Un Ciel Ensorcelé . Морган Райс

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Название Un Ciel Ensorcelé
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632915092



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tous exténués, harassés et blessés, las de la bataille. Leurs mains et pieds étaient à vif. Comment pouvaient-ils escalader directement, quand il avait fallu tout ce qu’ils avaient pour seulement descendre ?

      « Je ne peux pas continuer », dit Krog, respirant bruyamment, la voix cassée.

      Reece se sentait pareil, même s’il ne le dit pas.

      Ils étaient acculés dans un coin. Ils avaient distancé les Faws, mais pas pour longtemps. Bientôt ils les trouveraient, ils seraient surpassés en nombre et tués. Tout ce dur labeur, tous leurs efforts, tout cela pour rien.

      Reece ne voulait pas mourir là. Pas dans cet endroit. S’il devait mourir, il voulait que cela arrive là-haut, sur son propre sol, sur le continent, et avec Selese à ses côtés. Si seulement il pouvait avoir une chance supplémentaire de s’échapper.

      Reece entendit un bruit horrifique, et il se retourna pour voir les Faws, peut-être à quatre-vingt-dix mètres. Il y en avait des milliers, ils avaient déjà longé la rivière, et se rapprochaient.

      Ils sortirent tous leurs armes.

      « Il n’y a pas d’autre endroit où fuir », dit Centra.

      « Alors nous nous battrons jusqu’à la mort ! », s’écria Reece.

      « Reece ! » se fit entendre une voix.

      Reece leva le regard directement vers le mur du Canyon, et alors que la brume se dissipait, apparut un visage qu’il prit tout d’abord comme une apparition. Il ne pouvait le croire. Là, devant lui, se trouvait la femme à laquelle il venait tout juste de penser.

      Selese.

      Que faisait-elle là ? Comment était-elle arrivée là ? Et qui était cette autre femme avec elle ? On aurait dit la guérisseuse royale, Illepra.

      Les deux femmes étaient suspendues là, contre la falaise, une corde longue et épaisse enroulée autour de leurs tailles et de leurs mains. Elles descendaient rapidement, avec une corde longue et épaisse, une facile à saisir. Selese tendit le bras et lança le reste, faisant tomber une bonne quinzaine de mètres dans les airs, comme une manne venue du paradis, et qui atterrit aux pieds de Reece.

      C’est l’issue.

      Ils n’hésitèrent pas. Ils coururent tous vers la corde, et en quelques instants étaient en train d’escalader, aussi vite qu’ils le pouvaient. Reece laissa tous les autres passer en premier, et alors qu’il bondissait, le dernier homme debout, il escalada et tira la corde avec lui en même temps, pour que les Faws ne puissent pas s’en servir.

      Tandis qu’il se sortait de là, les Faws apparurent, tendant les bras et sautant pour atteindre ses pieds – et ratant de justesse Reece alors qu’il escaladait hors de portée.

      Reece s’arrêta quand il atteignit Selese, qui l’attendait sur une saillie ; il se pencha et ils s’embrassèrent.

      « Je t’aime », dit Reece, rempli de tout son être d’amour pour elle.

      « Et moi toi », répondit-elle.

      Ensemble, ils se retournèrent et se dirigèrent vers le sommet du mur du Canyon avec les autres. Ils grimpèrent, toujours plus haut. Bientôt, ils seraient de retour chez eux. Reece avait du mal à y croire.

      Chez eux.

      CHAPITRE QUATRE

      Alistair se hâta le plus vite possible en traversant le champ de bataille chaotique, slalomant entre les soldats alors qu’ils se battaient pour leur vie contre l’armée de morts-vivants s’élevant tout autour d’eux. Des grognements et des cris perçants emplissaient l’air tandis que les guerriers tuaient les vampires – et ces derniers, en retour, tuaient les soldats. L’Argent et les MacGils et les Silésiens combattaient hardiment – mais ils étaient largement surpassés en nombre. Pour chaque mort-vivant qu’ils tuaient, trois autres apparaissaient. C’était seulement une question de temps, Alistair pouvait le voir, avant que tous ses gens soient balayés.

      Alistair doubla le pas, courant de toutes ses forces, ses poumons prêts à éclater, plongeant lorsqu’un mort-vivant essaya de la frapper au visage et criant quand un autre écorcha son bras, la faisant saigner. Elle ne s’arrêta pas pour les combattre. Il n’y avait pas le temps. Elle devait trouver Argon.

      Elle poursuivit dans la direction vers laquelle elle l’avait vu en dernier, quand il affrontait Rafi et s’était effondré dans l’effort. Elle pria pour que cela ne l’ait pas tué, qu’elle puisse le relever, et qu’elle puisse le faire avant qu’elle et tous les siens ne soient tués.

      Un mort-vivant apparut, devant elle, bloquant son chemin, et elle tendit la paume ; une boule blanche de lumière le frappa dans le poitrail, le renversant en arrière.

      Cinq autres surgirent, et elle leva la main – mais cette fois, seulement une boule de lumière de plus émergea, et les quatre autres se refermèrent. Ses pouvoirs, elle fut surprise de s’en rendre compte, étaient limités.

      Alistair se tint prête pour l’attaque alors qu’ils se rapprochaient – quand elle entendit un rugissement et jeta un œil pour voir Krohn, bondissant à ses côtés et plongeant ses crocs dans leurs gorges. Les morts-vivants s’en prirent à lui, et Alistair saisit sa chance. Elle donna un coup de coude dans la gorge d’une des créatures, le faisant tomber, et fila.

      Alistair se fraya un chemin à travers le chaos, désespérée, le nombre de vampires croissant à chaque instant, son peuple commençant à être repoussé. Alors qu’elle plongeait et slalomait, elle émergea enfin dans une petite clairière, l’endroit où elle se souvenait avoir vu Argon.

      Alistair parcourut rapidement le sol du regard, et finalement, parmi tous les corps, elle le trouva. Il était étendu là, affalé par terre, roulé en boule. Il reposait dans une petite clairière et avait manifestement jeté une sorte de sort pour garder les autres éloignés de lui. Il était inconscient, et tandis qu’Alistair se ruait à ses côtés, elle espéra et pria pour qu’il soit encore en vie.

      Alors qu’elle se rapprochait, Alistair se sentit enveloppée, protégée dans sa bulle magique. Elle mit un genou à terre à côté de lui et respira un grand coup, enfin à l’abri du combat tout autour d’elle, trouvant un peu de répit dans l’œil du cyclone.

      Cependant Alistair fut aussi frappée de terreur alors qu’elle baissait les yeux sur Argon : il était allongé là, yeux clos, ne respirant pas. Elle était envahie de panique.

      « Argon ! » cria-t-elle, secouant ses épaules des deux mains, tremblant. « Argon, c’est moi ! Alistair ! Réveillez-vous ! Vous devez vous réveiller ! »

      Argon restait là, sans réaction, bien que tout autour d’elle la bataille s’intensifiait.

      « Argon, s’il vous plaît ! Nous avons besoin de vous. Nous ne pouvons pas affronter la magie de Rafi. Nous n’avons pas les compétences que vous avez. S’il vous plaît, revenez parmi nous. Pour l’Anneau. Pour Gwendolyn. Pour Thorgrin. »

      Alistair le secoua, malgré cela il ne réagit pas.

      Désespérée, une idée lui vint à l’esprit. Elle posa ses paumes sur sa poitrine, ferma les yeux et se concentra. Elle fit appel à toute son énergie intrinsèque, le peu qu’il lui restait, et lentement, elle sentit ses mains chauffer. Tandis qu’elle ouvrait les yeux, elle vit une lumière bleue émaner de ses paumes, se propageant sur sa poitrine et ses épaules. Rapidement, elle enveloppa son corps tout entier. Alistair utilisait un ancien sort qu’elle avait autrefois appris, pour ranimer les malades. Cela l’épuisait, et elle sentit toute son énergie quitter son corps. Alors qu’elle s’affaiblissait, elle voulut qu’Argon revienne.

      Alistair s’effondra, épuisée par l’effort, et reposa à côté d’Argon, trop faible pour bouger.

      Elle sentit un mouvement, regarda par-dessus son épaule et vit avec étonnement Argon commencer à s’étirer.

      Il s’assit et se tourna vers elle, ses yeux brillants