Le Sourire Idéal. Блейк Пирс

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Название Le Sourire Idéal
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094310435



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les tendances sociopathes, avait-elle dit. J’ai interagi avec lui plus d’une dizaine de fois et je ne l’ai jamais soupçonné. Je ne vois pas comment tu aurais pu le faire.

      — Peu importe, avait insisté Kat. J’étais responsable de la sécurité de ces agents et de l’internement de ces détenus. J’ai échoué dans ces deux domaines. Je suis responsable de ce qui s’est produit.

      Cette conversation remontait à trois jours. Maintenant, Kat était quelque part en France et elle ne savait pas que le Marshals Service avait demandé à Interpol de nommer un agent secret dont la mission serait de la filer pour la protéger. De son côté, Jessie ne pouvait guère que se relaxer sur le mobilier en plastique de la piscine, d’où elle entendait les véhicules qui circulaient sur l’autoroute. Elle n’avait personne à qui parler, presque aucune intimité et peu d’occupations susceptibles de la protéger contre ses pensées mortifères. Aux moments où elle se lamentait le plus sur son sort, elle avait la sensation d’être à nouveau la victime du destin.

      Quand elle rentra dans la maison pour manger un peu, elle se mit le vêtement couvrant qu’un des marshals lui avait acheté l’autre jour. Comme on ne lui avait pas donné d’instructions détaillées, le vêtement n’était pas à la bonne taille, mais ce n’était pas sa faute. Cependant, Jessie ne pouvait s’empêcher de se sentir contrariée, car le vêtement descendait à peine jusqu’à ses hanches tout en étant quand même trop gros d’une façon ou d’une autre. Comme Jessie était mince et mesurait un mètre soixante-dix-sept, il lui fallait quelque chose de deux fois plus long et de deux fois moins large. Elle forma une queue de cheval avec ses cheveux bruns qui lui tombaient sur les épaules et s’efforça de ne pas trop montrer son agacement dans ses yeux verts en entrant.

      Quand elle pénétra dans la maison, elle vit le marshal qui se tenait près de la porte coulissante tourner légèrement la tête. Visiblement, il écoutait un message dans son oreillette. Quand il entendit ce qu’on lui disait, son corps se crispa machinalement. Jessie comprit qu’il y avait un problème avant même d’entrer dans la cuisine.

      Il ne lui dit rien et elle continua donc vers la cuisine en faisant semblant d’être inconsciente de ce qui se passait. Comme elle ne savait pas si le message concernait une intrusion dans la maison, elle chercha autour d’elle un objet susceptible de l’aider à se défendre si Crutchfield l’avait retrouvée. Posée sur une console de la salle à manger près de l’entrée de la cuisine, il y avait une boule à neige de San Francisco en verre qui avait à peu près la taille d’un cantaloup.

      Tout en se demandant brièvement qui aurait pu imaginer qu’il tombait de la neige à San Francisco, elle saisit le globe et se le plaça derrière le dos. Alors, elle entra dans la cuisine en faisant porter son poids sur la pointe des pieds, le corps penché, prêt à l’action, et les yeux en train de chercher çà et là tout signe de menace. À l’autre bout de la cuisine, une porte s’ouvrit.

      CHAPITRE DEUX

      Alors que Jessie attendait de voir qui c’était, elle se rendit compte qu’elle avait arrêté de respirer et elle se força à expirer lentement et discrètement.

      Frank Corcoran entra vivement dans la pièce sans la moindre trace d’appréhension. Marshal chef de son équipe de protection, Corcoran était un homme pragmatique. La mâchoire carrée, les épaules carrées, il portait un costume bleu marine avec une chemise blanche et une cravate noire parfaitement nouée. Sa moustache nettement taillée avait des traces minimes de gris aux bords, comme ses cheveux noirs courts.

      — Asseyez-vous, Mme Hunt, dit-il sans la moindre décontraction. Il faut qu’on parle. Ah, vous pouvez reposer cette boule à neige. Je promets que vous n’en aurez pas besoin.

      Plaçant le globe sur la table de la cuisine tout en refusant ostensiblement de demander comment il avait su qu’elle la tenait derrière son dos, Jessie s’assit en se demandant quelles mauvaises nouvelles il allait révéler. Xander Thurman avait déjà assassiné ses parents adoptifs. Il avait failli tuer deux policiers en essayant d’aller la retrouver dans son propre appartement. L’évasion violente de Bolton Crutchfield de la DNR avait provoqué la mort de six gardes. Est-ce qu’un des autres évadés avait trouvé Kat en Europe ? S’en étaient-ils pris à son ami et ex-collègue, Ryan Hernandez, agent de la Police de Los Angeles, dont elle n’avait plus de nouvelles depuis plusieurs jours ? Elle se prépara au pire.

      — J’ai des nouvelles pour vous, dit Corcoran quand il se rendit compte que Jessie n’allait pas poser de questions.

      — OK.

      — J’ai parlé avec votre capitaine, dit-il en sortant un morceau de papier et en lisant ce qui était marqué dessus. Il veut vous dire que le commissariat tout entier vous envoie ses meilleurs vœux. Il dit qu’ils suivent toutes les pistes possibles et il espère que vous ne serez pas obligée de rester enfermée trop longtemps.

      Au ton de voix sceptique de Corcoran et à ses sourcils légèrement levés, Jessie voyait qu’il ne partageait pas l’opinion du capitaine Decker sur la situation.

      — Il semblerait que vous soyez moins optimiste que lui, si j’ai bien compris ?

      — C’est la nouvelle suivante, dit-il sans vraiment répondre à sa question. Nous n’avons pas réussi à retrouver M. Crutchfield. Bien que deux évadés aient été capturés, comme vous le savez, deux autres sont encore dans la nature, sans parler de M. Cortez.

      — Depuis les dernières nouvelles que vous m’avez communiquées, est-ce que les hommes capturés ont fourni des informations utiles ?

      — Malheureusement, non, concéda-t-il. Ces deux hommes disent encore la même chose : qu’ils se sont séparés quelques minutes après leur évasion. Aucun de ces hommes n’a su ce qui se passait avant d’être libéré de sa cellule.

      — Donc, ce seraient seulement Crutchfield et Cortez qui auraient planifié l’évasion ?

      — C’est ce que nous pensons, dit Corcoran. Néanmoins, nous avons lancé une chasse à l’homme massive pour retrouver tous les évadés. En plus de la Police de Los Angeles, le Sheriff’s Department, la California Highway Patrol, le CBI et le FBI sont tous impliqués, tout comme, bien sûr, le Marshals Service.

      — J’ai remarqué que vous avez précisé que vous recherchiez les évadés, dit-elle. Et Xander Thurman ?

      — Que voulez-vous dire ?

      — Eh bien, il est tueur en série, lui aussi. Il a essayé de me tuer et de tuer deux inspecteurs de la Police de Los Angeles et il est en cavale. Combien de gens avez-vous lancé après lui ?

      Corcoran la regarda comme s’il était étonné d’avoir à répondre à cette question.

      — Selon votre description de ses blessures, nous considérons qu’il représente une menace moins immédiate. Quant à votre statut dans le cadre du WITSEC, il fait que nous nous inquiétons moins à son sujet, dans l’ensemble. De plus, pour l’instant, notre priorité est de retrouver les évadés d’un établissement de psychiatrie criminelle, pas un homme qui pourrait, jusqu’à preuve du contraire, être déjà mort.

      — Vous voulez dire que vos recherches sont prévues pour plaire aux médias et au monde politique, fit ostensiblement remarquer Jessie.

      — Cette description de la situation n’est pas fausse.

      Jessie apprécia son honnêteté. De plus, pour une personne dans sa situation, elle ne pouvait pas vraiment affirmer que c’était là une utilisation déraisonnable des ressources. Elle décida de changer de sujet pour l’instant.

      — Avez-vous des pistes potentielles ? demanda Jessie sans grand espoir.

      — Nous pensons que nos plus grands espoirs concernent M. Cortez. Nous pensons qu’il a préparé les plans pour l’après-évasion. Nous surveillons ses comptes bancaires, ses achats par carte de crédit et les données du