Название | Menace Principale |
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Автор произведения | Джек Марс |
Жанр | Триллеры |
Серия | |
Издательство | Триллеры |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094304977 |
Comme le disait le dicton, il fallait que le Président surveille ses arrières ou il trouverait bientôt un couteau planté dedans.
— Oui ? dit Marmilov. Ils croient que, quand le Président … quoi ?
— Trouvera, dit Ulyanov.
Marmilov hocha la tête et sourit.
— Oui ? Quand il trouvera … que se passera-t-il ?
— Il y aura une purge, dit Ulyanov.
Dans le nuage de fumée, Marmilov contempla Ulyanov en clignant des yeux. Est-ce que cet homme plaisantait ? Le plus drôle, ce ne serait pas que Poutine découvre leurs manigances et que cela mène à une purge. Si c’était mal géré, cela mènerait à une purge, bien sûr. Non, le plus drôle, ce serait qu’Ulyanov et d’autres hommes sans nom se mettent soudain à envisager ce genre de chose à un stade aussi tardif de leurs préparations.
— Le Président découvrira le pot aux roses quand il sera trop tard, déclara simplement Marmilov. C’est le Président lui-même qui sera victime d’une purge.
Ulyanov et tous ceux dont il était le représentant devaient le savoir. C’était ce qu’avait prévu le plan dès le début.
— Ils craignent que nous ne préparions un bain de sang, dit Ulyanov.
Marmilov souffla de la fumée dans l’air.
— Mon cher ami, nous ne préparions rien. Le bain de sang est déjà préparé. Il l’est depuis des années.
Ici, dans la tanière de Marmilov, un ordinateur portable avait fait son apparition sur son bureau comme un champignon à côté de la petite télévision. La télévision montrait encore les vidéos en circuit fermé des caméras de sécurité de la plate-forme pétrolière. L’ordinateur portable montrait la traduction en russe des transcriptions des communications américaines interceptées.
Les Américains resserraient l’étau autour de la plate-forme pétrolière capturée. Un cercle de bases avancées temporaires apparaissaient sur la banquise à quelques kilomètres de la plate-forme. Les équipes d’opérations secrètes étaient sur un pied d’alerte et se préparaient à frapper. Un jet supersonique expérimental avait reçu le droit d’atterrir à Deadhorse il y avait peut-être trente minutes de cela.
Les Américains étaient prêts à frapper.
— Le but n’a jamais été de garder la plate-forme très longtemps, dit Marmilov. C’est pour cela que nous avons utilisé un intermédiaire. Nous savions que les Américains reprendraient ce qui leur appartient.
— Certes, dit Ulyanov, mais la même nuit ?
Marmilov haussa les épaules.
— C’est plus tôt que prévu, mais le résultat sera le même. Leurs premières équipes d’assaut tomberont sur un désastre. Un bain de sang, comme vous dites. Plus il sera grand, mieux ce sera. Leur hypocrisie environnementale sera dévoilée au grand jour et le monde aura l’occasion de se souvenir de leurs crimes de guerre pas si lointains que ça.
— Et quelles seront les répercussions de cette affaire ? dit Ulyanov.
Marmilov prit une autre longue bouffée de sa cigarette. C’était comme le souffle de la vie elle-même. Oui, même ici en Russie, même ici dans le sanctuaire de Marmilov, on ne pouvait plus ignorer les faits. Les cigarettes étaient mauvaises pour la santé. La vodka était mauvaise pour la santé. Le whisky était mauvais pour la santé. Mais alors, si tel était le cas, pourquoi Dieu les avait-il tous rendus si agréables ?
Il expira.
— Cela reste à voir, bien sûr, et cela dépendra des organes de presse qui couvriront l’événement dans chaque pays, mais les premières dépêches seront bien évidemment en notre faveur. En général, je soupçonne que les événements donneront une image plutôt mauvaise des Américains, puis, un peu plus tard, de notre cher Président.
Il s’interrompit et y réfléchit juste un peu plus.
— La vérité, et les événements le confirmeront à mesure qu’ils arriveront, est que, plus la situation sera désastreuse, meilleure sera notre position.
CHAPITRE NEUF
23 h 05, Heure de l’Alaska (4 septembre)
Camp sur la Banquise de la Marine Américaine ReadyGo
À neuf kilomètres au nord de la Réserve Faunique Nationale de l’Arctique
À trois kilomètres à l’ouest de la plate-forme pétrolière Martin Frobisher
Mer de Beaufort
Océan Arctique
— Pas question, mec. Je ne peux pas faire ça.
La nuit était noire. À l’extérieur du petit dôme modulaire, le vent hurlait. Une pluie gelée tombait dehors. La visibilité se détériorait. Dans un moment, elle frôlerait le zéro.
Luke était fatigué. Il avait pris un cachet de Dexedrine quand l’avion avait atterri et un autre quelques moments auparavant, mais aucun d’eux n’avait encore fait effet.
Toute cette mission ressemblait à une erreur. Ils avaient traversé le continent à une allure folle, à une vitesse supersonique, la mission était sur le point de démarrer et, maintenant, un de ses hommes refusait d’y aller.
— Ça ne me convient pas du tout.
C’était Murphy qui parlait. Qui d’autre ?
Murphy ne voulait pas partir à l’aventure.
Le camp temporaire sur la banquise, qui correspondait en gros à une dizaine de dômes modulaires imperméables posés sur une plaque de glace flottante, avait jailli comme tant de champignons après une pluie printanière, apparemment au cours des deux heures précédentes. C’était un camp dans une série de camps semblables qui entouraient la plate-forme pétrolière à une distance confortable. S’ils avaient installé plusieurs camps ici, en périphérie, c’était au cas où les terroristes auraient été en train de les observer. Cette activité avait pour but de les empêcher de savoir d’où la contre-attaque allait venir.
À l’intérieur de chaque dôme, un trou rectangulaire avait été découpé dans la glace. Il avait environ la taille et la forme d’un cercueil. Ici, la glace mesurait entre soixante et quatre-vingt-dix centimètres d’épaisseur. Un pont constitué d’une substance synthétique semblable à du bois avait été fixé autour de chaque trou. Des lumières de plongée avaient été installées sous l’eau et donnaient au trou une couleur bleue étrange. Une nouvelle couche de glace se formait déjà à la surface de l’eau.
Luke et Ed portaient leurs combinaisons étanches en néoprène et ils étaient assis sur des chaises près du trou. Brooks Donaldson faisait la même chose. Chaque homme était préparé par deux assistants, des hommes de la marine américaine en polaire qui s’occupaient à les faire entrer dans leur équipement. Luke était assis, immobile, pendant qu’un homme montait son gilet stabilisateur autour de son torse.
— Comment vous paraît-il ? demanda l’homme.
— Gros, pour être honnête.
— Effectivement, il est gros.
Luke n’avait pas encore les mains dans ses gants. Il n’arrêtait pas de toucher la fermeture Éclair étanche qui lui traversait la poitrine. Elle était serrée et dure à tirer. Il fallait qu’elle le soit. Là-dessous, l’eau était froide. La fermeture Éclair fermait bien la combinaison. Cependant, cela signifiait qu’elle serait dure à ouvrir quand ils atteindraient la destination.
— Comment voulez-vous que j’ouvre ce truc ? dit-il.