Menace Principale. Джек Марс

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Название Menace Principale
Автор произведения Джек Марс
Жанр Триллеры
Серия
Издательство Триллеры
Год выпуска 0
isbn 9781094304977



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      CHAPITRE CINQ

      23 h 05, Heure de l’Est

      Quartier général de l’Équipe d’Intervention Spéciale

      McLean, Virginie

      — Que faisons-nous ici ? demanda Kevin Murphy.

      Il portait une tenue d’affaires décontractée, comme s’il sortait juste d’une soirée de jeunes cadres.

      Mark Swann, dont la tenue n’avait rien absolument en commun avec celle d’un cadre, sourit. Il portait un tee-shirt Ramones noir et un jean troué. Il avait les cheveux en queue de cheval.

      — D’un point de vue existentiel ? dit-il.

      Murphy secoua la tête.

      — Non. Je veux juste savoir pourquoi nous sommes tous ensemble dans cette salle au milieu de la nuit.

      La salle de conférence, que Don Morris appelait parfois non sans optimisme le centre de commandement, contenait une longue table rectangulaire avec un téléphone mains libres installé au centre. Tous les mètres, il y avait des ports de données où les gens pouvaient brancher leurs ordinateurs portables. Il y avait deux grands moniteurs vidéo au mur.

      La salle n’était pas très grande, mais Luke y avait participé à des réunions où jusqu’à vingt personnes avaient été présentes. Vingt personnes dans cette pièce, cela donnait l’impression de prendre le métro de Tokyo à l’heure de pointe.

      — OK, les gars, dit Don Morris.

      Don portait une chemise élégante moulante, les manches roulées au milieu des avant-bras. Devant lui, il avait une tasse de café dans un gobelet en carton épais. Ses cheveux blancs étaient coupés au ras du crâne, comme s’il était allé chez le coiffeur cet après-midi. Son langage corporel était détendu, mais ses yeux avaient la dureté de l’acier.

      — Merci d’être venus si vite. Bon, laissons tomber les salamalecs, si vous voulez bien.

      Partout dans la pièce, les gens approuvèrent d’un murmure. Mis à part Don Morris, Swann, Murphy et Luke, il y avait Ed Newsam. Avachi sur sa chaise, il portait un tee-shirt noir à manches longues qui moulait son torse musclé, un jean et des bottes de travail jaunes Timberland délacées. On aurait dit que cette réunion l’avait tiré d’un sommeil profond.

      Enfin, il y avait Trudy Wellington. Elle portait un chemisier et un pantalon élégant, comme si elle n’était jamais rentrée chez elle après le travail. Ses lunettes rouges étaient poussées contre son visage. Elle paraissait être en forme, buvait du café elle aussi et avait déjà commencé à saisir des informations sur l’ordinateur portable qui se trouvait devant elle. Quoi qu’il se passe, elle avait été mise au courant en premier.

      À l’autre bout de la table, près des écrans vidéo, il y avait un général quatre étoiles grand et mince en uniforme de cérémonie impeccable. Ses cheveux gris étaient coupés au ras du crâne. Son visage était imberbe, comme s’il s’était rasé juste avant d’entrer ici. Même s’il était tard, cet homme avait l’air frais et prêt à fonctionner vingt-quatre ou quarante-huit heures de plus, ou plus longtemps si nécessaire.

      Luke l’avait déjà rencontré une fois mais, même s’il ne l’avait jamais vu, il aurait quand même connu cet homme à fond. À chaque matin au réveil, il faisait son lit avant tout autre chose ; c’était sa première tâche de la journée et elle annonçait les autres. Avant que le soleil ne fasse son apparition dans le ciel, cet homme avait probablement déjà couru seize kilomètres et englouti du gruau froid et du café fort. On reconnaissait l’homme ambitieux de West Point à un kilomètre.

      Assis à la table près de lui, il y avait un colonel avec un ordinateur portable et une pile de feuilles. Le colonel n’avait pas encore levé les yeux de l’ordinateur.

      — Messieurs, dit Don Morris, j’aimerais vous présenter le Général Richard Stark du Comité des Chefs d’États-Majors Interarmées et son aide de camp, le Colonel Pat Wiggins.

      Don regarda le général.

      — Dick, le groupe d’experts de l’Équipe d’Intervention Spéciale est à ta disposition.

      — Dans la limite de ses capacités, dit Mark Swann.

      Don Morris fit la tête à Swann, comme pour faire taire un fils adolescent grande gueule, mais il ne dit rien.

      — Messieurs et madame, dit Stark en baissant la tête à l’intention de Trudy, j’irai droit au but. Une crise avec prise d’otages est en cours dans la zone arctique de l’Alaska et le Président des États-Unis a autorisé un sauvetage. Il a précisé que le sauvetage devrait s’effectuer sous la supervision et avec la participation d’une agence civile, d’où votre intervention.

      — Pendant que je parlais au Président, je me suis dit que vous pourriez nous donner ce que ces deux mondes avaient de mieux. En effet, l’Équipe d’Intervention Spéciale est un organisme d’application de la loi civil, mais il regorge d’agents spéciaux de l’armée. Le directeur du FBI a approuvé votre participation et Don a eu la délicatesse d’organiser cette réunion au dernier moment.

      Il regarda le groupe.

      — Vous me suivez jusque-là ?

      Il y eut un murmure approbateur général.

      Le colonel contrôlait l’écran vidéo à partir de son ordinateur portable. Une carte du nord de l’Alaska y apparut avec une bande de l’Océan Arctique. Dans la mer, un petit point était cerclé de rouge.

      — La situation évolue rapidement. Ce que je peux vous dire, c’est que, il y a une heure et demie, une plate-forme pétrolière de l’Océan Arctique a été attaquée et envahie par un groupe d’hommes lourdement armés. Environ quatre-vingt-dix hommes étaient stationnés sur cette plate-forme et sur l’île artificielle qui l’entoure et nous ne savons pas combien de ces hommes ont été tués au cours de l’attaque initiale. Certains ont aussi été pris en otage, mais nous ne savons pas non plus combien.

      — Qui a attaqué la plate-forme ? dit Luke.

      Le général secoua la tête.

      — Nous ne savons pas. Ils ont rejeté nos tentatives de contact, mais ils ont envoyé des vidéos des ouvriers de la plate-forme. Ils les ont rassemblés dans une salle et des hommes masqués de noir les tiennent en joue avec leurs armes. Les données audio de l’équipement de surveillance de la plate-forme ont été mises à disposition par l’entreprise propriétaire de la plate-forme. Le son est mauvais, mais on repère quand même quelques voix. Mis à part l’anglais que parlent les ouvriers de la plate-forme, il semblerait que certains attaquants parlent une langue d’Europe de l’Est, peut-être une langue slave, même si nous n’en avons aucune preuve formelle.

      Sur l’écran, la carte fut remplacée par une photo aérienne de la plate-forme et du camp qui l’entourait. La plate-forme pétrolière, probablement haute de trente ou quarante étages, occupait la première image. Au-dessous de la plate-forme, il y avait de nombreux bâtiments de type hutte Quonset reliées par des passerelles. Autour de ce camp minuscule s’étendait une vaste mer gelée.

      Un gros plan apparut. Il montrait le camp et les bâtiments en détail. On ne voyait personne se tenir debout où que ce soit. Il y avait au moins une dizaine de corps qui gisaient au sol. Certains étaient entourés d’un halo de sang.

      Une autre image apparut. Étalée au sol, il y avait une grande bannière blanche avec des lettres peintes en noir.

      AMÉRIQUE = MENTEURS + HYPOCRITES.

      — Sacré message, dit Swann.

      — Il faut reconnaître que cela nous apporte très peu de renseignements. La bannière que vous voyez suggère certainement une attaque par des ressortissants étrangers.