Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron. Ciceron

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Название Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron
Автор произведения Ciceron
Жанр Языкознание
Серия
Издательство Языкознание
Год выпуска 0
isbn 4064066373825



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      Cicéron

      Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron

       Couverture:

       Portrait de Cicéron par Visconti: dessin d'après une sculpture.

      

       EAN 4064066373825

       e-artnow, 2021

      Contenu

       De l’Amitié

       De l’Invention

       De la Vieillesse

       Des suprêmes biens et des suprêmes maux

       Du Destin

       Premiers Académiques, Lucullus

       Rhétorique

       Tusculanes

       De l’Amitié

      Cicéron

      Lélius, ou de l’Amitié

      Traduction par Gallon la Bastide.

      Œuvres complètes de M. T. Ciceron traduites en français avec le texte en regard, Texte établi par J.V. Le Clerc, Lefèvre, 1821

      LÉLIUS,

      ou

      DE L’AMITIÉ ;

      TRADUCTION DE GALLON-LA-BASTIDE

      REVUE PAR L’ÉDITEUR.

       INTRODUCTION

       Ce dialogue fut composé peu de temps après celui de la Vieillesse, que l’auteur cite même dans le préambule, où il établit une espèce de parallèle entre les deux ouvrages. Ici, le principal interlocuteur est C. Lélius, l’ami du second Africain ; il cède à l’empressement de ses gendres C. Fannius et Q. Mucius Scévola, qui veulent l’entendre parler sur l’amitié. La scène se passe quelques jours après la mort de Scipion, l’an de Rome 624, sous le consulat de C. Sempronius Tuditanus et de M’. Aquillius.

      Le sujet, dit Middleton d’après Cicéron lui-même, n’était pas supposé. Scévola, qui vécut fort longtemps, et qui prenait plaisir, comme tous les vieillards, à raconter les histoires de sa jeunesse, répétait souvent toutes les circonstances de ce dialogue aux jeunes Romains qui venaient profiter des leçons du savant jurisconsulte ; Cicéron, dont les premières années avaient été confiées à la surveillance et à la direction de Scévola, put retrouver dans sa mémoire les détails de quelque entretien semblable ; et cet ouvrage, qui ne laisserait pas d’être un des plus précieux restes de l’antiquité, quand il passerait pour fabuleux, doit nous faire d’autant plus d’impression qu’il semble nous représenter authentiquement les pensées et le langage des plus grands et des plus vertueux personnages de Rome.

      Lélius définit d’abord l’amitié ; il examine ensuite par quels motifs on cherche à se faire des amis, quelle est l’origine de l’amitié, entre quelles personnes elle peut s’établir, quels en sont les lois et les devoirs, et par quels moyens on doit la conserver.

      Il serait difficile de donner en peu de mots une analyse exacte et complète de ce dialogue ; car le plan n’en est pas aussi régulier que celui du dialogue sur la Vieillesse. Il a cependant le même intérêt pour nous, et Cicéron l’estimait, puisque, dans le traité des Devoirs, II, 9, il renvoie à cet ouvrage pour ce qu’il aurait à dire de l’amitié. Il paraît que ce grand traité de morale, commencé avant ces deux dialogues, ne fut achevé que lorsqu’ils furent publiés.

      Des critiques allemands prétendent que le livre sur l’Amitié est entièrement politique, et qu’il ne s’agit pas ici de l’amitié dans un sens moral, mais des liaisons de parti. Cette opinion est ancienne ; car le baron de Grimm, qui avait étudié sous Ernesti, la soutient en ces termes dans sa Correspondance littéraire, en parlant de la nouvelle traduction de Langlade, mai 1764 : « Il est honteux et incroyable à quel point l’étude des anciens est négligée. Il peut être permis aux femmes et aux gens du monde de prendre le dialogue que Cicéron a inscrit de Amicitia pour un traité sur l’amitié ; mais les gens de lettres ici n’en savent guère davantage, et cela n’est pas pardonnable. Amicitia, du temps de Cicéron, ne signifiait pas tant amitié que parti. Quærere amicitias veut dire, chercher à se jeter dans un parti. Voilà pourquoi Horace (Art poét. v. 167) dit que c’est là l’occupation de l’âge qui suit la jeunesse, parce que c’est l’âge de l’ambition, et que dans les républiques l’ambition regarde avec raison l’appui d’un parti puissant comme essentiel à ses vues. Il est impossible d’entendre le premier mot du traité de Cicéron quand on ne sait pas cela, etc. » Cette opinion, à force d’exagération, devient fausse, et il en est presque toujours ainsi des idées de ce correspondant littéraire des princes d’Allemagne, trop ami de Diderot pour se tenir dans les limites de la vérité. Mais si l’on se contente de dire que Cicéron laisse entrevoir l’homme d’état, même lorsqu’il écrit sur des matières philosophiques ; si l’on remarque, par exemple, que très souvent, dans les livres sur les Devoirs, il enseigne moins la morale absolue, que les moyens d’arriver par une vie pure et honorable à cette considération et à cette estime, dont les distinctions sociales, les hautes dignités et la gloire sont le prix ; si l’on ajoute que dans le dialogue sur l’amitié, l’amitié politique tient aussi quelque place, rien ne sera plus juste que ces observations. L’erreur est de dire que c’est là tout le but du philosophe. Qu’on lise ici la définition de l’amitié, chap. 6, et qu’on veuille bien la comparer avec celle du critique, on verra jusqu’à quel point il faut le croire. Il y a même très peu d’endroits dans tout l’ouvrage (chap. 12, 21, etc.) qui aient pu conduire à cette interprétation si générale et si exclusive. Cicéron y appelle Atticus son ami, et c’est à ce titre qu’il lui adresse son traité sur l’amitié ; Atticus n’était d’aucun parti.

      Platon, dans le Lysis ; Aristote, au Liv. VII des Morales ; Plutarque (περὶ πολυφιλίας, πῶς ἄν τις διακρ. τ.κ.τ.φ.) ; Lucien, dans son Toxaris, ont parlé de l’amitié. Qui n’a pas lu ce beau chapitre de Montaigne où l’amitié est si éloquente ? Louis de Sacy, écrivain élégant et pur, connu par sa traduction des Lettres de Pline, fit paraître en 1702 un traité méthodique de l’Amitié, divisé en trois Livres. Dans le premier, il développe la nature de l’amitié, les qualités nécessaires aux amis, les précautions à prendre dans le choix que l’on en fait ; le second explique les devoirs de l’amitié, leurs justes bornes, leur subordination aux autres devoirs ; le dernier regarde les ruptures, les moyens de les prévenir, la conduite qu’on doit tenir quand on ne peut les éviter, les obligations dont les amis vivants sont chargés envers les amis qui ne sont plus. Un style correct et facile, des détails pleins de grâce, des sentiments doux et affectueux, auraient dû soutenir la réputation de cet ouvrage. Il est dédié à madame de Lambert, qui fit elle-même un traité de l’Amitié, publié en 1736, trois ans après sa mort, par Saint-Hyacinthe, auteur du Chef-d’œuvre d’un inconnu. Ce traité, dit Voltaire, fait voir qu’elle méritait d’avoir des amis. Sacy et madame de Lambert ont aussi écrit tous deux sur la gloire. C’était à Cicéron qu’il convenait d’en parler ; mais le traité de la Gloire est perdu.

      Je regrette de ne pouvoir donner ici une idée plus étendue de ces divers ouvrages sur l’amitié ; j’en citerai dans les notes quelques fragments.