Un Ciel Ensorcelé . Морган Райс

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Название Un Ciel Ensorcelé
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632915092



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se mit à pleurer doucement. Selese posa une main sur son poignet.

      « Il est vivant », la rassura-t-elle. « Ne t’inquiète pas. »

      Reece accéléra le pas et plaça une main rassurante sur son épaule, ressentant de la compassion pour elle.

      « S’il y a une chose que je sais à propos de mon frère », dit Reece, « c’est qu’il est un survivant. Il trouve un moyen d’échapper à tout. Même à la mort. Je te le promets. Godfrey est le plus probablement déjà dans une taverne quelque part, en train de se saouler. »

      Illepra rit à travers ses larmes, et les essuya.

      « Je l’espère », dit-elle. « Pour la première fois, je l’espère vraiment. »

      Ils continuèrent leur marche maussade, en silence à travers ce champ de ruine, chacun perdu dans ses pensées. Des images du Canyon traversèrent l’esprit de Reece ; il ne pouvait les faire disparaître. Il repensa à quel point leur situation avait été désespérée, et fut empli de gratitude envers Selese ; si elle n’était pas apparue au moment où elle l’avait fait, ils seraient toujours là-bas, sûrement tous morts.

      Reece tendit le bras et prit la main de Selese, et sourit alors qu’eux deux se tenaient la main en marchant. Reece était touché par son amour et sa dévotion pour lui, par son empressement à traverser le pays entier pour le sauver. Il ressentit une irrésistible montée d’amour pour elle, et il était impatient d’avoir un moment seul avec elle pour qu’il puisse l’exprimer. Il avait déjà décidé qu’il voulait être avec elle pour toujours. Il éprouvait pour elle une loyauté différente de celle ressentie pour n’importe qui d’autre, et dès qu’ils auraient un instant, il fit le serment qu’il ferait sa demande. Il lui donnerait l’Anneau de sa mère, celui que sa mère lui avait remis pour le donner à l’amour de sa vie, quand il l’aurait trouvée.

      « Je n’arrive pas à croire que tu aies traversé l’Anneau rien que pour moi », lui dit Reece.

      Elle sourit.

      « Ce n’était pas si loin », dit-elle.

      « Pas loin ? », demanda-t-il. « Tu as mis ta vie en danger en sillonnant un pays ravagé par la guerre. Je te suis redevable. Au-delà de ce que je pourrais exprimer. »

      « Tu ne me dois rien. Je suis simplement heureuse que tu sois en vie. »

      « Nous te sommes tous redevables. », intervint Elden. « Tu nous as tous sauvés. Nous serions tous coincés là-bas, dans les entrailles du Canyon, pour toujours. »

      « En parlant de dettes, j’en ai une à discuter avec toi », dit Krog à Reece, s’approchant à côté de lui en boitant. Depuis qu’Illepra lui avait posé une attelle en haut du Canyon, il avait au moins pu marcher sans aide, même si c’était avec raideur.

      « Tu m’as sauvé là en bas, et plus d’une fois », continua Krog. « C’était assez stupide de ta part, si tu veux mon avis. Mais tu l’as fait quand même. Ne pense pas que je t’en doive une, cependant. »

      Reece secoua la tête, pris au dépourvu par l’air bourru de Krog, et sa tentative maladroite pour le remercier.

      « Je ne sais pas si tu essaies de m’insulter, ou si tu essaies de me remercier », dit Reece.

      « J’ai mes propres manières », dit Krog. « Je vais surveiller tes arrières à partir de maintenant. Pas parce que je t’aime bien, mais parce que ce que j’ai l’impression d’être appelé à faire. »

      Reece hocha de la tête, déconcerté comme toujours par Krog.

      « Ne t’inquiète pas », dit Reece. « Je ne t’apprécie pas non plus. »

      Ils continuèrent tous de marcher, tous détendus, heureux d’être en vie, d’être au-dessus du sol, d’être de retour de ce côté-là de l’Anneau – tous sauf Conven, qui marchait calmement, à distance des autres, renfermé sur lui-même, comme il l’avait été depuis la mort de son jumeau en l’Empire. Rien, même d’avoir échappé à la mort, ne semblait pouvoir le sortir de sa torpeur.

      Reece se rappela et se souvint comme, par là-bas, Conven s’était jeté imprudemment mis en danger, encore et encore, se tuant presque pour sauver les autres. Reece ne pouvait s’empêcher de se demander si cela ne venait pas plus d’un désir  suicidaire plutôt que d’aider les autres. Il s’inquiétait pour lui. Reece n’aimait pas le voir si aliéné, si perdu dans sa déprime.

      Reece s’approcha de lui.

      « Tu t’es brillamment battu là-bas », lui dit Reece.

      Conven haussa simplement les épaules et regarda le sol.

      Reece se creusa la cervelle pour trouver quelque chose à dire, tandis qu’ils marchaient en silence.

      « Es-tu heureux d’être de retour chez toi ? » demanda Reece. « D’être libre ? »

      Conven se tourna et le fixa d’un regard vide.

      « Je ne suis pas chez moi. Et je ne suis pas libre. Mon frère est mort. Et je n’ai aucun droit de vivre sans lui. »

      Reece sentit un frisson le parcourir à ces mots. De toute évidence, Conven était encore bouleversé par le chagrin ; il le portait comme un gage d’honneur. Il était plus comme un mort-vivant, les yeux vides. Reece se souvenait d’eux comme étant autrefois remplis de joie. Il pouvait voir que son deuil était profond, et il avait le triste sentiment que cela pourrait ne jamais le quitter. Il se demanda ce qu’il adviendrait de Conven. Pour la première fois, rien de bien ne lui vint à l’esprit.

      Ils marchèrent et marchèrent, et les heures passèrent, et ils atteignirent un autre champ de bataille, coude à coude avec des cadavres. Illepra, Selese et les autres se déployèrent, allant de corps en corps, les retournant, cherchant un quelconque signe de Godfrey.

      « Je vois beaucoup plus de MacGils sur ce terrain », dit Illepra avec espoir, « et pas de trace des dragons. Peut-être Godfrey est-il ici. »

      Reece leva le regard, vit les milliers de corps et se demanda, même s’il était ici, s’ils ne pourraient jamais le trouver.

      Reece s’écarta et progressa parmi corps, comme le faisaient les autres, retournant chacun d’entre eux. Il vit tous les visages de ses gens, face à face, certains qu’il reconnaissait et d’autres non, des individus qu’il avait connus et combattu avec, des gens qui s’étaient battus pour son père. Reece fut fasciné par la dévastation qui s’était abattue sur sa terre natale, comme la peste, et il espérait sincèrement que tout était finalement passé. Il avait eu son compte de batailles et de guerres et de cadavres pour le reste de sa vie. Il était prêt à s’installer dans une vie de paix, à guérir, à reconstruire.

      « ICI ! » cria Indra, sa voix remplie d’excitation. Elle se tenait au-dessus d’un corps et le fixait.

      Illepra se tourna et arriva en courant, et les autres se rassemblèrent autour. Elle s’agenouilla à côté du corps, et des larmes inondèrent son visage. Reece s’agenouilla à côté d’elle et eut le souffle coupé de voir son frère.

      Godfrey.

      Son gros ventre dépassant, pas rasé, ses yeux fermés, trop pale, ses mains bleuies par le froid, il avait l’air mort.

      Illepra se pencha et le secoua, encore et encore ; il ne réagit pas.

      « Godfrey ! S’il te plaît ! Réveille-toi ! C’est moi ! Illepra ! GODFREY ! »

      Elle le secoua à nouveau, mais il ne se redressa pas. Finalement, frénétiquement, elle se retourna vers les autres, balayant du regard leurs ceintures.

      « Ton outre de vin ! » demanda-t-elle à O’Connor.

      Ce dernier farfouilla à sa taille, et la retira rapidement et la donna à Illepra.

      Elle la prit, la tint au-dessus du visage de Godfrey