Menace Principale. Джек Марс

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Название Menace Principale
Автор произведения Джек Марс
Жанр Триллеры
Серия
Издательство Триллеры
Год выпуска 0
isbn 9781094304977



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la nuit. Je t’aime. Luke

      Y passer la nuit. C’était pas mal, ça. On aurait dit qu’il était un étudiant qui bossait dur avant l’examen final. Il avait pris l’habitude de mentir sur son travail à Becca et il avait du mal à se défaire de cette habitude.

      S’il disait la vérité, est-ce que ça serait mieux ? Il pouvait l’appeler dès maintenant, la réveiller, réveiller le bébé et le faire pleurer, tout ça pour lui dire quoi ?

      — Salut, chérie, je monte au Cercle Arctique pour éliminer des terroristes qui ont attaqué une plate-forme pétrolière. Le sol est jonché de cadavres. Oui, on dirait que je vais me retrouver dans un autre bain de sang. En fait, je pourrais ne plus jamais te revoir. OK, dors bien. Embrasse Gunner pour moi.

      Non. Il valait mieux se contenter de risquer son va-tout, effectuer l’opération et se souvenir que, grâce à l’aide des Marines et de ses collègues de l’EIS, il serait idéalement accompagné pour faire le boulot. Il appellerait Becca demain matin, quand tout serait fini. Si tout se passait bien et si tout le monde était en un seul morceau, il lui dirait qu’ils avaient dû partir à Chicago pour interroger un témoin. Il continuerait à lui faire croire que son travail pour l’EIS était surtout une sorte de travail d’enquête contrarié par quelques rares explosions de violence.

      OK. C’était ce qu’il allait faire.

      — Tu es prêt ? dit une voix. Tous les autres montent à bord de l’hélicoptère.

      Luke leva les yeux. Mark Swann se tenait dans l’embrasure de la porte. C’était toujours un peu étonnant de voir Swann. Avec sa queue de cheval, ses lunettes d’aviateur, le peu de barbe en bataille qu’il avait au menton et les tee-shirts rock’n’roll qu’il semblait toujours porter, il aurait quasiment pu porter une pancarte au cou : PAS MILITAIRE.

      Luke hocha la tête.

      — Oui. Je suis prêt.

      Swann souriait. Non, en fait, il était tout à fait radieux, comme un gamin à Noël. C’était une réaction surprenante quand on se préparait à survoler l’Amérique du Nord dans des conditions difficiles puis à s’user les nerfs à se battre contre un ennemi inconnu.

      — Je viens d’apprendre comment ils vont nous emmener là-bas, dit Swann. Tu ne me croirais pas. C’est absolument incroyable.

      — Je ne savais même pas que tu venais, dit Luke.

      Si possible, Swann sourit encore plus qu’avant.

      — Maintenant, je viens.

      CHAPITRE SIX

      5 septembre 2005

      8 h 30, Heure de Moscou (minuit trente, Heure de l’Est)

      L’Aquarium

      Quartier général de la Direction Générale des Renseignements (GRU)

      Aérodrome de Khodynka

      Moscou, Russie

      — Quelles nouvelles de notre ami ? demanda l’homme nommé Marmilov.

      Il était assis à son bureau dans une pièce sans fenêtre du sous-sol et il fumait une cigarette. Un cendrier en céramique était posé devant lui sur le bureau en acier vert. Même si on était tôt le matin, il y avait déjà cinq mégots de cigarettes dans le cendrier. Une tasse de café (avec une goutte de whisky, du Jameson, importé d’Irlande) se trouvait aussi sur le bureau.

      Le matin, cet homme fumait et buvait du café noir. C’était comme ça qu’il commençait sa journée. Il portait un costume sombre et ses cheveux dégarnis étaient rabattus sur le sommet de sa tête, durcis et fixés par de la laque. Chez cet homme, tout était angles durs et os pointus. Il ressemblait presque à un épouvantail, mais ses yeux étaient vifs et rien ne leur échappait.

      Il occupait ce poste depuis longtemps et avait vu beaucoup de choses. Il avait survécu aux purges des années 1980 et, quand le changement était arrivé dans les années 1990, il y avait également survécu. Le GRU lui-même était resté en grande partie intact, à la différence de son pauvre petit frère, le KGB. Le KGB avait été démantelé et jeté aux quatre vents.

      Le GRU était aussi grand et puissant que toujours, sinon plus, et Oleg Marmilov, cinquante-huit ans, y avait longtemps joué un rôle capital. Le GRU était une pieuvre, la plus grande des agences de renseignement russes, et elle plongeait ses tentacules dans les opérations spéciales, les réseaux d’espions du monde entier, l’interception des communications, les assassinats politiques, la déstabilisation des gouvernements, le trafic de drogue, la désinformation, la guerre psychologique et les opérations sous fausse bannière, sans oublier le déploiement de 25 000 soldats d’élite des Spetsnaz.

      Marmilov était une pieuvre qui vivait à l’intérieur de la pieuvre. Il avait des tentacules à tellement d’endroits que, parfois, si un subordonné venait lui apporter un rapport, il avait un trou de mémoire avant de se dire :

      — Ah oui, ça. Est-ce que ça se passe bien ?

      Cependant, certaines de ses activités ne lui échappaient jamais.

      Fixé sur son bureau, il y avait un poste de télévision. Pour un Américain de l’âge adéquat, ce poste aurait paru semblable aux téléviseurs à pièces qui avaient autrefois équipé les stations de bus interurbains du pays entier.

      Sur l’écran, on voyait des vidéos en direct de caméras de sécurité tourner en boucle. Marmilov supposait qu’il y avait peut-être trente secondes de retard à l’affichage. À ce détail près, la vidéo montrait le moment présent.

      Il faisait noir dans la vidéo, la nuit était tombée, mais Marmilov y voyait assez bien. Un escalier métallique montait le long d’un côté d’une plate-forme pétrolière. Il y avait un groupe de huttes usées en aluminium sur un terrain froid et aride. Il y avait un port minuscule sur une mer gelée avec un petit brise-glace robuste à quai. Il ne semblait y avoir personne dans la vidéo.

      Marmilov leva les yeux vers l’homme qui se tenait devant son bureau.

      — Alors ? Des nouvelles ?

      Le visiteur était un jeune homme qui, bien que vêtu d’un costume d’homme d’affaires civil terne et mal coupé, semblait aussi se tenir au garde-à-vous. Il regardait fixement quelque chose qui se trouvait sans doute dans un horizon lointain au lieu de l’homme qui était assis un mètre devant lui.

      — Oui, monsieur. Notre contact a transmis le message selon lequel un groupe de commandos a été choisi. La plupart d’entre eux se réunissent déjà à l’aérodrome de Deadhorse, en Alaska. Plusieurs autres, qui représentent la supervision civile du projet, sont en route par avion supersonique et arriveront dans quelques heures.

      L’homme s’interrompit.

      — De là, cette force d’assaut mettra sans doute très peu de temps à se déployer.

      — Quelle est la fiabilité de ces renseignements ? dit Marmilov.

      L’homme haussa les épaules.

      — Ils viennent d’une réunion secrète qui a eu lieu à la Maison-Blanche elle-même. Cette réunion était peut-être une ruse, bien évidemment, mais nous ne le croyons pas. Le Président y assistait avec des membres du commandement militaire.

      — Connaissons-nous la méthode d’attaque ?

      L’homme hocha la tête.

      — Nous pensons qu’ils vont déployer des hommes-grenouilles qui nageront jusqu’à l’île artificielle, émergeront de sous la glace puis passeront à l’attaque.

      Marmilov y réfléchit.

      — L’eau doit être très froide.

      L’homme hocha la tête.

      —