La Théorie Postcoloniale. Leon-Marie Nkolo Ndjodo

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Название La Théorie Postcoloniale
Автор произведения Leon-Marie Nkolo Ndjodo
Жанр Социология
Серия
Издательство Социология
Год выпуска 0
isbn 9783838276458



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Contamination culturelle et marchandisation de l’art africain

       III. Révolution et création : postcolonialisme ou néocolonialisme ?

       1. Décolonisation révolutionnaire et restructuration culturelle

       2. Remettre les choses à leur place

       3. Indépendance nationale et dynamisme culturel

       4. Sortir de la clandestinité

       4 Culture et Libération

       I. Création, synthèse culturelle et émancipation chez Césaire

       1. Le système colonial et la mise à mort de la culture indigène

       2. La thèse du métissage culturel ou la barbarie par l’anarchie culturelle

       3. La reprise de l’initiative historique

       II. Le discours de l’hybridité dans la pensée postcoloniale africaine : culture afro-monde, indéterminisme historique et identités fractales

       1. Itinéraires et trajectoires

       2. Culture des marges, créativité de l’interstice et identités traversières

       3. Afropolitanisme et concaténation des mondes

       4. Conversations cosmopolites

       III. Le postcolonialisme : hybritude ou servitude ?

       1. Le biologisme culturel postcolonial ou le fatalisme de la servitude du nègre

       2. En finir avec l’Apartheid global : l’idée d’une Afrique comme puissance auto-centrée

       Conclusion

       BIBLIOGRAPHIE

      Le XXe siècle écoulé a été le théatre de transformations vertigineuses dans les domaines de l’art et de la culture. Deux facteurs principaux sont au fondement de ces bouleversements historiques. D’abord, la révolution informatique, informationnelle et communicationnelle du capitalisme dans la deuxième moitié du siècle a ébranlé les bases de la culture au profit d’une civilisation mondiale des images et du spectacle (Debord, 1967). Ensuite, l’hégémonie du marché dans l’univers des transactions humaines a produit un dispositif de civilisation inédit dans lequel des sphères naguère soustraites à l’échange marchand se sont retrouvées littéralement avalées par le marché. Beauté, savoir, moralité, droit, désir, amour, politique et religion ont subi la loi de la valeur d’échange. Une nouvelle séquence historico-culturelle s’est inaugurée avec pour nom la « postmodernité ».

      Durant la décennie 1970-1980, l’art africain réalise son tournant « postcolonialiste2 ». Dans les domaines de la littérature, de la sculpture, de la peinture, du dessin, de la musique, de la danse ou de la cinématographie, la créativité africaine s’illustre par une quête permanente des motifs dégradés, vulgaires et obscènes. L’artiste contemporain africain se signale par sa dénonciation des formes d’expressions culturelles traditionnelles. Décrites par E. Mveng dans son étude sur les masques bamoun et bamiléké de l’Ouest-Cameroun, ces formes culturelles traditionnelles obéissaient au jeu harmonieux du signe, de la ligne et de la signification ; à travers ce jeu étaient traités les thèmes de la vie, de l’amour, de la justice, de la sagesse, de la force, de la richesse, du pouvoir (Mveng 1963 : 35-51). Or, mû par une certaine perversité, l’artiste postcolonial africain leur préfère un bric-à-brac de déchets industriels et de matériaux recyclés : roues de bicyclettes déformées, moteurs de véhicules défectueux, vieilles carrosseries, tuyaux de construction usagés, fers à béton rongés par la rouille, tôles usées et perforées, vêtements sales tombés en lambeaux, etc. L’artiste postcolonial africain privilégie ainsi la laideur et l’indécence, signature du sculpteur contemporain camerounais J.-F. Sumegne (La Nouvelle Liberté).

      Un autre témoignage de ce basculement de l’art contemporain africain dans ce qui est tenu pour son moment « postmoderne » est fourni par l’interventionnisme massif