Un diplomate luxembourgeois hors pair. Paul Schmit

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Название Un diplomate luxembourgeois hors pair
Автор произведения Paul Schmit
Жанр Биографии и Мемуары
Серия
Издательство Биографии и Мемуары
Год выпуска 0
isbn 9782919792009



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Gargan, Madame Dominique Charpentier, au château de Preisch, 18 juin 2018.

      7 Emile Bian (1873-1918), directeur de l’usine d’Eich/Dommeldange et de l’institut Emile Metz.

      8 Rozel Reverchon-Le Gallais affirme dans ses mémoires avoir eu à ce moment onze ans.

      9 Félix Bian (1870-1926), notaire et député.

      10 Panhard a arrêté son activité en 1967, la marque de voiture étant reprise par Citroën.

      11 Citations du discours prononcé le 17 juillet 1979 au Parlement européen à Strasbourg par la doyenne d’âge Madame Louise Weiss. Source: Parlement européen (sous la dir.) : Strasbourg: Parlement européen, 1979. 23 p. ; p. 15-23.

      12 Goetzinger, Germaine : La Grande Guerre au Luxembourg. Le journal de Michel Welter (3 août 1914 – 3 mars 1916) ; éd. annotée et commentée par Germaine Goetzinger ; Centre national de littérature, 2015 ; p. 463

      13 Philippe Berthelot (1866-1934), diplomate français ; secrétaire général du Quai d’Orsay à partir de 1920.

      14 Dr. Michel Welter (1859-1924), homme politique luxembourgeois et dirigeant du Parti socialiste. Membre de la Chambre des députés ; Directeur général en charge de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie.

      15 Viallet, Pierre : La Foire. Editions de La Table Ronde, France Loisirs, Folio, Paris 1973.

      16 Luxemburger Wort du 6 mars 1934, notice nécrologique et, quelques jours plus tard, descriptif de l’enterrement ; Tageblatt du 8 mars 1934.

      17 Robert Brasseur (1870-1934), homme politique (député de 1899 à 1925), juriste et journaliste ; marié en 1914 avec Jeanne de Saint-Hubert (sœur d’Aline Mayrisch-de Saint-Hubert) qui était divorcée depuis 1900 de son premier mari, Xavier Brasseur, le cousin germain de Robert Brasseur.

      TROIS SŒURS AUX DESTINS SINGULIERS

      L’aînée des sœurs d’Hugues avait quatre ans de moins que lui. Aimée Maria Edmée, aussi appelée Amy Le Gallais, née le 9 juillet 1898 et baptisée le 16 juillet, avait comme parrain l’oncle paternel Walter Le Gallais et comme marraine la grand-mère maternelle. L’état civil a noté les noms en ordre différent : Léontine Marie-Amy. D’après la légende familiale, et alors qu’elle attendait un enfant du peintre Pierre Thévenin, né en 1905 et plus jeune qu’elle, Aimée ne serait pas descendue du train qui devait la conduire dans le village du sud de la France où elle devait se marier. L’artiste était issu d’une famille de musiciens et devenu premier prix de violoncelle en 1923. Il a étudié parallèlement la peinture et suivi l’école des Beaux-Arts de Lyon. À partir de 1932, et pendant 4 ans, il a voyagé comme musicien professionnel sur des paquebots de croisière et parcouru ainsi le monde. Il s’est rendu également au Maroc sur les traces de Delacroix et de Matisse. De retour à Lyon en 1936, il a vécu une importante période de création et réalisé de vastes compositions murales pour le compte d’amateurs. Il a exercé dans le même temps une intense activité de portraitiste, peignant amis et intimes, notables lyonnais et portraits d’enfants. Le père du neveu d’Hugues est mort le 12 octobre 1950 d’un accident survenu alors qu’il travaillait dans son atelier de St-Just. Aimée était devenue institutrice et enseignait l’anglais, habitait à Watermans Cottage Ewhurst dans le Sussex, à 40 kilomètres de Londres. Elle a élevé seule son fils unique, David, né le 5 septembre 1934. Elle a quelque peu défrayé la chronique familiale avec cet enfant qui a, lui aussi, perpétué le nom de Le Gallais. La sœur d’Hugues avait fait croire à son fils qu’elle avait été mariée avec un Le Gallais, ne lui révélant la situation que beaucoup plus tard.18 Régulièrement, Hugues Le Gallais a versé de l’argent à sa sœur, avec qui il a gardé un lien fraternel.19

      Le 28 mars 1901 naissait la deuxième sœur d’Hugues: Alice Barbara Le Gallais. Lors de son baptême, le 2 avril, elle reçut les noms de Caecilia Alicia Brigitta. Elle avait comme parrain l’autre oncle paternel, Marc Le Gallais, et la tante maternelle, Alice Collart-Metz. Cette sœur d’Hugues, qui était la plus sensible des quatre enfants, souffrait apparemment le plus de la relation conflictuelle avec la deuxième épouse de son père. Un jour, elle aurait avoué à son père qu’elle voulait empoisonner sa belle-mère. La jeune femme, qui souffrait de dépressions, avait connu un épisode de paralysie du langage et a été traitée par des chocs électriques avant d’être envoyée en Suisse et éloignée de sa belle-mère, ce qui a contribué à améliorer son état. Alice Le Gallais est décédée noyée à Alger, le 7 février 1928,20 des suites d’une tentative de suicide résultant d’un amour malheureux. Elle avait suivi un docteur français, marié et qui vivait en Algérie.21 L’annonce par la famille dans le journal « Indépendance luxembourgeoise » parle d’un accident et invoque qu’« il a plu à Dieu Tout-Puissant d’appeler à une meilleure vie » la défunte « pieusement décédée », alors que le journal, dans une annonce des funérailles, précise quelques jours plus tard qu’un accident de voiture a été à l’origine du décès de la jeune femme. Elle fut enterrée à Kanzem, en Rhénanie-Palatinat, sa tante Daisy Burney-Le Gallais la rejoignant 22 ans plus tard dans la tombe familiale. Ce suicide allait constituer une motivation de plus pour ceux qui restaient de chercher le large. Les deux sœurs survivantes devaient partir sous peu pour l’étranger, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Hugues devait poursuivre d’autant plus facilement sa carrière internationale pour ne pas être confronté à cette tragédie stigmatisante à l’époque.

      Rozelle Le Gallais, née le 16 mai 1903 à Luxembourg-ville, donc jour pour jour sept ans après son frère, est baptisée Maria Edmunda Simona Rozella le 26 mai. L’acte de naissance énumère les prénoms suivants : Cunégonde Marie Edmonde Rozelle Simone. Le parrain était Anatole de Mathelin, le frère de la grand-mère maternelle.22 La marraine, sa tante paternelle, empêchée pour cause de déplacement plus ou moins prolongé à Paris, se faisait remplacer par la grand-mère paternelle qui habitait la maison familiale entourée de vignobles à Kanzem.

      Cette sœur d’Hugues utilisa toujours le nom de Rozel, d’après une petite localité portuaire de Jersey, et fut encore appelée « Pignose » ou « Monkey » par certains proches. En 1920, elle est allée étudier l’anglais à Londres où elle découvrit le tennis alors qu’à Luxembourg ce sport n’en était qu’à ses débuts. Son père, pour faire des économies et pour assurer l’éloignement d’avec leur belle-mère, avait laissé sa fille aînée et sa fille cadette, âgée de 17 ans, partir. Rozel s’est inscrite au « Botanic Garden Club » dans la capitale britannique où son entraîneur Worthington était pionnier de ce sport assez exclusif. Joueuse talentueuse, elle a pris des leçons jusqu’à quatre fois par semaine et participait également régulièrement sur l’île britannique à des tournois. En 1924, Rozel est revenue à Luxembourg où elle s’est préparée pour les Jeux Olympiques de Paris auxquels elle s’était inscrite de sa propre initiative. Rozel Le Gallais n’avait guère de chance dans la mesure où, en simple et double mixte avec Camille Wolff,23 elle a dû déclarer forfait. Après sa carrière au tennis, le plus jeune des enfants Le Gallais s’est lancé dans la course automobile.

      Alors qu’Hugues était en Asie, sa sœur cadette s’est mariée à Londres,24 le 6 juin 1932, avec Edmond Reverchon,25 de dix ans son aîné, propriétaire de vignobles et négociant de vins à Filzen près de Konz et Kanzem, le fief des Le Gallais. Fils d’Alice von Boch et d’Adrian Reverchon, banquier à Trêves, le beau-frère d’Hugues était un descendant du couple à l’origine de la manufacture Villeroy et Boch, Eugen von Boch et Sophie Octavie Villeroy. La famille Reverchon est alliée des von Papen, le Chancelier du Reich en 1932, Franz von Papen, ayant épousé une cousine Boch-Galhau. Le beau-frère d’Hugues était par ailleurs allié à des Sayn-Wittgenstein et à Luxembourg à des Pescatore, des Schorlemer et des Barbanson. Répétant en quelque sorte l’histoire familiale, l’époux avait été marié en premières noces à Maria Brügmann de laquelle il avait deux enfants, Heinz et Günther,