Название | Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11 |
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Автор произведения | George Gordon Byron |
Жанр | Зарубежная классика |
Серия | |
Издательство | Зарубежная классика |
Год выпуска | 0 |
isbn | http://www.gutenberg.org/ebooks/32509 |
»Le watchman trouva donc Sherry dans la rue, ivre mort. «Qui êtes-vous, monsieur?» Pas de réponse. «Quel est votre nom?» Un hoquet. «Quel est votre nom?» Alors il répond d'un ton grave, lent et flegmatique: «Wilberforce!!!» N'est-ce pas là tout Shéridan? A mon avis, la réponse est excellente. Il a plus d'esprit dans son ivresse, que les autres à leur première pointe de gaîté.
»Mon papier est rempli, et j'ai un terrible mal à la tête.
»P. S. Lady B. avance rapidement. Le mois prochain donnera la lumière (avec l'aide de «Junon Lucine, fer opem», ou plutôt opes, car ce dernier est plus nécessaire) à la dixième merveille du monde, – Gil Blas étant la huitième, et le père de mon fils la neuvième.»
LETTRE CCXXIX
4 novembre 1815.
«Si vous ne m'aviez pas troublé la tête avec les fonds, votre lettre aurait eu une réponse immédiate. N'a-t-il pas fallu que j'aille dans la cité? n'a-t-il pas fallu me rappeler, en arrivant là, ce que j'y venais faire, et ne l'avais-je pas oublié?
»Je serais, sans aucun doute, enchanté de vous voir; – mais je n'aime pas à employer mes goûts personnels pour combattre vos motifs. – Vous viendrez et bientôt, car rester ne vous sera pas possible. – Je vous connais depuis long-tems, vous avez trop du vieux levain de Londres, pour en pouvoir rester long-tems absent.
»Lewis va à la Jamaïque sucer ses cannes à sucre. Il s'embarque dans deux jours. Je vous envoie ci-joint son billet d'adieu. Je le vis hier au soir à D. L. T., pour la dernière fois avant son départ. Pauvre diable! – c'est réellement un brave homme, un excellent homme. – Il m'a laissé sa canne et un pot de gingembre confit; je ne mangerai jamais de ce dernier sans avoir les larmes aux yeux. – C'est si brûlant! – Nous avons un bruit de diable parmi nos ballerinas. – On a fait une injustice à miss Smith, au sujet d'un pas écossais. Le comité s'en est mêlé; mais le maudit maître de ballet n'a pas voulu en démordre. Je suis furieux, et Georges Lamb aussi. – Kinnaird est fort content, il ne sait pas trop pourquoi; et moi je suis très-fâché, à peu près pour la même raison. Aujourd'hui je dîne avec Kinnaird, nous aurons encore Shéridan et Colman; et demain encore une fois chez sir Gilbert Heathcote… .....................
»Leigh Hunt a composé un poème vraiment bon et très-original, et qui, je crois, fera sensation. Vous ne pouvez imaginer à quel point il est bien écrit, et je ne m'en serais pas fait une idée moi-même, si je ne l'avais pas lu. Quant à nous, Tom, eh bien! quand allons-nous paraître? J'aimerais beaucoup mieux, si vous pensez que les vers en valent la peine, qu'ils fussent mêlés avec les Mélodies Irlandaises, que d'être imprimés séparément. – Mais quand votre chef-d'œuvre sera-t-il publié? Quand verrons-nous votre Shah Nameh? – Jeffrey est bien bon d'aimer les Mélodies Hébraïques. Il y a des gens ici qui préfèrent Sternhold et Hopkins, et qui en conviennent. – Que le diable emporte leurs ames, pour les punir d'un tel goût!
»Il faut que j'aille m'habiller pour dîner. – Pauvre cher Murat! quelle fin! Vous savez, je pense, que son panache blanc était comme celui d'Henri IV, le point de ralliement pendant une bataille. – Il refusa un confesseur et le bandeau qu'on lui offrait, ne voulant pas souffrir qu'on aveuglât ni ses yeux, ni son ame. Vous en apprendrez davantage demain ou le jour suivant.
»À jamais, etc.»
LETTRE CCXXX
4 novembre 1815.
«Quand vous serez en état de vous former une opinion sur le manuscrit de M. Coleridge, vous me ferez plaisir de me le rendre, parce que, dans le fait, je n'ai pas été autorisé à le laisser sortir de mes mains. J'en pense beaucoup de bien, et désirerais vivement que vous en fussiez l'éditeur; mais si vous n'y consentez pas, je ne désespère nullement de trouver quelqu'un qui s'en chargera.
»J'ai écrit à M. Leigh Hunt, pour l'informer que vous étiez disposé à traiter avec lui comme vous me l'avez fait entendre la dernière fois que je vous ai vu. Quant aux conditions et à l'époque, j'abandonne cela à sa volonté et à votre discernement. – Je dirai seulement que je regarde cette entreprise comme la plus sûre dont vous vous soyez jamais mêlé. Je vous parle comme à un spéculateur; si je devais vous parler comme lecteur et comme critique, je vous dirais que c'est une production admirable, qui n'a tout juste de défaut que pour en rendre les beautés plus remarquables.
»Et maintenant, pour en finir, parlons de mon poème, dont je suis honteux, après avoir nommé les autres. – Publiez-le ou non, comme vous voudrez, je n'y tiens pas le moins du monde. Si vous ne le publiez pas, il ne le sera jamais par aucun autre, et je n'y ai jamais songé que comme appartenant à la collection. S'il vaut la peine d'être mis dans le quatrième volume, placez-l'y, mais pas ailleurs; sinon jetez-le au feu.
»Tout à vous.»
Les embarras dont il avait craint de se voir prochainement entouré, en faisant une revue de ses affaires avant son mariage, ne tardèrent pas à réaliser ses plus sinistres présagés. L'augmentation de dépense que lui occasionnait son nouveau genre de vie, sans que ses moyens se fussent beaucoup accrus, les arriérés d'anciennes obligations pécuniaires, et des engagemens qui, depuis lors, s'étaient graduellement accumulés, se réunirent pour l'accabler de tout leur poids, et lui firent plus d'une fois connaître les plus cruelles humiliations de la pauvreté. La nécessité de satisfaire ses créanciers l'avait réduit au pénible expédient de vendre ses livres. – Cette circonstance étant venue aux oreilles de M. Murray, ce dernier se hâta de lui envoyer 1,500 livres sterling, avec l'assurance qu'une pareille somme serait à son service dans quelques semaines, et que si ce secours ne suffisait pas, M. Murray était prêt à lui remettre, pour son usage, la valeur des manuscrits de tous ses ouvrages.
C'est à cette offre généreuse que lord Byron répond dans la lettre suivante.
LETTRE CCXXXI
14 novembre 1815.
«Je vous renvoie vos billets que je n'accepte pas, mais qui n'en sont pas moins honorés. Je recevrais de vous ce service, si je devais le recevoir de personne; mais si telle eût été mon intention, je puis vous assurer que je vous en aurais fait la demande franchement, et sans plus de réserve que vous n'en auriez mis à me le rendre, et je ne puis rien dire de plus de ma confiance et de vos procédés.
»Les circonstances qui me décident à me défaire de mes livres, quoiqu'assez pressantes, ne le sont pas d'une manière immédiate: je m'y suis résigné, ainsi n'en parlons plus.
»Si j'avais été disposé à abuser de la sorte de votre obligeance, je n'aurais pas attendu jusqu'à ce moment. Néanmoins je suis bien aise que vous m'ayez donné l'occasion de la refuser, puisque cela fixe mon opinion sur vous, et même me dispose à envisager la nature humaine sous un jour différent de celui où je m'étais habitué à la regarder.
»Croyez-moi très-sincèrement, etc.»
25 décembre 1815.
»Je vous envoie quelques vers écrits depuis longtems, et destinés à servir d'ouverture au Siége de Corinthe. – Je les avais oubliés, et ne suis pas bien sûr même à présent, s'il ne vaudrait pas mieux les laisser de coté. – Mais vous et votre conseil en décideront.
»Tout à vous.»
Voici les vers dont il est question dans ce billet. Ils sont écrits avec toute la liberté de ce genre de mesure vagabonde, que son admiration pour la Christabel de M. Coleridge lui avait fait alors adopter, et peut-être avait-il eu raison de juger qu'ils ne convenaient pas à l'ouverture de son poème. Cependant ils sont trop pleins de verve et de force pour rester inconnus. Quoiqu'il les eût composés au milieu de l'épaisse atmosphère de Piccadilly, on voit aisément que son imagination