La Femme Parfaite. Блейк Пирс

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Название La Femme Parfaite
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640296657



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?”

      “Je ne sais pas, Kyle. Et toi, vas-tu réagir de la même façon ?”

      “Vous venez, les gars ?” leur cria Teddy. Les Carlisle étaient une cinquantaine de marches plus bas sur l'escalier.

      “On arrive”, cria Kyle avant de baisser sa voix. “Si tu veux encore le faire.”

      Il avança avant qu'elle ait eu le temps de répondre, prenant deux marches à la fois. Jessie se força à expirer longuement et lentement avant de le suivre, espérant qu'elle arriverait à expirer tout son agacement en même temps que l'air de ses poumons.

      Nous n'avons même pas fini d'emménager et il commence à se comporter comme la sorte de con que j'ai essayé d'éviter toute ma vie.

      Jessie essaya de se souvenir qu'un commentaire maladroit prononcé sous l'influence d'un ami de lycée ne signifiait pas que son mari était en train de se transformer en philistin. Cependant, elle n'arrivait pas à se débarrasser de l'impression désagréable qui lui disait que ce n'était que le commencement.

      CHAPITRE TROIS

      Cinq minutes plus tard, alors que Jessie bouillait encore sans rien dire, ils entrèrent dans le vestibule du Club Deseo et sentirent avec soulagement l'air conditionné les rafraîchir après cette chaude journée. Jessie regarda autour d'elle et inspecta l'endroit. Elle ne put s'empêcher de se dire que le nom qui, selon Teddy, signifiait “Le Club des Souhaits”, était un peu excessif vu ce qui se trouvait devant elle.

      Elle avait presque manqué l'entrée du club, une grande porte en chêne patiné sans panneau indicateur qui donnait accès à un bâtiment d'aspect modeste situé du côté le plus discret du port. Le vestibule en soi était sans intérêt. Il ne contenait qu'un simple pupitre avec une hôtesse brune magnifique de guère plus de vingt ans et en apparence très occupée.

      Teddy se pencha vers elle et lui parla doucement. Elle hocha la tête et fit signe au groupe de passer par un petit hall. Ce ne fut qu'au moment où une autre femme, jeune, blonde et aussi belle que la précédente, demanda à Jessie de passer son sac à main dans un panier que Jessie se rendit compte que le vestibule servait aussi de détecteur de métaux de première classe.

      Quand ils eurent traversé le vestibule, la femme rendit son sac à Jessie et indiqua qu'elle devait suivre les autres par une deuxième porte en bois qui avait l'air de se fondre dans le mur qui l'entourait. Si Jessie avait été seule, elle aurait pu passer devant la porte sans la voir.

      Quand ils eurent passé cette seconde porte, toute la modestie du vestibule du bâtiment disparut rapidement. La pièce circulaire et caverneuse que Jessie observait avait deux niveaux. Le niveau supérieur, où elle était, avait des tables qui entouraient l'étage inférieur, auquel on accédait par un large escalier.

      Au milieu de l'étage inférieur, il y avait une petite piste de danse entourée par plusieurs tables. L'endroit entier semblait avoir été conçu en recyclant du bois prélevé sur de vieux bateaux à voile. Les murs étaient composés de planches posées les unes à côté des autres et qui avaient différentes nuances et couleurs. Cet amas n'aurait pas dû donner un beau résultat mais, d'une façon ou d'une autre, c'était une réussite qui donnait à cet espace une apparence nautique qui paraissait révérencieuse, pas vulgaire.

      A l'autre bout de la salle se trouvait l'élément le plus impressionnant. Tout le versant du club qui donnait sur l'océan était composé d'une immense vitre en verre dont une moitié se situait au-dessus de l'eau et l'autre moitié au-dessous. Suivant l'endroit où l'on était assis, la vue pouvait révéler l'horizon ou des bancs de poissons qui nageaient sous la surface. C'était incroyable.

      On les emmena à une grande table située à l'étage inférieur, où un groupe d'environ quinze personnes les attendait. Teddy et Mel présentèrent Jessie et Kyle mais Jessie n'essaya même pas de se souvenir des noms. Elle apprit qu'il y avait quatre couples avec un total d'environ sept enfants.

      En fait, elle sourit et hocha poliment la tête à mesure qu'ils lui fournissaient tous plus d'informations qu'elle ne pouvait en retenir.

      “Je suis dans le marketing par les médias sociaux”, lui dit un homme qui s'appelait Roger ou Richard. Il s'agitait constamment et se curait le nez quand il croyait que personne ne regardait.

      “Nous choisissons les tentures, ces temps-ci”, dit la femme qui se tenait à côté de lui, une brune à mèches blondes qui était peut-être la femme de l'homme d'à côté mais qui ne regardait que l'homme bronzé qui était assis de l'autre côté de la table.

      Les présentations continuèrent. Mel présenta une autre personne. Jessie n'essaya pas sérieusement de se souvenir de son nom mais essaya de glaner quelques informations sur sa vraie identité en fonction de son apparence, de son langage corporel et de son style d'élocution. C'était une sorte de jeu auquel elle recourait souvent quand elle se retrouvait en situation désagréable.

      Après les présentations, deux autres jolies filles entrèrent et rassemblèrent tous les enfants, dont Daughton, pour les emmener à la Baie du Pirate qui, selon une des femmes, était le nom de la zone de jeu des enfants. Jessie se dit que l'endroit devait être fascinant car tous les enfants partirent avec les hôtesses sans manifester ne serait-ce qu'une crainte d'être séparés de leurs parents.

      Quand ils furent partis, le repas se poursuivit de la façon dont Mel l'avait avertie. Deux femmes, qui étaient jumelles ou qui auraient pu l'être vu leur extrême ressemblance, racontèrent une histoire sur une colonie de vacances religieuse en mettant l'accent sur la voix affreuse qu'avait la célébrante quand elle chantait.

      “On aurait dit qu'elle allait accoucher”, dit l'une d'eux pendant que les autres gloussaient admirativement. Jessie, qui n'écoutait déjà pas beaucoup, fut vite perdue parce que les femmes se coupaient mutuellement la parole et parlaient interminablement les unes sur les autres.

      Un homme avec une crinière de longs cheveux frisés et un cravate texane qu'il aimait beaucoup trop racontait en détail une partie de hockey à laquelle il avait assisté le printemps dernier. Cependant, cette partie n'avait rien de mémorable. Pendant cinq minutes, il se contenta de préciser qui avait marqué et quand. Jessie attendit jusqu'au bout qu'apparaisse un dénouement, comme si quelqu'un avait lancé une pieuvre sur la glace ou si un fan avait bondi par-dessus le mur, mais il n'y avait pas de dénouement.

      “De toute façon, c'était une partie sensationnelle”, finit-il par conclure, et Jessie comprit que c'était le moment où il fallait qu'elle fasse un sourire admiratif.

      “La plus belle des histoires”, murmura sèchement Mel, donnant ainsi à Jessie son seul moment de bonheur depuis son arrivée et ce qu'on aurait pu appeler une bouée de sauvetage.

      La plus grande partie de la conversation se limita à une discussion des événements du club à venir, dont la Fête de Halloween, la Fête de Rentrée des Bateaux (à l'intérêt mystérieux) et le Bal des Vacances.

      “C'est quoi la Fête de Rentrée des …” commença-t-elle à demander avant d'être interrompue par la femme qui était assise deux chaises plus loin et qui hurla quand une serveuse renversa accidentellement un verre d'eau en l'éclaboussant de quelques gouttes.

      “Salope”, murmura-t-elle beaucoup trop fort après le départ de la serveuse. Peu après, tous les hommes se levèrent, embrassèrent leur femme et dirent au revoir. Kyle regarda Jessie d'un air perplexe mais les imita.

      “J’imagine qu'on se reverra ?” demanda-t-il, confus.

      Jessie hocha poliment la tête alors qu'elle ne comprenait pas mieux que Kyle de quoi il s'agissait. On aurait cette scène de Titanic, où tous les hommes s'en allaient après le dîner pour parler d'affaires et de politique dans le fumoir un verre de brandy à la main.

      Jessie regarda les hommes avancer parmi les tables jusqu'à atteindre une porte en bois orné qui se trouvait dans le coin de la salle et devant laquelle se tenait un homme musclé