Название | Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11 |
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Автор произведения | George Gordon Byron |
Жанр | Зарубежная классика |
Серия | |
Издательство | Зарубежная классика |
Год выпуска | 0 |
isbn | http://www.gutenberg.org/ebooks/32509 |
»L'autre portait les deux vers de Juvénal:
Expende… quot libras in duce summo
Invenies?
Mors sola fatetur
Quantula… hominum corpuscula.
»A ces deux inscriptions, j'en ai ajouté une troisième:
Note 2: (retour) Au moment où Byron faisait ce présent, M. Murray lui avait dit qu'une inscription de cette nature ajouterait beaucoup de valeur à ce vase; mais Byron s'y refusa avec une admirable modestie, disant que cela aurait un air d'ostentation de sa part, et qu'il valait mieux l'envoyer tel qu'il était, sans y rien graver davantage.(Note de Moore.)
»L'envoi de cette urne était accompagné d'une lettre que je regardais comme bien plus précieuse encore, à cause des sentimens que ce grand homme y exprimait pour moi. Je crus naturellement ne pouvoir mieux faire que de laisser la lettre dans l'urne; mais elle a disparu. La nature de ce vol ne permettant pas de soupçonner qu'il ait été commis par quelque domestique, je me vois forcé d'en accuser l'indélicatesse de quelque visiteur d'un rang plus élevé, indélicatesse bien gratuite; car je ne suppose pas que, d'après ce que je viens de dire, personne s'avise de se vanter d'avoir en sa possession cette curiosité littéraire.
»Nous rîmes beaucoup, je me le rappelle, de ce que le public pourrait penser et dire sur la nature triste et sombre de nos présens réciproques.
»Je ne crois pas qu'il me reste rien à ajouter à mes souvenirs de Byron. Il était souvent mélancolique, presque chagrin. Quand je le voyais dans cette disposition d'esprit, j'avais coutume ou d'attendre qu'il revînt de lui-même, ou qu'il se présentât quelqu'occasion naturelle de le faire causer: alors les nuages qui avaient obscurci son visage se dissipaient, comme ceux que le soleil dissipe le matin; car dans la conversation il était toujours très-animé.
»Je profitai de toutes les occasions de me trouver avec lui en société, sa manière d'être à mon égard me donnant l'orgueil de croire que mon commerce ne lui était pas désagréable. Je me rappelle bien des parties délicieuses que nous avons faites ensemble, une entre autres chez sir George Beaumont, où cet homme, si aimable lui-même, avait pris soin de réunir des hommes du talent le plus distingué. Il me suffira, parmi les convives, de citer feu sir Humphry Davy, dont le goût en littérature n'était pas moins remarquable que l'empire qu'il a exercé si long-tems dans les sciences exactes. MM. Richard Sharpe et Rogers étaient aussi présens.
»Je crois aussi avoir remarqué dans le caractère de Lord Byron quelque chose de soupçonneux, quand il semblait s'arrêter et réfléchir un moment pour voir s'il n'y avait pas un sens caché et peut-être offensant dans quelque chose qu'on lui disait par hasard. Dans ces occasions, je jugeais que ce qu'il y avait de mieux à faire était de laisser son esprit, comme un ruisseau troublé, s'éclaircir de lui-même: ce qu'il ne manquait pas de faire en une minute ou deux. J'étais, comme vous vous le rappelez, beaucoup plus âgé que notre noble ami: je n'avais aucune raison de craindre qu'il se méprît sur mes sentimens à son égard, et je n'ai jamais douté non plus qu'il ne me les rendît avec la plus grande franchise. Si, d'un côté, j'eusse pu être mortifié de voir son génie s'obscurcir si complètement, toute espèce de prétentions que j'eusse pu alors avoir à cet égard, j'aurais pu me consoler en réfléchissant que la nature m'avait, en compensation, accordé en plus grand nombre les élémens du bonheur.
»Je me tourmente en vain pour rappeler en ce moment des souvenirs qui, en d'autres tems, se présentent d'eux-mêmes à ma mémoire; de ces petits traits, de ces mots qui rappellent son regard, sa manière, son ton et ses gestes; et je persiste à croire qu'il était arrivé à une crise qui devait lui ouvrir un nouveau chemin à la renommée, et que, s'il avait pu y survivre, il aurait effacé le souvenir de certaines parties de sa vie que ses amis souhaiteraient oublier.»
LETTRE CCXX
23 avril 1815.
«Lord Wentworth est mort la semaine dernière. La masse de sa fortune, qui consiste en 7 ou 8,000 livres sterling de rente, est substituée à lady Milbanke et à lady Byron. La première est partie pour le comté de Leicester, afin d'en prendre possession, et d'assister aux funérailles aujourd'hui.................. ....................................
»J'ai parlé de la manière dont lord W. avait disposé de ses biens, parce que les journaux, avec leur exactitude ordinaire, ont commis toutes sortes de méprises dans le rapport qu'ils en ont fait. Son testament est tel qu'on s'y attendait. La plus grande partie de ses propriétés revient à lady Milbanke (aujourd'hui Noël) et à Bell. Il laisse, de plus, une terre qui doit être mise en vente pour le paiement de ses dettes (qui ne sont pas considérables), et des legs qu'il fait à son fils et à sa fille naturels.
»La tragédie de madame *** est tombée hier au soir. On peut essayer de la jouer une seconde fois, et on le fera probablement; mais elle n'en est pas moins tombée. Il a été impossible d'entendre un seul mot du dernier acte; j'y allai, quoique j'eusse dû rester chez moi sous le sac et la cendre, à cause de mon oncle; mais je ne sais pas résister à une première représentation vue d'un coin retiré et paisible de ma loge: ainsi donc j'ai été témoin de toute l'affaire. Les trois premiers actes, accompagnés de quelques applaudissemens passagers, se sont traînés pesamment, et ont été écoutés avec patience. Je dois dire que la pièce était mal jouée, surtout par ***, qui fut hué dans le troisième acte, pour quelque chose qu'il dit à propos d'horreur, et cette horreur fut la cause qu'on le siffla: Eh bien! le quatrième acte s'embourba d'une manière terrible; mais le cinquième, que Garrick appelait assez sottement la concoction d'une pièce, le cinquième, dis-je, s'arrêta tout court à la prière du roi. Vous savez qu'il dit que «jamais il ne se couche sans la faire, et qu'il ne veut pas y manquer en ce moment;» mais il ne fut pas plus tôt à genoux, que les spectateurs se levèrent. Le maudit parterre se mit à hurler, à huer, à siffler de toute sa force. Cela, pourtant, s'apaisa un peu; mais la scène des brigands, les paysans faisant pénitence, et le meurtre de l'évêque et de la princesse lui donnèrent le coup de grâce. La toile tomba sur les acteurs qu'on n'écoutait plus, et ce fut tout aussi infructueusement que Kean essaya d'annoncer le spectacle pour lundi. Mrs. Bartley avait si peur, que, quoique le public fût passablement tranquille, l'épilogue fut inintelligible pour la moitié de la salle. Enfin-vous savez tout. Quant à moi, j'ai applaudi jusqu'à m'écorcher les mains, et sir James Mackintosh, qui était avec moi dans ma loge, en a fait autant. Tout l'univers était dans la salle, à commencer par les Jersey et les Grey. Mais cela n'y a rien fait. Après tout, ce n'est pas une pièce jouable; elle est bien écrite, mais elle manque d'énergie.
»Les femmes, à l'exception de Joanna Baillie, ne peuvent pas faire de tragédies. Elles n'ont pas assez vu, assez connu la vie pour cela. Je crois que Sémiramis, ou Catherine II (si elles eussent pu cesser d'être reines) auraient été capables de composer une fameuse tragédie.
»Quoi qu'il en soit, c'est une bonne leçon pour ne pas risquer de tragédies. Je n'y ai jamais été très-porté; mais je l'aurais été, que ceci m'en eût guéri.
»A jamais, carissime Thom.,
»Tout à toi,»
BYRON.
LETTRE CCXXI
21 mai 1815.
«Vous avez dû trouver très-étrange, sinon très-ingrat de ma part, de ne pas vous avoir parlé des dessins 3, lorsque j'ai eu le plaisir de vous voir ce matin. Le fait est que je ne les avais pas encore vus, et ne savais pas qu'ils fussent arrivés. Ils avaient été portés dans la bibliothèque où je ne fais que d'entrer en ce moment, et on n'en avait pas parlé. Ce présent est si magnifique, que… bref, que je laisse à lady Byron le soin de vous en remercier, et ne vous écris ce billet que pour m'excuser