Oscillant entre la majesté artificielle des icônes byzantines et la profondeur naturaliste initiée par Giotto, l’art des primitifs italiens incarne les premiers pas vers l’art de la Renaissance. S’essayant à d’autres supports, ces premiers artistes délaissèrent peu à peu la fresque pour les panneaux de bois amovibles. Si le hiératisme des visages peut choquer nos yeux néophytes, à l’époque, cette distanciation soulignait la divinité des personnages représentés. Cette sacralité était renforcée par les fonds illuminés à la feuille d’or. L’élégance de la ligne et le choix des couleurs les plus denses concouraient également à rendre perceptible l'invisible. Ce livre s’attache à souligner l’importance capitale que joua l’humanisation du sacré, ouvrant une porte discrète mais définitive vers l’humanisme cher à la Renaissance.
Les Demoiselles d’Avignon : cinq jeunes femmes qui marquèrent à jamais l’art moderne. Par ces visages vus à la fois de face et de profil, par ces corps anguleux dans lesquels les voluptueuses formes féminines ont disparu au profit de lignes asymétriques, Picasso révolutionna toute l'histoire de la peinture. Le cubisme naquit ainsi en 1907. En transformant les formes naturelles en cylindres et en cubes, les peintres cubistes comme Juan Gris ou Robert Delaunay, entraînés par Braque et Picasso, imposèrent une nouvelle vision du monde, en opposition totale avec les principes des impressionnistes. Largement diffusé en Europe, le cubisme se développa rapidement en phases successives, lesquelles menèrent l’histoire de l’art à toute la richesse du XXe siècle : du Futurisme de Boccioni à l’Abstraction de Kandinsky, du Suprématisme de Malevitch au Constructivisme de Tatline. En associant le texte fondateur de Guillaume Apollinaire à l’étude du Dr Eimert, cet ouvrage offre une nouvelle interprétation de ce moment crucial pour la modernité et permet de redécouvrir, au travers de leurs biographies, les principaux représentants du mouvement.
Pendant plus d’un millénaire, depuis sa création en 330 jusqu’à sa chute en 1453, l’Empire byzantin fut le berceau d’une effervescence artistique que l’on commence seulement à redécouvrir. Riches de l’héritage des cultures romaine, orientale ou chrétienne, les artistes byzantins élaborèrent une tradition architecturale et picturale, empreinte de symbolisme, dont l’influence dépassa largement les frontières de l’Empire. Ainsi, l’Italie, l’Afrique du Nord et le Proche-Orient conservent-ils les vestiges de cet art raffiné, mystique et lumineux. La magnificence des palais, des églises, des peintures, des émaux, des céramiques ou encore des mosaïques garantit par ailleurs, à cet art, son rayonnement et son intemporalité.
La période baroque s’étend du début du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe siècle. Réponse des artistes à l’exigence de grandeur solennelle prônée par l’Église catholique de l’après concile de Trente, l’art baroque, par sa monumentalité et son emphase, séduisit les grandes cours européennes. L’architecture est, sans aucun doute, parmi les arts, celui qui laissa le plus de traces dans toute l’Europe, parsemant le continent de magnifiques églises et palais baroques, à la hauteur de la puissance de ses commanditaires. Le Bernin, pour l’école du Sud, et Rubens, pour celle du Nord, représentent à eux seuls l’importance de cette période artistique. Riche d’une vision englobant les arts de la peinture, de la sculpture et de l’architecture, cet ouvrage offre un aperçu complet sur cette période passionnante de l’histoire de l’art.
Le terme « Art nouveau » désigne un style décoratif et architectural qui se développe dans les années 1880-1890 en Occident. Né en réaction contre les dérives de l’industrialisation et le vide créatif qu’elle entraîne, l’Art nouveau est à l’origine d’une véritable renaissance des arts décoratifs. L’objectif premier est la création d’une nouvelle esthétique de la nature, par un retour à l’étude du motif naturel. Pour ce faire, des artistes tels que Gustav Klimt, Koloman Moser, Antoni Gaudí, Jan Toorop et William Morris privilégient la recherche technique et la nouveauté des formes. Cette mode n’a eu de cesse, depuis son triomphe lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900, d’inspirer les créateurs. Son successeur, l’Art déco, se développera après la première guerre mondiale.
« N’ayez rien dans vos maisons que vous ne considérez pas utile ou croyez être beau. » Cette citation de William Morris pourrait résumer à elle seule les Arts & Crafts, mouvement unique qui, en Angleterre, provoqua une véritable réforme des arts appliqués. Fondés par John Ruskin, puis véritablement mis en œuvre par William Morris, les Arts & Crafts véhiculèrent des idées révolutionnaires dans l’Angleterre victorienne. Au milieu de l’ère industrielle « sans âme » qui standardisait les objets, les Arts & Crafts proposèrent de remettre l’esthétique au sein de la production. L’artisanat et le design devinrent ainsi le cœur de cette idéologie nouvelle. Influençant de nombreux domaines à travers le monde, les tendances Arts & Crafts se traduisirent essentiellement dans le design, l’architecture ou la peinture.
Art Deco style was established on the ashes of a disappeared world, the one from before the First World War, and on the foundation stone of a world yet to become, opened to the most undisclosed promises. Forgetting herself in the whirl of Jazz Age and the euphoria of the “Années Folles”, the Garçonne with her linear shape reflects the architectural style of Art Deco: to the rounded curves succeed the simple and plain androgynous straight line… Architecture, painting, furniture and sculpture, dissected by the author, proclaim the druthers for sharp lines and broken angles. Although ephemeral, this movement keeps on influencing contemporary design.
A symbol of modernity, the Viennese Secession was defined by the rebellion of twenty artists who were against the conservative Vienna Künstlerhaus' oppressive influence over the city, the epoch, and the whole Austro-Hungarian Empire. Influenced by Art Nouveau, this movement (created in 1897 by Gustav Klimt, Carl Moll, and Josef Hoffmann) was not an anonymous artistic revolution. Defining itself as a “total art”, without any political or commercial constraint, the Viennese Secession represented the ideological turmoil that affected craftsmen, architects, graphic artists, and designers from this period. Turning away from an established art and immersing themselves in organic, voluptuous, and decorative shapes, these artists opened themselves to an evocative, erotic aesthetic that blatantly offended the bourgeoisie of the time. Painting, sculpture, and architecture are addressed by the authors and highlight the diversity and richness of a movement whose motto proclaimed “for each time its art, for each art its liberty” – a declaration to the innovation and originality of this revolutionary art movement.
Symbolism appeared in France and Europe between the 1880s and the beginning of the 20th century. The Symbolists, fascinated with ancient mythology, attempted to escape the reign of rational thought imposed by science. They wished to transcend the world of the visible and the rational in order to attain the world of pure thought, constantly flirting with the limits of the unconscious. The French Gustave Moreau, Odilon Redon, the Belgians Fernand Khnopff and Félicien Rops, the English Edward Burne-Jones and Dante Gabriel Rossetti, and the Dutch Jan Toorop are the most representative artists of the movement.
The Russian Avant-garde was born at the turn of the 20th century in pre-revolutionary Russia. The intellectual and cultural turmoil had then reached a peak and provided fertile soil for the formation of the movement. For many artists influenced by European art, the movement represented a way of liberating themselves from the social and aesthetic constraints of the past. It was these Avant-garde artists who, through their immense creativity, gave birth to abstract art, thereby elevating Russian culture to a modern level. Such painters as Kandinsky, Malevich, Goncharova, Larionov, and Tatlin, to name but a few, had a definitive impact on 20th-century art.