Souverain, Rivale, Exilée . Морган Райс

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Название Souverain, Rivale, Exilée
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия De Couronnes et de Gloire
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781640291904



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ramassa son épée volée des deux mains, frappa puis la retira. Elle lui fit décrire un arc, décapitant le marin, puis chercha la menace suivante. Comme Thanos se battait déjà contre un des marins qui avait attaqué la femme du Peuple des Os, Ceres courut à son aide. Elle donna un coup tranchant au dos du marin et Thanos jeta l'homme mourant sur le marin qui vint les attaquer juste après.

      “Libère-la”, dit Ceres. “Je les retiens.”

      Elle fit décrire des arcs à son épée, tenant les marins à distance pendant que Thanos s'efforçait de libérer Jeva. De près, elle avait l'air encore plus étrange que de loin. Sa peau sombre et douce était décorée de tourbillons qui recouvraient son crâne rasé comme des panaches de fumée. Des fragments d'os décoraient ses vêtements en soie autrement satinés tandis que ses yeux affrontaient son épreuve en lui lançant des éclairs de défi.

      Ceres n'eut pas le temps de regarder Thanos la libérer de ses liens parce qu'elle devait repousser les marins sans se laisser distraire. L'un lui envoya un coup de sa hache, la balançant par-dessus son épaule. Ceres entra dans l'espace créé par son balancement, envoya un coup en lui passant devant puis fit décrire un cercle à l'épée pour repousser les autres. Elle transperça la jambe à un homme puis donna un coup de pied vers le haut qui l'atteignit sous la mâchoire.

      “Je l'ai”, dit Thanos et, quand Ceres jeta un coup d’œil en arrière, il avait effectivement libéré la femme du Peuple des Os … qui passa habilement près de Ceres pour arracher un couteau à un homme mort.

      Elle s'introduisit dans la foule de marins comme une tornade, tranchant et tuant. Ceres jeta un regard à Thanos puis alla rejoindre la femme qu'ils étaient censés sauver en essayant de ne pas se laisser distancier par elle. Elle vit Thanos parer un coup d'épée puis rendre le coup, mais elle eut elle-même un coup à détourner à ce moment.

      Ils combattirent ensemble, tous les trois, changeant de place comme les participants d'une sorte de danse formelle où l'on semblait ne jamais manquer de partenaires. La différence, c'était que ces partenaires-là étaient armés et que la moindre erreur signifiait la mort.

      Les ennemis se battaient intensément et Ceres les défiait d'un cri quand ils l'attaquaient. Elle trancha et bougea et trancha à nouveau, voyant Thanos se battre avec la force sans concession d'un noble tandis que la femme du Peuple des Os qui combattait à côté de lui envoyait plus de coups qu'on ne pouvait en voir, brutale et agressive.

      Alors, les seigneurs de guerre arrivèrent et Ceres comprit qu'il était temps de partir.

      “On plonge !” hurla-t-elle, courant vers le bastingage.

      Elle plongea et, quand elle heurta à nouveau la surface de l'eau, elle en ressentit le froid. Elle nagea en se dirigeant vers le bateau puis se hissa par-dessus le flanc. Son père la tira à bord puis elle aida les autres un par un.

      “Qu'est-ce que tu t'imaginais ?” demanda son père quand ils atteignirent le pont.

      “Je m'imaginais que je ne pouvais pas rester inactif”, répondit Thanos.

      Ceres aurait voulu contester la décision de Thanos mais savait qu'elle faisait partie de son identité, de ce qu'elle aimait en lui.

      “Stupide”, disait la femme du Peuple des Os en souriant. “Merveilleusement stupide. Merci.”

      Ceres se tourna et regarda les bateaux qui étaient les plus proches d'eux. Ils étaient tous en armes, maintenant; une grande proportion des marins qui se trouvaient à bord se dépêchaient d'aller chercher des armes. Une flèche frappa l'eau près d'eux, puis une autre.

      “Ramez !” hurla-t-elle aux seigneurs de guerre, mais où pouvaient-ils les emmener ? Elle voyait déjà les autres navires venir les intercepter. Bientôt, il n'y aurait plus nulle part où s'échapper. C'était la sorte de situation où, autrefois, elle aurait pu utiliser ses pouvoirs, mais, maintenant, elle ne les avait pas.

      Je t'en prie, Mère, supplia-t-elle en son for intérieur, vous m'avez déjà aidée. Aidez-moi maintenant.

      Elle sentit la présence de sa mère quelque part à la périphérie de son être, éphémère et apaisante. Elle sentit l'attention de sa mère, qui regardait sa fille jusqu'au plus profond d'elle-même en essayant de déterminer ce qui lui était arrivé.

      “Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?” murmura la voix de sa mère. “C'est l’œuvre du sorcier.”

      “Je vous en prie”, dit Ceres. “Je n'ai pas besoin de récupérer mes pouvoirs de façon permanente mais j'ai besoin d'aide maintenant.”

      Dans l'accalmie qui suivit, une flèche se ficha dans le pont, entre les pieds de Ceres, beaucoup trop près.

      “Je ne peux pas défaire ce qui a été fait”, dit sa mère, “mais je peux te prêter un autre don, seulement cette fois-ci. Cependant, ce ne sera qu'une fois. Je ne crois pas que ton corps pourrait en supporter plus.”

      Ceres n'en avait que faire, du moment que cela leur permettait de s’échapper. Des bateaux se rapprochaient déjà d'eux. Ils avaient besoin de cette aide.

      “Touche l'eau, Ceres, et pardonne-moi, parce que ça va faire mal.”

      Ceres ne protesta pas mais plaça une main sur les vagues, sentant l'humidité lui envelopper la peau. Elle se prépara …

      … et dut quand même se retenir de hurler quand quelque chose la traversa, chatoya en traversant l'eau puis en s'élevant en l'air. On aurait dit que quelqu'un avait recouvert le monde d'un voile de gaze.

      A travers le voile, Ceres vit des archers et des guerriers la regarder, choqués. Elle les entendait pousser des cris de surprise, mais les sons avaient l'air étouffés.

      “Ils se plaignent de ne pas nous voir”, dit Jeva. “Ils disent que c'est de la magie noire.” Elle contempla Ceres avec quelque chose qui ressemblait à une terreur mêlée d'admiration. “On dirait que tu es tout ce que Thanos a dit que tu serais.”

      Ceres n'en était pas sûre. Rien que tenir le charme la faisait plus souffrir qu'elle n'arrivait à le croire. Elle n'était pas sûre de pouvoir le tenir bien plus longtemps.

      “Ramez”, dit-elle. “Ramez avant que ça ne faiblisse !”

      CHAPITRE TROIS

      Dans le temple au toit élevé du château, Irrien regardait, impassible, les prêtres préparer Stephania pour le sacrifice. Il restait immobile, indifférent, pendant que les prêtres s'affairaient, attachaient Stephania sur l'autel, serrant bien ses liens pendant qu'elle hurlait et se débattait.

      En général, Irrien avait peu de temps à consacrer à ce genre de choses. Les prêtres étaient un troupeau d'imbéciles obsédés par le sang qui semblaient croire qu'on pouvait repousser la mort en l'apaisant par des sacrifices. Comme si un homme, quel qu'il soit, pouvait repousser la mort autrement que par la force de son bras. Il ne servait à rien de supplier les dieux et, comme l'éphémère reine de Delos le constatait, il n'était pas plus utile de le supplier, lui.

      “Je vous en supplie, Irrien, je ferai tout ce que vous voudrez ! Voulez-vous que je m'agenouille devant vous ? Je vous en supplie !”

      Irrien restait immobile comme une statue, ignorant Stephania comme il ignorait la douleur qui émanait de sa blessure pendant que, autour de lui, les nobles et les guerriers regardaient la scène. Au moins, il y avait un certain intérêt à ce qu'ils puissent regarder ça, de la même façon qu'il y avait un certain intérêt à faire plaisir aux prêtres. Leur faveur était juste une autre source de pouvoir qu'il fallait prendre et Irrien n'était pas idiot au point de ne pas le savoir.

      “Vous ne me désirez pas ?” supplia Stephania. “Je croyais que vous me vouliez comme jouet.”

      Irrien n'était pas non plus idiot au point d'ignorer l'existence des charmes de Stephania. C'était en partie le problème. Quand elle lui avait posé la main sur le bras, il