Название | Les grands guignols |
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Автор произведения | Pier-Angelo Fiorentino |
Жанр | Языкознание |
Серия | |
Издательство | Языкознание |
Год выпуска | 0 |
isbn | 4064066326838 |
Parlez-nous, au contraire, des grands succès, des œuvres sérieuses et fécondes; parlez-nous du Prophète et de la Fée aux roses, pour ne citer que les deux ouvrages qui ont le plus réussi à nos deux théâtres lyriques. Comprenez-vous notre bonheur? Dire du bien de tout et de tous, distribuer des éloges et recueillir des poignées de mains; sourire à droite et à gauche, sans rencontrer la moindre grimace; nous sommes, de l’aveu de tous les intéressés, les écrivains les plus aimables, les plus savants, les plus spirituels de l’univers, et nous pouvons, si bon nous semble, le jour même où notre article parait, partir pour la campagne et ne revenir que dans deux ou trois mois.
Mais vraiment ces directeurs de théâtre sont insatiables. Plus l’argent s’accumule dans leurs caisses comme dans les caveaux de la Banque, plus ils se remuent et s’agitent pour trouver de nouveaux filons, de nouvelles mines. L’Opéra qui, depuis quelques jours, sent la volonté et la main d’un seul directeur, parait redoubler d’efforts. La rentrée prochaine de Fanny Cerrito, les charmants ballets de Saint-Léon: la Vivandière et le Violon du Diable, en attendant quelque création nouvelle, vont ramener les admirateurs de cette danse entraînante et voluptueuse, dont la belle Napolitaine est le type le plus complet. Tous ceux qui préfèrent la réalité à l’ombre, les contours onduleux et souples à la maigreur diaphane et correcte, la grâce et la beauté du corps à la prestidigitation des pieds, s’empresseront de regagner leurs places, où ils n’ont laissé qu’un gant pendant l’absence trop prolongée de Mme Cerrito.
Quant à M. Duponchel, qui s’occupait particulièrement de la partie équestre de notre premier théâtre lyrique, frappé, dit-on, par la justesse de ce mot a Vous êtes orfèvre, monsieur Josse!» il va consacrer désormais tous ses instants à l’art de Benvenuto Cellini, et transformer la part de richesses que la gestion de l’Opéra lui a rapportée, en toute sorte de bijoux contrôlés.
L’Opéra-Comique, à son tour, redoutant le rêve de Pharaon, des sept vaches grasses et des sept vaches maigres, fait tout son possible pour balancer les recettes et alterner les succès. Les Mousquetaires, le Maçon, les Monténégrins, Haydée et dernièrement l’Eclair, avec Mlles Grimm, Meyer et Boulo, voilà bien des curiosités, bien des attraits. Boulo fait des progrès si réels et si rapides, que le public ne s’est pas contenté de l’applaudir et de le rappeler dans l’Éclair, on lui a fait répéter l’air du troisième acte: Quand de la nuit, qu’il dit d’une manière délicieuse.
Jourdan vient de se marier avec une cantatrice remplie de grâce et d’esprit, Mlle Mercier, qu’on appelait au théâtre Mlle Levasseur, pour ne point la confondre avec sa presque homonyme Mlle Lemercier. J’avais cru que le mariage aurait mis un peu de poids dans la tête de Jourdan et un peu de sérieux dans sa tenue. Il n’en est rien, malheureusement, et je suis forcé de le quereller dès les premiers jours de sa lune de miel. Jourdan ne sait pas, ne peut pas, ne veut pas demeurer en place. Il a l’insupportable manie de sautiller, de gambader, de s’agiter, de courir comme s’il était piqué par la tarentule. Coupez en deux la couleuvre au moment où elle replie ses anneaux, et les deux tronçons du serpent, qui tendent à se rapprocher, vous donneront une idée de ce mouvement, de ce frétillement perpétuel. Je ne sais si les auteurs encouragent ce travers dans l’espoir de jeter sur certains rôles une gaieté factice et d’arracher du parterre quelques rires de mauvais aloi, mais je sais que cela devient choquant dans l’Éclair. Le jeune étudiant d’Oxford que Jourdan représente, est un garçon sans conséquence et sans cervelle, plus paresseux que fat, plus gourmand qu’amoureux, avec une bonne dose de présomption, d’impertinence et d’égoïsme. Il ne faut pas en faire un pantin, il ne faut pas surtout que sa légèreté de dandy dégénère en charges grossières, comme lorsqu’il va s’asseoir sur un fichu et s’en relève piqué au vif; ou lorsqu’il tombe tout d’une pièce grotesquement aux genoux de sa cousine. De telles inconvenances rendent peu vraisemblable le mariage de la fin; car jamais ni miss Henriette ni sa sœur ne consentiraient, à épouser un homme ridicule et mal élevé.
4 décembre 1849.
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