Le Sourire Idéal. Блейк Пирс

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Название Le Sourire Idéal
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094310435



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Donc, dit Jessie en essayant de changer de sujet, que faisiez-vous à la maison la nuit dernière ?

      — Ah, oui, dit-il, paraissant soudain mal à l’aise en marchant dans le couloir lambrissé qui s’étendait devant eux. Gabby et moi, ce soir-là, on était sortis. C’était notre premier rendez-vous et nous sommes allés danser dans quelques clubs. Elle m’a invité à venir chez elle et j’ai accepté. J’étais en train de … m’installer dans sa chambre pendant qu’elle allait une minute à la salle de bains. Soudain, je l’ai entendue hurler et je m’y suis précipité. J’y ai trouvé ce que vos collègues y ont trouvé. Sa colocataire gisait dans la baignoire. J’ai appelé la police tout de suite. Nous sommes allés dans le salon et nous y sommes restés jusqu’à l’arrivée des policiers.

      — Vous n’aviez jamais rencontré Claire ? demanda Dolan.

      Harrington s’arrêta à l’entrée d’une grande pièce qui, supposa Jessie, devait être le salon. Elle entendit le son de la télévision en bruit de fond.

      — Non. Je ne savais même pas que Gabby avait une colocataire. Comme je l’ai dit, c’était notre premier rendez-vous. Avant ça, nous avions seulement échangé des SMS et parlé au téléphone.

      — Comment avez-vous rencontré Gabby ? demanda Jessie en essayant d’avoir l’air aussi décontractée que possible.

      — Sur un site de rencontres, répondit-il simplement.

      Est-ce que votre femme le sait ?

      Jessie fut tentée de poser la question à voix haute mais décida de la garder pour plus tard, au cas où elle en aurait besoin. Le cercle de peau pâle sur l’annulaire autrement bronzé de Harrington indiquait qu’il avait très récemment divorcé ou qu’il avait enlevé son alliance à cette occasion.

      — Pouvez-vous faire les présentations ? demanda Dolan. Nous ne voulons pas l’effrayer en entrant trop soudainement.

      — Bien sûr, dit Harrington en les emmenant dans le salon caverneux avec son plafond voûté et ses baies vitrées qui montaient du sol au plafond.

      — Gabby, dit-il d’une voix ferme mais douce, il y a des gens qui sont venus te voir.

      Une femme allongée sur la chaise longue releva la tête. Même si elle avait l’air épuisée et si ses yeux étaient rouges après, pensait Jessie, avoir passé des heures à pleurer, elle était quand même ravissante. Plus exotique et sensuelle que Claire, qui avait eu l’air entièrement américaine, elle avait de longs cheveux foncés qui tombaient en cascade sur ses épaules. Quand elle se redressa, Jessie vit qu’elle avait la sorte de corps voluptueux qui aurait pu inciter quelqu’un comme Carter Harrington à cacher son alliance.

      — Qui sont ces gens ? demanda-t-elle, mi-effrayée, mi-rebelle.

      — Je m’appelle Jessie, Gabby, répondit Jessie avec gentillesse en prenant l’initiative. Je vous présente Jack. Nous faisons partie de l’équipe qui enquête sur les événements de la nuit dernière. Nous savons que vous avez déjà répondu à certaines questions, mais nous en avons quelques autres à vous poser. Pensez-vous que vous pourrez y répondre ?

      — J’imagine, dit Gabby à contrecœur.

      — Merci, dit Jessie en approchant et en s’asseyant sur le sofa le plus proche de la chaise. Nous allons essayer de faire vite. Je sais que vous devez être épuisée.

      Gabby hocha la tête, puis regarda vers le coin de la pièce.

      — Et lui, c’est qui ? demanda-t-elle en montrant le marshal des États-Unis qui s’était posté entre l’entrée du salon et le couloir dans lequel ils venaient de passer.

      — C’est Murph, dit Jessie. Il n’est pas très causant, mais il est vraiment intelligent. Il va surtout écouter. Jack et moi, on va poser les questions. Pourrais-tu t’asseoir, Jack ?

      Elle indiqua de son mieux à son collègue qu’il fallait qu’il s’asseye parce qu’il faisait peur à Gabby. Semblant comprendre le message, Dolan s’assit.

      — Bien, allons-y, Gabby, commença Jessie. Savez-vous si quelqu’un avait menacé Claire récemment ? Peut-être un ex ou un collègue avec lequel elle se serait disputée ?

      Gabby resta tranquillement assise un moment et réfléchit.

      — Pas que je sache, dit-elle finalement. Elle était adorable. Il était difficile de se mettre en colère contre elle.

      — Vraiment ? insista Jessie. Quand je vois une jolie fille comme elle, je me dis qu’elle a probablement dû dire non à quelques admirateurs déçus.

      — Peut-être. Sans doute. Pourtant, elle était vraiment douée pour rompre gentiment avec ses mecs. Comme hier, où je l’ai entendue dire à quelqu’un au téléphone qu’elle ne pouvait plus le voir. Elle l’a dit de manière vraiment gentille.

      — Donc, elle a vraiment eu une dispute récemment, fit remarquer Dolan.

      — Au fait, oui, sans doute, dit Gabby, semblant ne se rendre compte que maintenant que l’appel de Claire correspondait à la situation que Jessie avait décrite.

      — À qui parlait-elle ? demanda rapidement Jessie, qui ne voulait avoir l’air d’accuser personne.

      — Je ne sais pas. À l’autre bout de la ligne, la voix était forte, mais j’étais dans une autre pièce et je ne voulais pas que Claire sache que j’écoutais sa conversation. Ne pouvez-vous pas retrouver cette conversation quelque part ?

      — Oui, nous le pouvons, Gabby, dit Jessie d’un ton rassurant. Que pouvez-vous nous dire d’autre sur la nuit dernière ?

      — J’ai déjà parlé aux autres inspecteurs du rendez-vous qu’elle avait ce soir-là. D’habitude, elle conservait toutes les informations sur son téléphone.

      — Est-il possible qu’elle ait emmené son copain à la maison, comme vous l’avez fait avec Carter ? demanda Jessie.

      — J’en doute, dit Gabby en s’installant un peu plus dans la chaise et en donnant l’impression de perdre un peu sa concentration.

      — Pourquoi ? demanda Jessie.

      — Elle n’aimait pas remmener ses mecs dans notre maison. Si elle les … appréciait, elle allait en général chez eux. Elle n’aimait pas que les gens sachent où elle habitait. Elle avait eu quelques mauvaises expériences, vous savez ?

      — En fait, dit Dolan d’un ton agacé, nous ne savons pas, mais cela semble être le type même de piste que nous devrions étudier. Pouvez-vous nous donner des noms ?

      — Aucun ne me revient, dit Gabby sans remarquer qu’elle se contredisait souvent. Je n’ai pas vraiment retenu qui étaient ses copains, même s’il lui est parfois arrivé de mentionner un nom. J’ai pensé que, si ce n’était pas assez important pour elle, je n’avais pas besoin de m’en souvenir, moi non plus.

      Jessie pensait que, à elles deux, elles avaient dû avoir tant de copains que dresser la liste des noms pourrait être difficile. Elle se tourna vers Carter Harrington, qui changeait de pied tout le temps, mal à l’aise, comme si la conversation abordait des sujets qu’il préférait éviter. Alors que Jessie se demandait si c’était le moment d’évoquer ces sujets-là, Dolan intervint.

      — Mme Cantu, dit-il d’un ton qui ne faisait plus semblant d’être chaleureux, il est tout à fait clair que vous nous cachez certaines choses. Je ne sais pas si vous en êtes consciente, mais mentir à un agent fédéral est un crime.

      Jessie sentit le découragement l’envahir. Cette fille était déjà fragile et la menacer semblait être contre-productif.

      — Je ne mens pas … commença à affirmer Gabby.

      Dolan l’interrompit.

      — Même dire que vous ne mentez pas pourrait