La Femme Parfaite. Блейк Пирс

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Название La Femme Parfaite
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640296657



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tout le reste. Elle remplaça sa robe par un sweat. Après ça, elle revint dans la salle à manger, prit la bouteille ouverte de Shiraz, s'en versa un verre plein jusqu'au bord et en but une petite gorgée en se rendant dans le salon.

      Elle se laissa tomber sur le sofa, alluma la télévision et s'installa pour regarder ce qui semblait être un marathon de Life Below Zero, une série de télé-réalité sur des gens qui vivaient volontairement dans des régions éloignées de l'Alaska. Elle se justifia en se disant que cela l'aiderait à se souvenir qu'il y avait des gens qui souffraient beaucoup plus qu'elle dans sa grande maison de Californie du Sud avec son vin hors de prix et sa télévision de 175 centimètres de diagonale.

      Vers le troisième épisode et après avoir vidé la bouteille à moitié, elle s'endormit.

      *

      Elle fut réveillée par Kyle, qui lui secouait doucement l'épaule. Quand elle l'observa de ses yeux qui voyaient trouble, elle comprit qu'il était à moitié ivre.

      “Quelle heure est-il ?” marmonna-t-elle.

      “Un peu après onze heures.”

      “Tu avais que tu rentrerais vers neuf heures, non ?” demanda-t-elle.

      “J'ai été retenu”, dit-il honteusement. “Écoute, chérie, je sais que j'aurais dû appeler plus tôt. Je n'ai pas été cool. Je suis vraiment désolé.”

      “OK”, dit-elle. Elle avait la bouche pâteuse et mal à la tête.

      Il passa un doigt le long de son bras.

      “J'aimerais me faire excuser”, proposa-t-il d'une manière suggestive.

      “Pas ce soir, Kyle”, dit-elle, se levant en écartant sa main d'un mouvement d'épaule. “Je ne suis pas d'humeur, même pas un peu. La prochaine fois, tu pourras peut-être essayer de ne pas me donner l'impression d'être un accessoire sans intérêt. Je vais au lit.”

      Elle monta à l'escalier sans dire un mot, alors qu'elle avait très envie de se retourner pour voir sa réaction. Kyle ne dit rien. Elle se glissa dans le lit sans même éteindre la lumière. Malgré son mal au crâne et sa bouche pâteuse, elle s'endormit en moins d'une minute.

      *

      Jessie sentait une branche épineuse lui gratter le visage alors qu'elle courait dans la forêt obscure. On était en hiver et elle savait que, alors qu'elle était pieds nus, ses pas sur les feuilles mortes qui couvraient la neige faisaient beaucoup de bruit et qu'il allait sûrement les entendre. Pourtant, elle n'avait pas le choix. Son seul espoir était de continuer à courir et d'espérer qu'il ne la trouverait pas.

      Cependant, elle ne connaissait pas bien les bois et lui si. Courant à l'aveuglette, complètement perdue, elle cherchait des repères familiers. Ses petites jambes étaient trop courtes. Elle savait qu'il était en train de la rattraper. Elle entendait ses pas lourds et sa respiration encore plus lourde. Il n'y avait aucun endroit où se cacher.

      CHAPITRE SIX

      Jessie se redressa droit dans le lit et se réveilla juste à temps pour entendre son propre cri. Il lui fallut un moment pour s'orienter et se rendre compte qu'elle était dans son propre lit à Westport Beach, portant les vêtements dans lesquels elle s'était endormie ivre la veille au soir.

      Son corps entier était couvert de sueur et elle respirait de façon superficielle. Elle crut qu'elle pouvait vraiment entendre le sang circuler dans ses veines. Elle leva la main à sa joue gauche. La cicatrice de la branche y était encore. Elle s'était effacée et elle pouvait la dissimuler presque entièrement avec du maquillage, à la différence de celle qu'elle avait le long de la clavicule droite. Cependant, elle sentait encore l'endroit où elle dépassait du reste de sa peau. Elle en sentait presque la douleur cinglante, même maintenant.

      Elle jeta un coup d’œil à sa gauche et vit que le lit était vide. Elle comprit que Kyle y avait dormi à cause du creux qu'il avait laissé sur son oreiller et du dérangement des draps mais il n'était visible nulle part. Elle écouta pour vérifier s'il prenait une douche mais la maison était silencieuse. Quand elle regarda son réveil, elle vit qu'il était 7 h 45. Il devait déjà être parti au travail.

      Elle sortit du lit en essayant d'ignorer sa tête lancinante puis traîna les pieds jusqu'à la salle de bains. Après quinze minutes de douche, dont elle avait passé la moitié assise et immobile sur le carrelage froid, elle se sentit prête à s'habiller et à descendre. Dans la cuisine, elle vit un message appuyé sur la table de petit-déjeuner. Il disait : “Encore une fois, désolé pour hier soir. J'aimerais réessayer quand tu le voudras. Je t'aime.”

      Jessie posa le message de côté et se prépara du café et des flocons d'avoine, les seules choses qu'elle se sentait capable d'avaler à ce moment-là. Elle réussit à finir un demi-bol, jeta le reste à la poubelle et se dirigea vers le salon de devant, où une douzaine de caisses encore fermées l'attendaient.

      Elle s'installa dans la causeuse avec une paire de ciseaux, posa son café sur la table basse et tira une caisse vers elle. Alors qu'elle inspectait distraitement les caisses, rayant des objets de sa liste quand elle les trouvait, elle repensa à sa thèse sur la DNR.

      S'ils ne s'étaient pas disputés, Jessie aurait presque certainement tout raconté à Kyle, non seulement le stage qu'elle allait effectuer dans l'établissement prévu mais aussi ce qui s'était passé après sa thèse originale, dont son interrogation. Cela aurait été une violation de son accord de confidentialité.

      Évidemment, il en connaissait les grandes lignes car elle avait discuté du projet avec lui pendant ses recherches. Cependant, par la suite, le Comité lui avait fait jurer de n'en rien révéler, pas même à son mari.

      Cela lui avait semblé bizarre de cacher une si grande partie de sa vie à son conjoint mais on lui avait assuré que c'était nécessaire. De plus, même s'il lui avait posé des questions générales sur le déroulement de sa thèse, il n'avait vraiment pas insisté sur ce sujet. Quelques vagues réponses l'avaient satisfait et, à l'époque, cela avait beaucoup réconforté Jessie.

      Pourtant, la veille, comme elle avait ressenti énormément d'enthousiasme pour ce qu'elle allait faire (visiter un asile psychiatrique pour tueurs), elle avait été prête à tout lui dire malgré l'interdiction et ses conséquences. Si leur dispute avait eu une conséquence positive, c'était qu'elle l'avait empêchée de tout lui dire et de mettre en danger leur avenir commun.

      Cela dit, quelle sorte d'avenir est-ce si je ne peux pas partager mes secrets avec mon propre mari ? Et s'il semble oublier que je les garde ?

      A cette idée, une petite vague de mélancolie la submergea. Elle essaya de l'écarter mais n'y parvint qu'à moitié.

      Elle sursauta quand elle entendit sonner à la porte. Quand elle regarda sa montre, elle se rendit compte que qu'elle était assise au même endroit, perdue dans ses pensées moroses et les mains sur une caisse de déménagement encore fermée, depuis dix minutes.

      Elle se leva et se rendit à la porte en essayant de se débarrasser de sa tristesse à chaque pas. Quand elle ouvrit la porte, elle vit Kimberly, sa voisine d'en face, qui se tenait devant elle avec un sourire réjouissant au visage. Jessie essaya de l'imiter.

      “Bonjour, voisine”, dit Kimberly sur un ton enthousiaste. “Comment se passe le déballage ?”

      “Lentement”, admit Jessie, “mais merci d'avoir demandé. Comment ça va ?”

      “Je vais bien. En fait, j'ai invité quelques dames du quartier chez moi. On prend un café de mi-matinée et je me demandais si vous voudriez vous joindre à nous.”

      “Bien sûr”, répondit Jessie, heureuse d'avoir trouvé une excuse pour sortir quelques minutes de la maison.

      Elle prit ses clés, ferma la maison et partit avec Kimberly. Quand elles arrivèrent, quatre têtes se tournèrent dans leur direction. Aucun des