométrés à la seconde près. Un millimètre trop loin ou une seconde de plus dans l’exécution des mouvements, aurait fait tout mettre à plat. Dolce était bon et surtout, il sentait très bon. Le mélange sexuel de Marie Madeleine et Dolce créait un parfum irrésistible aux notes épicées, fortes, appelant néanmoins à un constant renouvellement du plaisir sexuel. Marie vit alors comment elle se faisait pipi dessus, du moins c’était ce qu’elle croyait. Son clitoris venait de squirter si abondamment qu’il fit ressortir la trace marron de la tunique servant à traire les vaches. Elle savait désormais que Marie Madeleine était sûrement la plus cochonne ou la plus vache de toutes, d’ailleurs une rumeur courait qu’elle s’était faite culbuter par son propre frère… Cela devait être véridique, puisqu’à partir du coït avec Dolce Gabbana, elle puait le foutre à dix kilomètres à la ronde. Son odeur abjecte appelait les mâles de façon inconsciente à ce qu’ils la dominent et la mettent en cloque, en dotant les spermatozoïdes d’un énorme jet de chaux proportionnel à l’excitation et faisant alors la course avec la semence dernièrement injectée par l’ultime concurrent. Marie la vit à plusieurs reprises. Elle conclut que cela ne surpassait en aucun cas la performance de Dolce. Marie Madeleine sans Dolce, puait l’enfer. Marie Madeleine avec Dolce, sentait le paradis. En conséquence, la conclusion évidente était que le parfum de Dolce Gabbana constituait l’essence la plus délicieuse sur Terre.
Marie rêvait de devenir Marie Madeleine. A priori, il s’agirait simplement de rajouter “Madeleine” à son prénom. A cette époque, comme postérieurement d’ailleurs, le prénom “Marie” était utilisé à toutes les sauces. Mais non, ce n’était pas suffisant pour faire oublier la vierge qu’elle était. Il fallait passer à l’acte. Marie désirait pour cela, devenir la Marie Madeleine possédée par Dolce. La Marie Madeleine possédée par d’autres était un cauchemar de maladresse. Dans l’intimité, la vierge essayait de reproduire ses gestes, ses mimiques, ses suppliques, ses râles qui étaient tellement gracieux… Elle voulait être prête, lorsqu’elle se ferait assaillir par l’élu, le seul, l’unique, le grand amour. Elle s’imaginait que son prince charmant lui irait comme un gant, que son engin s’imbriquerait parfaitement dans ses profondeurs. Et la rencontre se ferait de façon si romantique, elle n’avait pas de doute là-dessus. Par exemple, elle se plaindrait comme à son habitude des souliers de torture faits par Ellesse, la première cordonnière que la Terre ait portée. La semelle était en bois et très souvent, les gens se faisaient des entailles accusées et pouvaient même mourir d’une gangrène se propageant à travers tout le corps. Marie ronchonnerait devant son bellâtre et lèverait son pied, pour l’en séparer de son instrument de torture. À ce moment-là, le gentleman ramasserait le soulier et de son canif fraîchement aiguisé par son meilleur silex, il taillerait cette chaussure à la perfection, lissant d’une main forte, qui savait râper là où il fallait. Les raclures sauteraient, n’altérant que très peu l’intensité des regards échangés. Il savait profiler sa plante, sans avoir le besoin de la voir. Il connaissait déjà par cœur les traits de sa bien-aimée. Ensuite, Marie passerait sa main, une fois le travail d’orfèvre fini, et elle s’exalterait devant autant de perfection. Si cet homme pouvait réparer sa godasse, nul doute qu’il pourrait lui enlever tous les maux de la planète, à commencer par sa maudite virginité ! Finalement, en coïncidence avec le coucher du soleil sur la plage, le gentleman s’inclinerait du genou droit devant sa promise et saisirait le pied nu, dans le but de lui enfiler délicatement la ballerine. Elle lui allait à merveille, comme il savait que son sexe se sentirait “chez lui” en son intérieur. Et la défunte pucelle et nouvelle star de l’érotisme (comme dans les téléfilms du dimanche soir sur la chaîne française M6 des années 1990-2000 où les actrices suggéraient la sensualité par des accessoires tels que des pots de fleurs ombrageant certaines parties de leur corps, pensa Dieu) s’inclinerait et braillerait délicatement, à la façon de Marie Madeleine montée par Dolce…
Malheureusement, ce ne fut pas ainsi que les choses se passèrent. Deux inconnus apparurent au royaume. Ils approchèrent Gilead du haut de leurs montures chevaleresques. Ils semblaient venir de très loin, puisque leurs peaux étaient bien basanées. Ils débarquaient du Sud lointain, d’une région vraiment plus aride que celle de la descendance d’Adam et Ève. En été, c’étaient des plaines qui s’étendaient sur des centaines de kilomètres, des plaines de paille sèche. Ils mouraient tellement de chaud qu’ils étaient en proie à de nombreuses