Название | Frédéric |
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Автор произведения | Joseph Fiévée |
Жанр | Языкознание |
Серия | |
Издательство | Языкознание |
Год выпуска | 0 |
isbn | 4064066084981 |
À PARIS,
Chez P. Plassan, imprimeur-libraire,
rue du Cimetière-André-des-Arcs, n° 10.
l'an vii de la république.
PRÉFACE.
Comme auteur, je devrois remercier le public de la faveur avec laquelle il a accueilli mon roman de la Dot de Suzette; comme François, j'aime mieux lui faire compliment d'avoir trouvé du mérite à un ouvrage aussi simple: cela peut encourager les bons écrivains, en leur prouvant que le goût n'est pas entièrement perdu.
Vivant retiré loin de Paris, j'ai appris par les journaux qu'un poète avoit mis Suzette au théâtre. Si elle y a conservé sa décence et sa sensibilité, il faut convenir que son caractère est à toute épreuve.
Une lettre particulière m'a assuré que les femmes du jour avoient voulu un moment ressembler à Suzette, et qu'elles avoient donné son nom à des robes charmantes. La grace de Suzette ne s'imite pas. Heureuses celles à qui la nature a accordé une beauté égale à la sienne! plus heureuses celles qui sentiront que la figure s'embellit de toutes les qualités du cœur et des talens de l'esprit!
Depuis long-temps les Françoises ont oublié qu'elles remplissoient dans notre patrie un ministère d'autant plus sacré, que l'homme le plus froid eût rougi d'en méconnoître la puissance; il leur accordoit par pudeur ce que tous les êtres sensibles leur accordent par besoin. Qu'est-il résulté de cet oubli? Que les femmes ont été traitées comme les hommes, à l'époque où les hommes l'étoient eux-mêmes comme des bêtes féroces. Femmes, reprenez votre empire, et il n'y aura plus de crimes.
La facilité du plaisir en ôte l'idéal; la difficulté de le saisir fait naître les passions. C'est par les passions que votre sexe règne; c'est par elles que le nôtre s'agrandit. Toute ambition dans laquelle vous n'êtes pour rien vous anéantit, et laisse dans notre cœur une sécheresse qui dégénère facilement en cruauté. Pourquoi ne voulez-vous plus inspirer de passions?
Pour connoître les dons que vous ayez reçus de la nature, vous ne consultez que votre miroir, et, contentes de la découverte, trop pressées de nous en faire part, à peine un voile léger cache-t-il à l'indifférent ce qui ne doit être que la récompense de l'être le plus épris. Vous brisez le charme en éteignant l'imagination: le désir a des bornes, l'imagination n'en a point. Soyez décentes par coquetterie; l'hypocrisie des mœurs tourne à la fois au profit de l'amour et de l'ordre.
Mais la décence dans les habits est peu de chose si l'on n'y joint celle des discours. Vos conversations sont insipides pour les gens d'esprit, désespérantes pour les ames aimantes. N'est-il