L'ancien Figaro. Anonymous

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Название L'ancien Figaro
Автор произведения Anonymous
Жанр Языкознание
Серия
Издательство Языкознание
Год выпуска 0
isbn 4064066079703



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a été condamnée à la peine capitale pour avoir volé une montre.—On la croit de la famille.

      Lundi, 21 août 1826.

      ALBUM DE CHÉRUBIN.

      A-compte.—Femme qui donne un à-compte sur une affaire amoureuse ne tardera pas à la solder.

      Déclaration d’amour.Déclaration de guerre contre la vertu.

      Esprit.—Une belle femme sans esprit est un dieu qu’on admire et auquel on ne sacrifie pas.

      Familiarité.—Porte ouverte à l’amour.

      Hélas!—Expression de la douleur, aussi fugitive que celle du plaisir.

      Impôt.—Le regard d’une jolie femme est un impôt sur notre cœur.

      Jalousie.—Saint Jérôme est presque une autorité en amour. Il dit que la jalousie d’un mari est sottise, car si une femme est facile, il est impossible de la garder; et si elle est chaste, elle n’a pas besoin qu’on la surveille.

      Laideur.—Elle est une autre Vesta qui conserve religieusement le feu de la chasteté.

      Mélange.—Le je ne sais quoi d’une femme se compose d’un mélange d’attraits, d’appas et de charmes qui séduit, engage, entraîne.

      Œillade.—Lancée par une coquette, c’est un filet qui sert à prendre des dupes.

      Paradis.—Un religieux arabe a dit que Dieu avait un paradis à part pour les femmes, parce que si elles entraient dans celui des hommes, elles en feraient un enfer.

      Secret.—La Fontaine prétend qu’une femme ne peut garder un secret. Malgré le bonhomme, il est une justice à leur rendre: jamais elles ne divulgueront le secret..... de leur âge.

      Tartufe.—Il est des tartufes femelles, mais ce sont les moins dangereux.

      Vertu.—Rien ne conspire plus contre la vertu des femmes qu’elles-mêmes.

      Yeux.—Agents provocateurs du plaisir.

      Jeudi, 24 août 1826.

ANNIVERSAIRE

      Il y aura, ce soir, à minuit, deux cent cinquante-quatre ans! La paix avait été signée entre les factions: la liberté des cultes en était la conséquence... Tout à coup, la cloche de Saint-Germain-l’Auxerrois annonce le signal, et, de proche en proche, le tocsin appelle tous les assassins au meurtre: ils sont prêts sur tous les points de la France. Rome approuvait la mort de Coligny... Il tombe sous le fer d’un valet!... Besme! cela est-il fait? s’écrie une voix.... Un cadavre qui tombe aux pieds de Guise lui sert de réponse... Il le foule! Va, Guise, va porter cette tête à Médicis. Ne crains pas. Hideuse, défigurée, sanglante, elle ne fera pas reculer Charles IX! Un ennemi mort sent toujours bon. Réjouissez-vous donc, respirez à l’aise, il y en a cent mille!!!! O rigueurs salutaires!....

      COUPS DE LANCETTE.

      —Où Bazile court-il donc, avec cet air si gai?

      —Comment! tu ne sais pas?

      —Non!

      —C’est aujourd’hui jour de fête.

      —Oh! oh! et quelle est donc cette fête, qui donne un éclat si vif à tes yeux creux et à ta physionomie plombée?

      —La Saint-Barthélemy, parbleu!

      —Infâme!....

      *

       * *

      Mademoiselle Maria se plaint que les journalistes s’acharnent sur elle comme des corbeaux. Certes, notre méchanceté est connue, mais nous n’aurions jamais osé dire celle-là.

      *

       * *

      Il y a des gens bien élevés, en Russie: les potences ont quinze pieds de haut.

      *

       * *

      Savez-vous pourquoi le bibliothécaire B... serait bien placé aux finances?—Non!...—Parce qu’il ne touche pas au dépôt qui lui est confié.

      *

       * *

      La statue de Louis XIV qui a été érigée à Lyon a coûté, tous frais faits, 537,950 francs. Que l’on dise ensuite dans vingt biographies que Louis XIV ne vaut rien.

      *

       * *

      L’Etoile est payée pour mentir. Elle va prouver dans son prochain numéro que, lors de la Saint-Barthélemy, les protestants se sont suicidés eux-mêmes pour faire tort aux jésuites.

      *

       * *

      —Un juge présidant les dernières assises

       A certain vagabond reprochait son larcin.

       —Ah! parbleu! répond-il, dites donc des sottises,

       Sans les voleurs, bientôt vous crèveriez de faim.

      *

       * *

      M. Lecomte, qui est généreux comme un Arabe, offre CENT FRANCS à l’homme de bonne volonté qui ira chercher querelle aux journalistes. Nous serons plus libéraux. Nous offrons cinq cents francs à l’homme de corvée qui aura le courage de déclarer publiquement que M. Lecomte est un bon acteur, un bon auteur et un homme d’esprit.

      L’AMI DES MONSTRES

      M. Geoffroy Saint-Hilaire est un professeur du Jardin des Plantes et membre de l’Académie des sciences (section d’histoire naturelle). C’est un homme fort savant et fort laborieux. Il se passe fort peu de séances de l’Académie des sciences sans que M. Geoffroy Saint-Hilaire n’ait quelques monstruosités nouvelles à signaler à l’attention de l’Académie. Les monstres sont une de ses manies, car il en a encore une autre dont nous parlerons tout à l’heure; M. Geoffroy Saint-Hilaire voit des monstres partout: il conserve chez lui, dans l’esprit-de-vin, des veaux à deux têtes, des chats à six pattes, des enfants à quatre jambes, des jumeaux attachés par le ventre, etc., etc. Avez-vous un doigt de plus ou de moins, vous êtes monstre; et M. Geoffroy Saint-Hilaire a été tenté de se déclarer monstre lui-même en se voyant dans une glace, parce qu’il a la plus extraordinaire construction d’oreilles qu’on puisse imaginer.

      M. Geoffroy Saint-Hilaire arrive ordinairement à l’Académie armé de vases et de bocaux renfermant des monstres. Lundi dernier, le savant professeur est arrivé précédé d’une terrine de Nérac, de ces terrines pouvant contenir six perdreaux truffés. C’est un pâté, s’écrie-t-on de toutes parts; c’est un pâ â té, s’est écrié un académicien aussi éloquent que notre ami Bridoison; chacun se lève, et tous les membres du docte corps demeurent la bouche ouverte et les yeux fixés sur la bienheureuse terrine. Quel désappointement! Le professeur prend la parole: «J’ai l’honneur de présenter à l’Académie, dit-il, un enfant né il y a huit jours....» Chacun se rassied et se bouche le nez.... M. Geoffroy Saint-Hilaire s’aperçoit de l’effet produit par sa harangue et continue: «J’emporte mon monstre à la bibliothèque, et je le montrerai à ceux qui le désireront.»

      M. Geoffroy Saint-Hilaire a encore une autre manie, de trouver une analogie entre l’homme et les moindres animaux. Dernièrement il expliquait l’analogie qu’il prétend exister entre l’espèce humaine et le lézard. Il avait apporté un de ces animaux dans une fiole; la fiole passait de mains