La nuit de Noël dans tous les pays. Alphonse Chabot

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Название La nuit de Noël dans tous les pays
Автор произведения Alphonse Chabot
Жанр Языкознание
Серия
Издательство Языкознание
Год выпуска 0
isbn 4064066088262



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la grâce de Dieu et le concours de nos amis, nous espérons mener à bonne fin.

       Cette brochure et les deux précédentes «Noël dans les Pays étrangers» et «Les Crèches de Noël dans tous les Pays» se vendent au profit des trois Ecoles libres et des Oeuvres paroissiales de Pithiviers. Nous prions nos lecteurs de les faire connaître autour d'eux.

       DANS TOUS LES PAYS

       Table des matières

       Table des matières

       QU'ON Y RACONTE

       Table des matières

      Quelles douces heures que celles des veillées de décembre et quel charme elles ont laissé dans nos souvenirs d'enfance!

      Alors au foyer brillent les joyeuses flambées, pendant que le vent ébranle la maison et que la pluie bat les vitres. Vous voyez d'ici, n'est-ce pas, la salle bien close la lampe sous son abat-jour, le feu de sarments qui pétille avec un bruit sec, illuminant le plafond à solives.

      Bébé, heureux et affairé, trottine dans la chambre; il touche au soufflet, renverse la pelle et regarde avec étonnement et envie son père qui tisonne, tandis que les flammes bleuâtres, longues et minces, lèchent l'écusson de la vieille cheminée aux teintes noires et luisantes.

      Assis au coin du feu, le grand-père se chauffe tout pensif, tandis que la marmite fait «glouglou» et que de chaque côté de son lourd couvercle s'échappe un mince filet de vapeur.

      La maîtresse du logis a quitté sa belle coiffe et pris le bonnet du soir; debout, la main gauche posée sur la hanche, elle tourne et retourne, de sa main droite, sa grande cuillère de bois dans le ragoût qui «mijote» sur le fourneau.

      Dans un coin de la chambre, grand'mère explique à sa petite-fille les enluminures d'un vieil almanach déjà noirci par les années.

      La vieille horloge, au large balancier de cuivre, frappe lourdement ses coups...

      Telles sont à peu près les veillées d'hiver dans la plupart des campagnes.

      La veillée de Noël revêt un caractère particulier, surtout dans le Midi de la France.

      Elle comprend:

      Le repas maigre (appelé en Provence gros souper);

      Les divertissements;

      Les légendes.

      I.—LE REPAS MAIGRE.

      «Il existe dans notre Auvergne des coutumes qui, pour être moins éclatantes, n'en ont pas moins un charme tout particulier et un sens profondément chrétien. La veille de Noël, la nuit venue, la table est dressée devant le foyer. On la couvre d'une nappe bien blanche, et, au centre d'une magnifique brioche, on place un chandelier en cuivre soigneusement fourbi. La maîtresse de la maison fouille dans la grande armoire et revient avec une chandelle précieusement enveloppée dans du papier gaufré.

      «La belle chandelle prend place au milieu de la table.

      «... Les préparatifs termines, mon vieux père, quoique malade, veut assister au repas. Il prend, de sa main tremblante, la chandelle de Noël, l'allume, fait le signe de la croix, puis l'éteint et la passe au frère aîné. Celui-ci, debout et tête nue, l'allume à son tour, se signe, l'éteint, puis la passe à sa femme. La chandelle passe ainsi de main en main, pour que chacun, à son rang d'âge, puisse l'allumer. Elle arrive enfin entre les mains du dernier né. Aidé par sa mère, celui-ci l'allume à son tour, se signe et, sans l'éteindre, la place au milieu de la table, où elle brille—bien modestement—pendant tout le repas.

      «Ce rite accompli, le repas commence joyeux, animé, assaisonné par le jeûne de la vigile, agrémenté par l'apparition de la traditionnelle soupe au fromage et par les surprises que ménage la cuisinière. Et quand les grâces sont dites, les enfants vont se coucher, bercés par l'espoir—souvent trompé—d'aller à la Messe de minuit. On roule dans le foyer une grosse souche, et on attend minuit, en chantant les vieux Noëls ou en racontant les histoires d'autrefois.

      On nous écrit des Salces (Lozère):

      «Quelquefois la ménagère, la mère de famille, n'a pas pu assister à la Messe de minuit. Elle a dû préparer le réveillon. Ce repas consiste souvent, dans nos montagnes, en lait bouilli et chaud, saucisses fraîches et autres productions de la ferme, sans exclure la rasade de vin pétillant.»

      La chandelle de Noël, conservée précieusement, est allumée au matin du premier jour de l'an, quand les parents et les amis viennent, avant l'aube, offrir leurs voeux empressés. C'est elle encore qui éclaire de ses dernières lueurs les royautés éphémères du jour de l'Épiphanie.

      Cette gracieuse coutume a été célébrée par un de nos meilleurs poètes:

      LES CHANDELLES DE NOËL

      Aujourd'hui que l'acétylène,

      Le gaz ou l'électricité

      Ont détrôné sans nulle gêne

      L'antique et fumeuse clarté

      De la Chandelle,

      Peut-on vraiment

      Vous parler d'elle

      En ce moment?

      Cependant elle vit encore

      Et se livre à de beaux exploits

      Quand, de Minuit jusqu'à l'Aurore,

      Elle rayonne en maints endroits.

      Venez plutôt dans la Lozère:

      Au début de tout Réveillon

      Une Chandelle seule éclaire

      La familiale collation.

      L'aïeule, d'une main tremblante,

      L'allume, se signe... et l'éteint;

      Puis, enfants, serviteurs et servante

      De même font, d'un tour de main.

      Précieusement conservée,

      Dame Chandelle, huit jours après,

      Avec sa mèche ravivée

      Éclaire