Название | Marennes et son arrondissement |
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Автор произведения | Antoine Bourricaud |
Жанр | Языкознание |
Серия | |
Издательство | Языкознание |
Год выпуска | 0 |
isbn | 4064066318291 |
C’est ainsi que vainqueurs et vaincus, conservant leurs antiques croyances, finirent par vivre en paix, après que la liberté eut, dans cette partie des Gaules, rendu son dernier soupir dans les plaines de la presqu’île de Saint-Augustin.
C’est, en effet, sur le territoire actuel de cette commune qu’eut lieu la célèbre bataille que Messala, général romain, livra 27 ans environ avant l’ère chrétienne; contre les Gaulois révoltés. Le poète Tibulle, qui prit part à ce combat, en parle quelque part en ces termes:
Non sine me est tibi partus honos, tarbella Pyrene
Testis et Oceani littora santonici.
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Gentis Aquitan œceleber Messala triumphus.
Mais ces vers constatent le fait sans en préciser le lieu. Cette bataille aurait donc pu se donner sur tout autre point du littoral, et si nous la plaçons à Saint-Augustin, c’est que là existent encore les témoins irrécusables d’un grand combat livré par nos pères, sur le lieu même appelé de nos jours les Combots. Ces témoins sont trois immenses tombelles et quelques autres de moindres dimensions, qui attestent que deux armées, après s’être trouvées en présence, ont dû laisser un grand nombre de morts sur le terrain.
Les Gaulois furent-ils refoulés au fond de l’étroite presqu’île par l’habileté de Messala, qui les aurait ainsi acculés sur les bords de l’Océan pour qu’ils ne pussent lui échapper, ou bien est-ce une insurrection naissante qui fut, nul ne le sait, étouffée aux combots dans le sang des vaincus; mais là, assurément, expira la liberté de nos pères.
Nous venons de dire que les Romains habitèrent longtemps, non seulement à titre de conquérants, mais aussi en qualité de propriétaires attachés au sol, presque tout l’arrondissement de Marennes. Cette assertion est exacte, et les ruines romaines, si nombreuses, éparses dans les communes de Saint-Just, de Hiers, de Chaillevette, d’Arvert, de Dolus, etc., etc., en un mot sur presque tout le territoire de l’arrondissement, attestent non-seulement le séjour prolongé des Romains dans notre pays, mais aussi le luxe de leurs habitations et le raffinement d’une civilisation qui devait bientôt crouler sous les coups des barbares que le nord-est de l’Europe allait jeter sur l’empire décrépit des Césars.
Il ne paraît pas que les Romains aient doté notre arrondissement de nombreux établissements publics. Deux seulement nous sont indiqués par des ruines, nous voulons dire les constructions élevées à l’extrémité du promíontorium et qui devaient consister en ouvrages de défense, et la voie romaine qui conduisait du Portus à Saint-Augustin-sur-mer.
Cette voie desservait la presqu’île dont nous avons déjà parlé. Elle part de Saint-Augustin et vient se souder à Médis à la voie qui reliait le Portus à Novioregum (probablement le Talmont actuel).
Voici, du reste, le tracé qu’en donne l’abbé Lacurie dans sa notice sur le pays des Santones: Sortant du village de Toulon, la voie se confond avec la route de Saujon l’espace de 2 à 300 mètres, puis elle tire vers Pompierre, laissant sur la droite le domaine de La Grange. Elle traversait la Seudre sur un pont dont il reste encore des vestiges à Pompierre; de là elle coupe à travers les champs, tantôt cachée sous terre, tantôt visible pour des yeux même peu exercés, et gagne Médis, où des ruines nombreuses attestent une certaine importance. En cet endroit, elle tire vers Saint-Sulpice, suivant le versant nord-est du coteau, gagne Breuillet par les moulins de la Breuille, le Mottis et Grille; là, elle fait un angle très-obtus pour se perdre dans la forêt d’Arvert à la hauteur de Saint-Augustin-sur-mer.
Ce sont là, si nous ne nous trompons, les seuls travaux d’intérêt public exécutés par les Romains et dont il reste encore trace dans le pays. Mais, en abandonnant l’archipel saintongeais, ces fiers conquérants y ont laissé autre chose que des monuments; de nombreuses coutumes, conservées de génération en génération, sont ainsi arrivées jusqu’à nous, et le vêtement que porte le paysan de nos marais, espèce de tunique de toile blanche, étroite et descendant jusqu’à mi-corps, porte encore le nom de patrin.
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