Название | Perdus Pour Toujours |
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Автор произведения | Nuno Morais |
Жанр | Героическая фантастика |
Серия | |
Издательство | Героическая фантастика |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9788835424628 |
J’essaye de rester sérieux et ne pas rire, mais la coïncidence est vraiment incroyable. Qui pourrait croire que la seule baby-sitter disponible sur Madère est suédoise. Cela va être amusant. Je ne dis rien à Becca pour voir sa réaction lorsque la jeune fille lui parlera suédois.
« Ne vous inquiétez pas Micaela, je suis sûr que cela va très bien se passer » lui dis-je. Même si je n’en suis pas si sûr, ce n’est pas juste parce que quelqu’un parle une langue qu’elle connaît que Becca acceptera cette personne, mais nous ne pourrons découvrir cela que demain.
Nous descendons à la piscine, nous asseyons sur une des tables du bar et je commande alors un jus de pomme et un toast de pain grillé pour Becca et une bouteille d’eau pour moi. Mais lorsque je sens le soleil taper sur mon dos, je change d’idée et rappelle le barman pour prendre une chope de bière. Il n’y a rien de mieux qu’une bière bien fraîche lorsque le soleil chauffe.
La petite boit le jus de pomme et mange le toast en un clin d’œil. Je lui demande si elle veut autre chose. « Oui, mais ze ne veux pas un toast. Ze veux gâteau. » Je commande le seul gâteau qui selon moi pourrait lui plaire, une queijada, mais ce n’est pas le cas. Le second jus de pomme, en revanche, a suivi le même chemin que le premier. Néanmoins, c’est mieux ainsi, qu’elle ne mange pas trop maintenant, sinon elle ne voudra rien dîner. Quand je finis de boire ma bière, un bon moment après que le second jus de pomme ait disparu, je fais un gribouillis sur l’addition, écris notre numéro de chambre et nous sortons à nouveau de l’hôtel, cette fois à droite de la route Monumentale.
Nous nous promenons en direction du centre pendant un petit bout de chemin mais je vois que Becca commence à être fatiguée, nous prenons donc un taxi.
Nous descendons sur une place dans la vieille ville et faisons un petit tour dans les rues étroites remplies de maisons collées les unes aux autres, comme si l’une s’appuyait sur la suivante et vice versa. Certaines restaurées, d’autres à restaurer, avec des odeurs de peinture et de ciment frais dominant la chaleur tiède de cette fin d’après-midi. Nous trouvons beaucoup de restaurants ainsi que d’auberges rénovées et décorées dans le but de paraître plus anciens et usés, tels que les touristes aiment voir quand ils visitent des sites considérés comme typiques, et, aux étages supérieurs, des logements des gens que y habite, et quelques bureaux.
Nous passons par le marché, qu’à cette heure est fermé, puis traversons une rivière par un pont qui se trouve sur notre chemin. Nous descendons le long de la rive, pour jeter un coup d’œil à une place où trône une statue en hommage à l’autonomie de l’archipel, puis reprenons par un chemin qui longe la baie et continuons à droite. Becca me dit alors qu’elle est fatiguée, nous nous asseyons donc sur un des bancs en bois peints en vert, tournés vers la mer et disposés le long du chemin.
La marée est en train de monter et l’eau arrive déjà près du mur, même si l’on ne voit pas trop encore jusqu’où elle peut aller. Le vent vient du large et apporte avec lui les odeurs de la mer qui rendent cette fin d’après-midi encore plus fraîche et agréable. Autour de nous passent des touristes en promenade et des locaux qui vaquent à leurs occupations, pendant que nous jouons à la sardine.
En manque d’idée, je demande à Becca ce qu’elle aimerait manger. « Hum, je ne sais pas, quelque chose de bon. Peut-être des gâteaux et des jus ? » Pourquoi est-ce que je me donne tout ce mal ? « Mais bébé, ce n’est pas possible, tu ne peux pas manger des gâteaux pour le dîner, tu le sais. Que dirais-tu d’un steak haché avec des frites et de la sauce, beaucoup de sauce ? » Lui suggère-t-elle, subitement illuminée. « Oui ! Et ensuite on pourra aller manger un gâteau, ou non plutôt une glace, une grande glace ? » Je lui réponds que oui, si elle mange tout, en sachant très bien qu’il n’y aura aucun problème à cela. Un peu avant dix-huit heures, nous nous mettons en chemin pour retourner à l’hôtel. Un peu après la marina, remplie de voiliers collés les uns aux autres mais aussi aux pontons, nous trouvons à notre gauche ce qui semble être une grande tente blanche. Je décide d’y entrer, motivé en grande partie par le nom que je vois écrit sur l’enseigne « Maison de la Bière », car là où il y a de la bière, il y a normalement des steaks et des frites et car nos estomacs commencent à se réveiller.
Il n’y a pas grand monde dans la salle. Je demande à l’employé si nous pouvons dîner et quand il me dit oui, nous nous dirigeons vers une des tables près des fenêtres à gauche. Je m’assieds en face de Becca et prends le menu que le serveur a laissé sur la table. Comme toujours quand j’ai faim, je n’arrive pas à me décider, tous les plats me donnent l’eau à la bouche. Finalement, je choisis un curry de fruits de mer. J’appelle le serveur et commande un steak bien grillé avec des frites et de la sauce ainsi qu’un jus de pomme pour Becca et le curry pour moi. « Que voulez-vous boire monsieur ? » Me demande-t-il le visage dodu et souriant avec une grosse moustache qui lui donne un drôle d’air. « Nous avons du vin, blanc et rouge, de la bière faite-maison, des boissons gazeuses… » Il termine sa phrase afin de me laisser choisir, ce qui ne prend pas trop de temps. « Apportez-moi une de vos bières. J’aime beaucoup tester les bières maison. » Deux bières en un jour, demain il va falloir que je m’entraîne sérieusement ! « Très bien monsieur, vous souhaitez une bière de 3 ou de 5 dl ? » Quelle soif ! La faim ne me laisse pas non plus me rationner. « Partons pour celle de 5. Et bien fraîche s’il vous plaît ! » Demain je vais vraiment devoir m’entraîner dur. J’espère que la salle de sport de l’hôtel est ouverte.
« Bien sûr monsieur. Vous allez voir, vous allez l’apprécier. À tout de suite. »
Et je l’ai effectivement beaucoup apprécié. Ou encore mieux, nous avons aimé tous les deux, car Becca n’a rien laissé dans son assiette. L’homme arrive maintenant avec le charriot des desserts, mais cette fois je n’ai plus faim. Je prends tout de même des fruits et commande une grande glace pour Becca. Quand elle arrive, elle s’efforce de la finir mais elle est tellement grosse qu’elle abandonne. Le serveur vient ensuite me demander si je veux un café, je lui dis que non et lui demande l’addition. Je lui laisse un bon pourboire et nous reprenons notre chemin, légèrement plus lourds mais aussi plus satisfaits.
Le soleil est en train de disparaître à l’horizon, nous montons sur la colline que se trouve à gauche du restaurant et nous nous promenons dans le Jardin de Santa Catarina, en direction du crépuscule de la dernière lueur du jour. Nous passons devant un palais décoré d’une multitude de drapeaux, et puis devant le Palais des Congrès, où nous prenons un taxi pour rentrer à l’hôtel.
Quand nous arrivons dans la chambre, après que Becca se soit lavée les dents et mise en pyjama, je la laisse regarder Canal Panda assise sur le lit. Il n’en faut pas beaucoup pour qu’elle commence à piquer du nez. Je la glisse alors entre les draps, éteins la lumière, baisse le son et tourne la télévision sur le côté sans l’éteindre puis lui tiens la main pour l’aider à s’endormir. Au bout de 10 minutes, elle dort déjà profondément.
Je change de chaîne pour mettre Euronews afin de voir s’il y a du nouveau dans l’affaire de Manaus, mais ils n’en parlent même plus. Les sujets abordés sont toujours les mêmes que ceux des derniers jours et me paraissent tous trop déprimants pour leur accorder mon attention à cette heure de la nuit. J’éteins la télévision et m’assieds un peu sur le balcon afin d’apprécier le paysage et passer le temps avant d’aller dormir.
Demain, la baby-sitter arrive à neuf heures et les sessions du séminaire commencent à neuf heures et demie, d’après le programme. Je suppose qu’une demi-heure suffit pour présenter Becca et arriver à temps au palais. Je découvre ensuite les personnes que nous allons écouter demain, deux hommes le matin et deux autres l’après-midi. En premier un certain M. Fischer de Almeida qui va parler de la convergence de la législation dans l’ensemble des pays occidentaux et ses effets sur les centres d’exonération fiscale. Ensuite, ce sera au tour de C. Antonelli, qui traitera de comment les centres d’exonération fiscale peuvent continuer à être au cœur du développement des régions dans le