Souverain, Rivale, Exilée . Морган Райс

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Название Souverain, Rivale, Exilée
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия De Couronnes et de Gloire
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781640291904



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vu pas mal de blessures à l'épée et je crois que celle-ci a raté les organes importants, mais je ne me base que sur le fait qu'il n'est pas encore mort.”

      “Tu te débrouilles bien”, dit Leyanna en tendant le bras pour toucher la main à Sartes. “Cela dit, qui qu'on soit, il y a des limites à ce qu'on peut faire sur un bateau et il nous faut un vrai guérisseur.”

      Ceres était heureuse que Leyanna soit là. D'après le peu qu'elle avait vu de cette fille jusque là, elle et son frère semblaient bien aller ensemble. Ils se débrouillaient assurément très bien à maintenir Akila en vie en unissant leurs efforts.

      “On va vous emmener voir un guérisseur”, promit Ceres, alors même qu'elle ne savait pas comment ils allaient pouvoir tenir cette promesse à ce stade-là. “On va y arriver.”

      A présent, Thanos était à la proue du bateau. Ceres alla le retrouver en espérant qu'il savait mieux qu'elle comment ils allaient se sortir de là. A ce moment-là, le port était plein de bateaux et la flotte d'invasion se dressait comme une ville flottante à côté de la vraie ville.

      “C'était pire que ça à Felldust”, dit Thanos. “Ce que tu vois, c'est la flotte principale mais il y a d'autres bateaux qui doivent encore arriver.”

      “Ils prévoient de détruire l'Empire à petit feu”, devina Ceres.

      Elle n'était pas sûre de ce que lui inspirait cette idée. Elle avait œuvré à la chute de l'Empire, mais ça … ça faisait seulement souffrir encore plus de gens. Les gens ordinaires et les nobles allaient tous être réduits en esclavage par les envahisseurs, s'ils ne se faisaient pas purement et simplement tuer. A l'heure qu'il était, ils avaient probablement aussi trouvé Stephania. Ceres aurait dû probablement ressentir une sorte de satisfaction à cette idée, mais elle avait peine à ressentir grand chose d'autre que du soulagement à l'idée de se retrouver finalement hors d'atteinte de Stephania.

      “Regrettes-tu d'avoir abandonné Stephania ?” demanda Ceres à Thanos.

      Thanos tendit le bras et le lui passa autour de la taille. “Je regrette qu'il ait fallu en arriver là”, dit-il. “Cependant, après tout ce qu'elle a fait … non, je ne le regrette pas. Elle méritait encore pire que ça.”

      Il semblait penser ce qu'il disait mais Ceres savait que les choses pouvaient être extrêmement complexes quand il s'agissait de Stephania. Cela dit, elle avait disparu, maintenant; elle était probablement morte. Ils étaient libres, ou ils allaient l'être s'ils arrivaient à sortir vivants de ce port.

      De l'autre côté du pont, elle vit son père désigner quelque chose de la tête.

      “Tu vois ces navires là-bas ? On dirait qu'ils s'en vont.”

      Assurément, il y avait des galères et des coques qui quittaient le port, regroupées comme si elles craignaient que quelqu'un leur prenne tout ce qu'elles avaient si elles se séparaient les unes des autres. Vu ce qu'était Felldust, quelqu'un le ferait probablement si l'occasion s'en présentait.

      “Que sont ces bateaux ?” demanda Ceres. “Des navires marchands ?”

      “Certains le sont peut-être”, répondit son père. “Ils sont remplis de butin amassé lors de la conquête. A mon avis, plusieurs d'entre eux sont aussi des esclavagistes.”

      L'idée remplit Ceres de dégoût. Qu'il y ait des navires qui emportent les habitants de sa ville pour les forcer à vivre enchaînés était une chose qui lui donnait envie de détruire ces navires de ses propres mains. Pourtant, elle ne pouvait pas le faire. Ils n'étaient qu'un seul bateau contre plusieurs.

      Malgré sa colère, Ceres voyait l'opportunité qu'ils représentaient.

      “Si nous pouvons les rejoindre, personne ne s'étonnera de nous voir partir”, dit-elle.

      “Il faut quand même qu'on arrive à les rejoindre”, souligna Thanos, mais Ceres voyait qu'il essayait de trouver un itinéraire pour y arriver.

      Les navires étaient collés tellement près les uns des autres que, pour s'approcher d'eux, il s'agissait plus de se diriger dans une série de canaux que de vraiment naviguer. Ils commencèrent à se faufiler entre les bateaux agglutinés à l'aide de leurs rames en essayant de ne pas attirer l'attention sur eux-mêmes. Maintenant qu'ils étaient hors de vue pour ceux qui tiraient depuis la côte, personne n'avait de raison de penser qu'ils n'étaient pas à leur place. Ils pouvaient se perdre dans la grande masse que constituait la flotte de Felldust et s'en servir comme couverture alors même que certains navires de la flotte les pourchassaient.

      Ceres souleva l'épée qu'elle avait retirée d'Akila. Elle était tellement grande que Ceres avait peine à la soulever mais, si leurs poursuivants venaient les chercher, ils ne tarderaient pas à constater qu'elle savait très bien s'en servir. Peut-être aurait-elle même l'occasion de la rendre un jour à son propriétaire, en la plantant dans le cœur de la Première Pierre.

      Cela dit, pour l'instant, ils ne pouvaient pas se permettre de se battre. Cela montrerait qu'ils étaient étrangers et tous les bateaux qui les entouraient s'abattraient sur eux. Ceres préféra attendre, sentant la tension pendant qu'ils passaient discrètement le long des diverses barges de débarquement, le long des épaves des navires brûlés et le long des bateaux où il se produisait pire encore. Ceres vit des bateaux où l'on marquait les gens comme du bétail, en vit un où deux hommes étaient en train de se battre jusqu'à la mort pendant que des marins les encourageaient avec moult cris, en vit un où —

      “Ceres, regarde”, dit Thanos en montrant du doigt un navire qui se trouvait près d'eux.

      Ceres regarda et ce ne fut qu'un exemple de plus de l'horreur qui les entourait. Une femme d'étrange apparence, le visage couvert de ce qui semblait être de la cendre, avait été attachée à la proue d'un navire comme une figure de proue. Deux soldats équipés de fouets se relayaient pour la frapper, l'écorcher vive lentement.

      “Nous ne pouvons rien y faire”, dit le père de Ceres. “Nous ne pouvons pas tous les affronter.”

      Ceres comprenait son point de vue mais, malgré cela, elle n'aimait pas l'idée de rester inactive pendant que quelqu'un se faisait torturer.

      “Mais c'est Jeva”, répondit Thanos. Il vit que Ceres ne comprenait pas de qui il parlait. “Elle m'a emmenée chez le Peuple des Os, qui a attaqué la flotte de Felldust pour que je puisse m'introduire dans la ville. Ce qui lui arrive, c'est ma faute.”

      En entendant ces paroles, Ceres sentit son cœur se serrer dans sa poitrine, parce que Thanos n'était revenu à Delos que pour elle.

      “Certes”, dit son père, “mais si on essaie de l'aider, on se mettra tous en danger.”

      Ceres entendait ce qu'il disait mais elle voulait quand même aller aider la femme mystérieuse. Quant à Thanos, il semblait avoir une étape d'avance sur elle.

      “Il faut qu'on l'aide”, dit Thanos. “Je suis désolé.”

      Le père de Ceres tendit le bras pour saisir Thanos mais ce dernier était trop rapide. Il plongea dans l'eau et nagea vers le navire, apparemment sans tenir compte de la menace des prédateurs qui, quels qu'ils soient, se trouvaient sous l'eau. Ceres prit un moment pour réfléchir au danger que représentait cette traversée à la nage … puis elle se jeta dans l'eau après lui.

      Il était dur de nager en tenant fermement la grande épée qu'elle avait volée mais, à ce moment-là, il fallait qu'elle garde toutes les armes qu'elle pouvait se procurer. Elle traversa le froid des vagues en espérant que les requins étaient déjà rassasiés grâce à la bataille et qu'elle n'allait pas se faire tuer par toutes les saletés que tant de navires jetaient par-dessus bord. Ses mains se refermèrent sur les cordes de la galère amarrée et elle commença à grimper.

      C'était dur. Le flanc du navire était glissant et il aurait été difficile de grimper aux cordes même si Ceres n'avait pas été épuisée par les jours de tourments que Stephania lui avait infligés. D'une façon ou d'une