Mémoires de Mr. d'Artagnan. Gatien Courtilz de Sandras

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Название Mémoires de Mr. d'Artagnan
Автор произведения Gatien Courtilz de Sandras
Жанр Документальная литература
Серия
Издательство Документальная литература
Год выпуска 0
isbn 4064066083182



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       Gatien Courtilz de Sandras

      Mémoires de Mr. d'Artagnan

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066083182

       PARTICULIERES ET SECRETTES

       LOUIS LE GRAND.

       Avis au Lecteur.

       AVERTISSEMENT.

       MEMOIRES

       Mr. D'ARTAGNAN,

      Capitaine Lieutenant de la premiere

       Compagnie des Mousquetaires du Roi,

      Contenant quantité de choses

      PARTICULIERES ET SECRETTES

       Table des matières

      Qui se sont passées sous le Regne de

      LOUIS LE GRAND.

       Table des matières

      A COLOGNE,

       Chez PIERRE MARTEAU,

      M. DCC.

       Table des matières

       L'on trouvera dans le premier Tome de cet Ouvrage quelques Amourettes qui ne seront peut-être pas du goût du Lecteur. Les gens sages ne demandent que des choses serieuses, mais il faut considerer que l'Amour est le partage d'un jeune homme, & que cela ne se pouvoit supprimer sans altérer la verité. Quand Mr. d'Artagnan a été un peu plus avancé en âge il s'est corrigé de ce deffaut: C'est ce que l'on trouvera dans les deux autres Tomes de ces Memoires, qui sont actuellement sous la presse. L'on y verra même tout ce que peuvent desirer les gens du monde qui ont le plus d'aversion pour la bagatelle.

       Table des matières

       Comme il n'y a pas encore long-tems que Mr. d'Artagnan est mort, & qu'il y a plusieurs personnes qui l'ont connu, & qui ont même été de ses Amis, ils ne seront pas fâchez, sur tout, ceux qui l'ont trouvé digne de leur estime, que je rassemble ici quantité de morceaux que j'ai trouvez parmi ses papiers après sa mort. Je m'en suis servi pour composer ces Memoires, en leur donnant quelque liaison. Ils n'en avoient point d'eux-mêmes, & c'est là tout l'honneur que je prétends donner de cet Ouvrage. Voilà aussi tout ce que j'ai mis du mien. Je ne m'amuse point à venter sa naissance, quoique j'aye trouvé à cet égard des choses bien avantageuses parmi ses écrits. J'ai eu peur qu'on ne m'accusât de l'avoir voulu flatter, d'autant plus que tout le monde ne convient pas qu'il fut veritablement de la famille dont il avoit pris le nom. Si cela est il n'est pas le seul qui ait voulu paroître plus qu'il n'étoit. Il eut un camarade de fortune qui fit du moins la même chose quand il se vit le vent en poupe: je veux parler de Mr. de Besmaux qui fut Soldat aux Gardes avec lui, puis Mousquetaire, & enfin Gouverneur de la Bastille. Toute la difference qu'il y eut entr'eux c'est, qu'après avoir eu tous deux des commencemens tout égaux, savoir, beaucoup de pauvreté & de misére, & s'être élevez au delà de leur esperance, l'un est mort presque aussi gueux qu'il étoit venu au monde, & l'autre extrémement riche. Le riche, c'est à dire Mr. de Besmaux, n'a pourtant jamais essuyé un coup de mousquet; mais la flaterie, l'avarice, la dureté & l'adresse lui ont plus servi que la sincerité, le desinteressement, le bon coeur, & le courage que l'autre eut en partage. Ils ont été tous deux, à ce qu'il faut croire, bons serviteurs du Roi; mais l'un jusques à la bourse: de sorte qu'il ressembloit à un certain Ambassadeur que le Roi avoit en Angleterre, dont sa Majesté disoit qu'il n'eut pas voulu depenser un sou, quand même il y eut allé du salut de son Etat; au lieu que l'autre faisoit litiere de son argent, pour peu qu'il crut qu'il y allât de son service. Si je parle ici de Mr. de Besmaux, c'est que comme j'aurai beaucoup de choses à en dire dans la suite, il n'est pas hors de propos de le faire connoître pour ce qu'il étoit. Je ne dirai rien ici de cet Ouvrage. Ce n'est pas ce que j'en dirois qui le rendroit recommandable; il faut qu'il le soit de lui-même pour le paroître aux yeux des autres: peut-être me tromperois-je même dans le jugement que j'en ferois, parce que j'y ai mis la main en quelque façon, & qu'on est toûjours amateur de ce que l'on fait. En effet, si je n'en suis pas le pere, j'en ai eu du moins la direction. Ainsi je ne dois pas être moins suspect que le seroit un maître qui voudroit parler de son éleve, parce qu'il sauroit bien qu'on lui donneroit la gloire de tout ce qu'il auroit de recommendable. Je n'en dirai donc rien de peur de m'exposer moi-même à la censure dont je chercherois à preserver les autres. J'aime mieux en laisser toute la gloire à Mr. d'Artagnan, si l'on juge qu'il lui en doive revenir aucune d'avoir composé cet Ouvrage, que d'en partager la honte avec lui, si le public vient à juger qu'il n'ait rien fait qui vaille. Tout ce que je dirai pour ma justification, supposé toutefois que je dise rien qui puisse ennuyer, c'est qu'il y aura autant de la faute des materiaux qu'on m'a preparez, que de la mienne. L'on ne sauroit faire une grande & superbe maison, à moins que l'on n'ait en sa disposition tout ce qu'il convient pour en executer le dessein. L'on ne sauroit non plus faire paroître un beau diamant d'un petit, quelque adresse que l'on ait à le mettre en oeuvre; mais parlons ici de meilleure foi, & que sert de faire le modeste. C'est contre mon sentiment que je parle, quand je témoigne douter que les materiaux me manquent en cette rencontre, & que je témoigne de la crainte de ne les pouvoir placer en leur lieu. Disons donc plûtôt, pour marquer plus de sincerité, que la matière que j'ai trouvée ici est très-précieuse d'elle-même, & que l'on trouvera peut-être que je ne m'en serai pas trop mal servi.

       Table des matières

      DE

      Mr. D'ARTAGNAN,

       Table des matières

      Capitaine Lieutenant de la premiere

       Compagnie des Mousquetaires du Roi.

      Je ne m'amuserai point ici à rien rapporter