Un Ciel Ensorcelé . Морган Райс

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Название Un Ciel Ensorcelé
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632915092



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entendit un feulement, et Krohn passa à toute vitesse à côté de lui, bondissant dans les airs et refermant ses mâchoires sur la gorge du soldat, le mettant à terre, sauvant Thor.

      Des heures de combat rapproché passèrent. Alors que Thor avait été, au début, encouragé par tous leurs succès, il devint rapidement évident que cette bataille n’était qu’une futilité, prolongeant l’inévitable. Quel que soit le nombre d’ennemis qu’ils tuaient, l’horizon continuait d’être empli d’un déploiement infini d’hommes. Et alors que Thor et les autres commençaient à être las, les hommes de l’Empire étaient frais, se déversant encore et encore.

      Thor, en perte de vitesse, ne parant pas aussi rapidement qu’auparavant, reçut soudain un coup à l’épaule, il cria de douleur, tandis que du sang s’épanchait sur son bras. Thor encaissa ensuite un coup de coude dans les côtes, et une hache de guerre s’abattit sur lui, qu’il bloqua de justesse avec son bouclier. Il avait levé ce dernier presque une seconde trop tard.

      Thor perdait du terrain, et, quand il jeta un regard alentours, il vit que les autres autour de lui étaient dans le même cas. La marée était en train de changer une fois de plus ; les oreilles de Thor étaient emplies des cris d’agonie de trop de ses hommes, qui commençaient à tomber. Après des heures de combat, ils perdaient. Bientôt, ils seraient tous achevés. Il pensa à Gwendolyn, et il refusa de l’accepter.

      Thor leva le regard vers les cieux, essayant désespérément d’invoquer n’importe quels pouvoirs qu’il lui restait. Mais ses pouvoirs Druidiques ne répondaient pas. Une trop grande quantité, il sentit, avait été drainée par son moment avec Andronicus, et il avait besoin de temps pour guérir. Il remarqua Argon sur le champ de bataille, pas aussi puissant qu’il l’avait été lui aussi, ses pouvoirs, eux aussi, usés par son combat contre Rafi. Et Alistair été affaiblie, également, ses pouvoirs vidés par la réanimation d’Argon. Ils n’avaient pas d’autres renforts. Juste la force de leurs armes.

      Thor renversa la tête vers les cieux et laissa échapper un grand cri de guerre désespéré, voulant que les choses soit différentes, que quelque chose change.

      S’il vous plaît Dieu, pria-t-il, Je vous en supplie. Sauvez-nous tous en ce jour. Je me tourne vers vous. Pas vers les hommes, pas vers mes pouvoirs, mais vers vous. Montrez-moi un signe de votre pouvoir.

      Soudain, à la surprise de Thor, l’air fut rempli par le son d’un grand rugissement, si fort qu’il semblait déchirer les cieux mêmes.

      Le cœur de Thor accéléra, reconnaissant immédiatement le son. Il regarda à l’horizon et vit, surgissant des nuages, sa vieille amie Mycoples. Thor était sous le choc, fou de joie de voir qu’elle était en vie, qu’elle était libre, qu’elle était de retour ici, dans l’Anneau, volant vers lui. C’était comme si une part de lui avait été rendue.

      Encore plus surprenant, à ses côtés Thor vit un second dragon. Un dragon mâle, avec des écailles rouges vieilles, délavées, des yeux verts brillants, l’air encore plus féroce que Mycoples. Thor regarda les deux monter dans les airs, zigzaguant, puis piquant droit sur Thor. Il se rendit compte que ses prières avaient été exaucées.

      Mycoples déploya ses ailes, arqua le cou et rugit, comme le faisait le dragon à ses côtés, et les deux crachèrent un mur de feu sur l’armée de l’Empire, éclairant le ciel. Le jour froid se fit subitement chaud, puis brûlant, alors que des murs de flammes roulaient vers eux. Thor leva sa main au visage.

      Les dragons attaquaient depuis l’arrière, donc les flammes n’atteignaient pas vraiment Thor. Cependant, le mur de feu était assez proche pour que Thor sente la chaleur, les poils sur son bras crépitèrent.

      Les hurlements de milliers d’hommes s’élevèrent dans les airs pendant que l’armée de l’Empire, division par division, était mise à feu, des dizaines de milliers de soldats criant pour leurs vies. Ils couraient dans tous les sens – mais il n’y avait nulle part pour fuir. Les dragons étaient sans pitié. Ils étaient déchaînés, et étaient en furie, prêts à assouvir leur revanche sur l’Empire.

      Une division de l’Empire après l’autre tomba à terre, morte.

      Les soldats restants face à Thor prirent panique et fuirent, essayant de fuir les dragons quadrillant le ciel, crachant des flammes partout. Mais ils courraient seulement vers leur propre mort, tandis que les dragons se concentraient sur eux, et les achevèrent un par un.

      Rapidement, Thor se retrouva à ne faire face à rien d’autre qu’un champ vide, des nuages de fumée noire, l’odeur de la chair brûlée emplissant l’air, celle du souffle des dragons, du souffre. Alors que les nuages se levaient, ils révélèrent un paysage désolé et carbonisé, sans un seul homme laissé en vie, tous les arbres et l’herbe racornis en rien d’autre que du noir et des cendres. L’armée de l’Empire, si invincible quelques minutes auparavant, avait maintenant complètement disparu.

      Thor se tint là, ébranlé, jubilant. Il vivrait. Ils vivraient tous. L’Anneau était libre. Enfin, ils étaient libres.

      Mycoples plongea et s’assit devant Thor, baissant la tête et s’ébrouant.

      Thor s’avança vers elle, souriant alors qu’il se dirigeait vers sa vieille amie, et Mycoples descendit la tête jusqu’au sol, ronronnant. Thor gratta les écailles sur sa tête, et elle la pencha et frotta son nez de haut en bas de sa poitrine, poussant son museau contre son corps. Elle ronronna de contentement, et il était évident qu’elle était ravie de voir Thor à nouveau, aussi heureuse qu’il l’était de la voir.

      Thor la monta, et se tourna, du haut de Mycoples, faisant face à son armée, des milliers d’hommes e fixant du regard avec étonnement et joie, alors qu’il brandissait son épée.

      Les hommes levèrent leurs épées et l’acclamèrent en retour. Enfin, les cieux étaient emplis du son de la victoire.

      CHAPITRE NEUF

      Gwendolyn se tenait là, les yeux levés vers Thorgrin, monté sur Mycoples, et son cœur se gonfla de soulagement et de fierté. Elle avait tracé son chemin à travers la foule dense de soldats, de retour vers la ligne de front, semant la garde de Steffen et des autres. Elle avait joué des coudes sur tout son parcours jusqu’à la clairière, et elle était debout devant Thor. Elle éclata en sanglots de joie, alors qu’elle regardait autour d’elle et vit l’Empire défait, toutes les menaces enfin disparues, et elle vit Thor, son amour, en vie, en sécurité. Elle se sentit triomphante. Elle avait l’impression que toute la noirceur et la peine des derniers mois s’étaient finalement levées, que l’Anneau était en fin de compte à nouveau en sûreté. Elle se sentit submergée de joie et de gratitude au moment où Thor la repéra et baissa les yeux sur elle avec tant d’amour, ses yeux brillants.

      Gwen était sur le point de s’avancer et de le saluer, quand soudain un bruit transperça l’air et la fit se retourner.

      « BRONSON ! » hurla-t-on.

      Gwen et les autres se tournèrent, et son cœur fut saisi d’effroi en voyant un homme émerger des cendres du côté de l’Empire. Il était resté allongé, face contre terre, recouvert des corps des soldats de l’Empire, et il se releva et les repoussa en se levant de tout son séant.

      McCloud.

      Gwen eut un frisson. McCloud avait, d’une manière ou d’une autre, survécu, s’étant comporté comme un lâche, se réfugiant sous les corps d’autres, échappant tant bien que mal au mur de flammes. Il était là, debout, avec son corps mutilé, son visage marqué, un œil manquant, et maintenant, à moitié brûlé par les flammes, ses vêtements fumant encore. Et pourtant il était en vie, l’épée à la main, lançant un regard furieux droit vers son fils, Bronson.

      Gwen éprouva un fort sentiment de dégoût à son égard. C’était l’homme qu’elle haïssait de toutes les fibres de son être, l’homme de ses cauchemars, ceux qu’elle revivait chaque nuit, l’homme qui l’avait attaquée. Il n’y avait rien d’autre qu’elle ait pu souhaiter,