Название | L'ancien Figaro |
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Автор произведения | Anonymous |
Жанр | Языкознание |
Серия | |
Издательство | Языкознание |
Год выпуска | 0 |
isbn | 4064066079703 |
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Le Moniteur prépare une circulaire pour annoncer à l’Europe qu’il est le plus spirituel, le plus amusant, le meilleur des journaux littéraires... Nous croyions que c’était la Pandore.
Samedi, 29 juillet 1826.
VIEUX CONTE S’IL EN FUT JAMAIS
Or, il advint dans un pays de jubilé, par delà des montagnes bien hautes, qu’un jour il y eut grand aria, comme on dit. Voilà que tout à coup il n’y avait rien dans les coffres, rien dans la cave, rien au grenier, ni foin ni paille, rien enfin à mettre sous la dent. Quand il n’y a point de foin au râtelier, les ânes se battent. Mais il faut manger, quoiqu’on se batte; les uns firent ceci, les autres cela, tous firent de travers et cheminèrent de mal en pis. «Parbleu, dit un jour celui qui avait la plus belle plume au chapeau (bien qu’elle fût toute sale) et les plus beaux hauts-de-chausses (bien qu’ils fussent de pièces et de morceaux), si nous allons de ce train-là, nous n’irons pas loin; vite un tambour, et qu’on aille tambouriner partout pour que chacun vienne de suite, réflexion en poche et sabre au côté pour couper ce nœud gordien-là.» Un chacun réuni, après les dits et redits, le bourdon d’une grosse cloche coupa court, et l’on patenôtra cinq à six Orémus. Puis l’homme à la plume, d’un ton dolent, crachant à droite, éternuant à gauche, à quoi l’on repartit: Dieu vous bénisse, s’escrima ainsi, sur les choses du moment, avec un accent le plus solennel du monde: «Mes très-chers frères, saint Ignace (ici ceux qui étaient derrière les autres donnèrent un grand coup de front sur la nuque de ceux qui étaient devant; le mouvement gagna jusqu’à ceux qui étaient en tête de la longue et large colonne, et ceux-ci le firent à leur tour rétrograder brusquement jusqu’aux endormis de la dernière banquette), le grand saint Ignace, continua-t-il, nous punit par l’inanition des indigestions que nous nous sommes données. C’est visible: il faut donc, je crois, que le plus ventru de nous tous y passe le goût du pain et soit regardé comme le bouc émissaire des péchés d’Israël; saint Ignace m’est apparu rouge de colère comme l’œil du coq; il faut l’apaiser! Moi, je n’y vais pas par quatre chemins; j’ai mangé à crédit partout où j’ai pu; j’ai cédé, moyennant pot de vin, bail sur bail, les gros fermages de tous les pays; puis, le temps est venu où je n’ai plus à ronger que ma plume et mes chausses, si nous n’y mettons ordre, vous pour moi, et moi pour vous.»
Après ces mots, il y eut de la sensation, et les petits enfants demandèrent des tartines. Un conseiller, qui avait été nourri de la lecture de Molière, leur fit donner le fouet tout leur soûl. Puis un gros joufflu qui louchait, portant robe noire et perruque idem, parla dans ces mots en caressant un petit garçon d’un air tout à fait mystique: «Quand on n’a pas de pain, j’en ai encore et le garde; j’ai raison, et l’on doit être fier de me voir si dodu et si vermeil. On dit que j’ai faim comme quatre, et que je mange comme huit. Qu’est-ce que cela prouve, sinon que j’ai de l’appétit. On vit comme on peut; je peux parce que j’ai. Que ceux qui ont du crédit s’en servent, on payera quand on pourra; et quant aux gueux qui n’ont rien, ce sont des gueux qu’il faut pendre, cela leur apprendra à vivre. J’ai dit.» Tous tes plus grands, tous les plus gros, gens à pistolets et poignards en poche, gaillards trapus et hargneux, dogues à longs crocs et colliers pointus, excitèrent alors un vacarme d’applaudissements de tous les diables; on bâillait de faim, on braillait d’enthousiasme.
Quand on se fut bien estomaqué, un petit homme, couleur gris de poussière, sec comme la mort, blême comme un carême, jambes en fuseau, corps menu, nez d’un pied de long, grimpa dans l’égrugeoir comme un écureuil, et là, de pérorer d’une voix affamée, tirant la langue comme un chien de chasse qui vient de courre:
«Mes amis, je devrais me taire, car je n’ai pas soupé hier, déjeuné ce matin, ni dîné ce soir (murmures), mais la conscience l’emporte: je vais faire une révélation terrible. Un jour de fête, car, Dieu merci, nous sommes dans les fêtes jusqu’au cou, nous vivons comme des bienheureux (applaudissements), je fumais, car que faire de mieux, si on ne mange, que de fumer? (murmures plus prononcés)—quand une idée que je crus pieuse me passa par la tête: cette idée, messieurs, c’était de fondre toutes les cloches des monastères du pays pour en faire des pièces de six maravédis, à l’effet d’acheter pour nous et les nôtres des petits pains de seigle.» A peine l’orateur eut-il parlé, qu’il fut accueilli à grands coups de pied, à grands coups de poing, hué, conspué, tiraillé et reconduit avec force gifles, croquignoles, rebuffades et crachats au nez, jusqu’à une des plus belles potences qui aient jamais eu quinze pieds, et accroché, à la grande satisfaction de toutes les bonnes âmes, par le beau milieu de son cou. Depuis lors, le pays devint le chaos le mieux organisé, l’enfer le plus cagot qu’il se fût oncques vu; il y eut des cloches sans pain, des fêtes où l’on ne riait pas du tout, des cantiques de cinquante et quelques couplets, force coups de couteau, contrebande, guerre civile, combats de taureaux, peste, famine, plaies et bosses à bouche que veux tu, et autres gentillesses dans ce moule; mais, par-dessus le marché, pas une pièce de monnaie dans l’escarcelle pour acheter du baume de fier-à-bras!
COUPS DE LANCETTE.
Rivarol accusait M. Ginguené d’avoir des phrases d’une longueur désespérante pour les asthmatiques.—Qu’aurait-il dit de celles de M. Villemain?
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Jésuite pour jésuite, disait madame d’A..., j’aime mieux ceux à robes longues, cela cache mieux les choses.
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La Gazette, le Drapeau blanc et le Journal de Paris, depuis qu’ils publient les nouvelles de Portugal, ressemblent à ces tyrans de mélodrame, qui se montrent avec un visage riant et se retournent aussitôt en fronçant le sourcil et en disant tout bas: Dissimulons.
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Un dentiste célèbre, attaché au service d’un prince étranger, demandait au chambellan dans quelle langue il pourrait adresser ses remercîments à Son Altesse.—En français, si vous voulez, reprit le courtisan, pourvu que vous évitiez de prononcer le mot mâchoire.
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Dans une de ses dernières brochures, M. le comte de Bonald dit qu’il ne connaît rien de plus beau que les pays gouvernés par les prêtres, et il cite la fière Espagne avec son inquisition et ses moines.
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MM. Bénab... et Ling..... sont toujours à louer ou à vendre.
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Deux moines de la sainte inquisition lisaient à Madrid les détails de l’incendie de Constantinople.—«Que les habitants de cette ville sont heureux!» s’écria l’un des saints pères, «ils peuvent jouir à chaque instant du plaisir de voir brûler des hommes, des femmes et même des enfants!...»
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Il y a un proverbe florentin conçu ainsi: Qui fait ses affaires ne se salit pas les mains; M. le comte de... doit avoir les siennes furieusement propres.
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On a cité en justice un brave homme parce qu’il se nomme Napoléon. Est-ce en France ou chez les Hurons?
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M. de V... se fait, dit-on, répéter tous les matins, depuis huit jours, cette maxime d’un ancien: Un flatteur est un esclave qui n’est bon pour aucun maître.
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La Sentinelle de la Religion