Le Sourire Idéal. Блейк Пирс

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Название Le Sourire Idéal
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094310435



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ne garda pas son calme.

      — Monsieur, vous ne pouvez pas sérieusement envisager de faire ça après tous les efforts que le Marshals Service a déployés pour lui trouver un refuge.

      Continue de protester, s’il te plaît. Tu ne fais que creuser ta propre tombe.

      Decker semblait lutter contre ses conflits intérieurs. Il était clair que, même si Murph l’agaçait, il considérait qu’il avait dit quelque chose de sensé. Cependant, Jessie sentait aussi qu’il se passait autre chose dans sa tête, une chose qu’elle ne comprenait visiblement pas.

      — Écoutez, finit-il par dire. J’ai dit que nous avions des quantités de pistes mais, en fait, nous en avons peut-être trop. Rien qu’essayer de faire le tri a été difficile. Nous avons demandé de l’aide au Sheriff’s Department et à d’autres postes de police voisins. Même l’antenne locale du FBI a contribué en offrant quelques agents pour les affaires qu’elle pense être pertinentes. Actuellement, nous sommes à court de ressources. Ce n’est pas parce que nous avons cinq psychotiques de plus en cavale que tous les autres criminels ont pris des vacances. Il y a deux jours, un gang a frappé. Quelqu’un abandonne des aiguilles hypodermiques sur les aires de jeux du coin. Votre vieux copain, l’inspecteur Hernandez, est occupé à résoudre un triple homicide, à cause duquel il est à Topanga Canyon aujourd’hui. De plus, nous sommes dans la deuxième semaine d’une énorme épidémie de rougeole.

      — Qu’en pensez-vous, capitaine ? demanda Murph.

      Pour la première fois, Jessie pensa entendre un soupçon de résignation dans sa voix.

      Decker révéla finalement le secret qu’il avait gardé jusque-là.

      — En fait, il y a une affaire qui est arrivée cette nuit et je crois que vous pourriez aider à la résoudre, Hunt. Le crime a eu lieu à Studio City, donc, c’est North Hollywood Station qui s’en occupe, mais le FBI s’est intéressé à cette affaire et lui a assigné un agent. Je me disais que je pourrais vous mettre en binôme avec lui.

      — De quoi s’agit-il ? demanda Jessie en gardant une voix calme malgré l’excitation qui montait en elle.

      — D’un meurtre à l’arme blanche, très sordide. Pour l’instant, il n’y a ni mobile ni suspects. Cela dit, vos deux gars sont des amateurs de gros couteaux, pas vrai ?

      — C’est vrai, acquiesça-t-elle.

      — Il pourrait n’y avoir aucun rapport, concéda-t-il, mais c’est la première des agressions que j’ai étudiées qui me semble coller au profil.

      — Donc, vous prévoyez de la laisser aller sur le terrain ? demanda Murph, alors qu’il connaissait la réponse.

      — Eh bien, je me dis qu’avec un agent du FBI comme collègue et plusieurs marshals des États-Unis pour la surveiller, elle devrait être en sécurité. Est-ce que je me trompe ?

      — Capitaine Decker, répondit Murph d’un ton neutre, le Service considère en général qu’aucune personne protégée n’est jamais véritablement en sécurité. De plus, de mon point de vue, si vous laissiez cette personne protégée aller sur le terrain pour qu’elle enquête sur un meurtre qui a peut-être été commis par un des hommes contre lesquels nous essayons de la protéger, ce serait particulièrement imprudent.

      — Mais, lança Jessie, finalement prête à avancer l’argument qu’elle avait gardé en réserve, ce ne serait pas vraiment pire que le statu quo. Cela fait presque deux semaines que je suis sous protection, mais nous n’avons découvert sur les hommes qui me cherchent aucune information susceptible de changer ce statu quo. Il coûte une petite fortune à la ville, à la Police de Los Angeles et au Marshals Service, sans que nous en voyions l’aboutissement. Vu comment c’est parti, je pourrais véritablement être forcée d’acquérir une nouvelle identité … pour la deuxième fois de ma vie !

      — Ce n’est pas comme ça que nous voyons la situation … commença à dire Murph.

      — S’il vous plaît, laissez-moi terminer, Marshal, dit-elle d’une voix de laquelle toute trace d’humour narquois ou d’impertinence venait de disparaître. Il faut que cette situation prenne fin. Toutes les nuits, j’ai des cauchemars où mes gardes du corps se font massacrer. Je sursaute au moindre bruit inattendu et je me recroqueville au moindre mouvement soudain. Je suis prisonnière dans cette maison, alors que je n’ai rien fait de mal. Ce n’est pas comme ça que je veux vivre. Je préférerais essayer d’attraper ces mecs et en mourir que passer le reste de mes jours à vivre dans la peur. J’ai les compétences et l’expérience requises pour trouver les deux hommes qui me veulent du mal. Permettez-moi de les utiliser. Ce n’est pas une demande déraisonnable.

      Decker et Murph échangèrent un regard. Après ce qui sembla être une éternité, le marshal parla.

      — Je m’arrangerai avec Corcoran, concéda-t-il avant d’ajouter : si vous acceptez certaines conditions.

      — Quelles conditions ? demanda Jessie qui aurait pourtant été capable d’accepter presque tout à ce stade.

      — Votre protection rapprochée restera avec vous tout le temps et vous n’essaierez pas de nous semer. Vous continuerez à passer les nuits dans le refuge. Vous accepterez toutes les mesures de sécurité sur le terrain, même les manœuvres d’évasion que vous considérerez peut-être excessives. Lors de n’importe quel scénario sur le terrain, vous respecterez les opinions des marshals, même si elles vous semblent être d’une prudence excessive. Si nous disons qu’il faut partir, vous accepterez de partir sans poser de questions. Acceptez-vous ces conditions, Mme Hunt ?

      — Oui, dit-elle sans hésitation, même si elle ne comptait pas forcément les respecter.

      — Dans ce cas, si mon supérieur l’autorise, vous pouvez poursuivre.

      Jessie regarda Decker, qui semblait être en train de réprimer un sourire.

      — Et si je vous présentais votre collègue temporaire ? proposa-t-il.

      CHAPITRE QUATRE

      Jessie était déçue.

      L’agent du FBI qui avait été affecté à la section pour l’affaire du meurtre à l’arme blanche ressemblait à un vieux joueur de base-ball auquel on avait demandé de revenir sur le terrain parce que tous les débutants étaient blessés. Quand elle alla à sa rencontre, Jessie remarqua que cet homme, apparemment âgé d’une quarantaine d’années, avait un ventre d’une taille surprenante pour un agent du FBI.

      En plus, ses cheveux, étonnamment longs et décoiffés, étaient presque tous argentés. Son visage ridé par les éléments et son odeur de sel suggéraient qu’il avait passé plus de temps sur une planche de surf qu’à étudier des affaires criminelles. Son blazer était effiloché au col et sa cravate nouée approximativement. Enfin, bien que ce soit encore le matin, il avait déjà accumulé une quantité impressionnante de taches de nourriture sur son pantalon froissé.

      — Jack Dolan, dit-il en tendant une main quand elle approcha mais sans offrir d’autre salutation.

      — Jessie Hunt, dit-elle en essayant de ne pas grimacer quand il lui serra la main très fort.

      — Ah, oui. La tristement célèbre profileuse criminelle fille de tueur en série qui écoute à l’oreille des psychotiques et qui se cache des hommes qui veuillent l’assassiner dans la nuit.

      — C’est ce que dit ma carte de visite, répondit sarcastiquement Jessie, qui n’aimait pas toutes les hypothèses que cet homme formulait d’entrée de jeu.

      — Agent Dolan, coupa Decker en mettant fin à l’échange glacial, comme le meurtre à l’arme blanche de Studio City a plusieurs caractéristiques qui rappellent potentiellement les modes d’action de Xander Thurman et de Bolton Crutchfield, nous avons décidé que Mme Hunt devrait se joindre à vous pour évaluer