Mûr pour la Pagaille. Фиона Грейс

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Название Mûr pour la Pagaille
Автор произведения Фиона Грейс
Жанр Современные детективы
Серия Roman à Suspense en Vignoble Toscan
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094343068



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courant dans l’allée, Olivia se rendit compte que, si ce perchoir avait failli s’effondrer quelque temps auparavant, c’était peut-être parce qu’il était le préféré de sa chèvre. Il fallait qu’elle protège ses rebords de fenêtre et ses balcons contre sa chèvre. Peut-être Danilo, qui était charpentier et artisan du bois professionnel, pourrait-il entreprendre ce chantier quand il en aurait le temps.

      – Bonjour, cria-t-elle quand Danilo ouvrit la porte.

      Olivia monta dans le pick-up.

      Elle avait emballé l’éclat de verre dans d’épaisses couches de papier journal avant de le mettre dans un sac en plastique. Elle plaça le sac sur le siège arrière du pick-up.

      L’intérieur en cuir était d’une propreté irréprochable et remarquablement luxueux. Comme Danilo utilisait ce véhicule pour livrer ses meubles de rangement raffinés et ses autres créations faites main, Olivia avait supposé qu’il serait plein de sciure et de clous éparpillés. C’était complètement le contraire. Aujourd’hui, on la conduisait dans une voiture de luxe.

      Danilo lui passa un café.

      – Je les ai pris à la boulangerie, dit-il. Comment peut-on voyager sans café à emporter ?

      – C’est essentiel, convint Olivia en sirotant son café dans le gobelet fumant.

      Le café était excellent et ils allaient visiter la ville principale de la Toscane. Cette journée était bien partie pour être exceptionnelle, décida-t-elle en se détendant sur son siège et en admirant la campagne qui défilait de plus en plus vite à mesure que Danilo accélérait sur la route principale.

      – Ma tante habite juste à l’extérieur de Florence, expliqua Danilo. Quand nous étions plus jeunes, ma sœur et moi, nous passions les week-ends chez elle et nous allions visiter le centre-ville. À chaque fois, nous changions d’itinéraire. C’est un des bons côtés de cette ville. Elle est beaucoup plus petite qu’on ne pourrait le croire.

      – Peut-on la traverser à pied ? demanda Olivia, étonnée.

      – Il faut moins d’une heure pour aller à pied d’un côté du centre-ville de Florence à l’autre. Bien sûr, ça prend plus finalement longtemps parce qu’il y a beaucoup à voir en route. Comme il y en a trop pour une journée, j’essaierai de me souvenir de ce que nous avons préféré. Que veux-tu voir, Olivia ?

      – Le Ponte Vecchio a toujours été le premier sur ma liste, dit Olivia. De plus, bien que ce ne soit pas dans le centre-ville, cela fait longtemps que j’ai envie de visiter le Castello del Trebbio. Si nous pouvons voir ces deux endroits aujourd’hui, je l’annoncerai sur les médias sociaux et je posterai les photos en chemin.

      Danilo sourit.

      – C’est faisable. Ma sœur travaillait autrefois dans une bijouterie du Ponte Vecchio. Je te montrerai le magasin où elle travaillait l’été.

      Olivia ne put s’empêcher de pousser un soupir de jalousie. Les Italiens savaient-ils même la chance qu’ils avaient d’habiter entourés par autant d’histoire ? Ce serait merveilleux de trouver un travail dans un magasin de quartier situé sur le pont le plus célèbre du monde.

      – Je suis content que nous ayons échappé aux pires des embouteillages, dit Danilo en accélérant sur l’Autostrada. En général, avant neuf heures, cette autoroute est chaotique.

      Danilo faufila son pick-up en expert entre quelques voitures plus lentes puis s’installa dans la voie rapide. Quelques minutes plus tard, ils aperçurent la ville. Olivia vit des tourelles et des tours qui luisaient d’un éclat doré dans le soleil matinal sur un fond majestueux de collines.

      – Au nord de la ville, il y a Fiesole et Settignano, deux villes très pittoresques, dit Danilo en remarquant qu’Olivia était fascinée par le paysage qui arrivait devant eux. Comme elles sont sur des collines, elles te donnent toutes les deux une vue panoramique de Florence. Nous pourrons peut-être les visiter un autre jour.

      – Je crois que je viens d’ajouter une excursion dans ces deux villes à ma liste d’endroits à visiter, dit Olivia.

      Elle soupçonnait que cette liste risquait de s’allonger beaucoup plus au cours de la journée.

      Quittant l’autoroute, Danilo se faufila dans un labyrinthe de rues toujours plus étroites.

      – On va s’arrêter ici, annonça-t-il quelques minutes plus tard en se garant dans une place de parking juste après qu’un bus touristique l’avait libérée. Si on va plus loin en ville, on atteint la zona a traffico limitato, où on ne peut conduire que si on a un permis spécial.

      Une fois la voiture garée, ils en descendirent. À l’arrière, Danilo prit une veste en cuir marron stylée. Quand il se la mit sur son tee-shirt blanc, Olivia ne put s’empêcher d’admirer ses bras, qui étaient tonifiés et musclés. Son ami était en excellente forme !

      Bien sûr, comme leur amitié était platonique, elle n’avait aucune raison de continuer à le regarder. C’était seulement une observation désintéressée, se rappela Olivia, qui détourna le regard non sans difficulté, prit sa propre veste dans la voiture et se mit ses lunettes de soleil.

      Il y avait énormément d’autres belles choses à voir. Le souffle coupé, Olivia admira la beauté des bâtiments en pierre qui l’entouraient et se rappela que Florence était considérée comme le lieu d’éclosion de la Renaissance. Or, ce n’était pas seulement à cause de la magnificence de son architecture, avec sa maçonnerie raffinée et ses tourelles et ses flèches spectaculaires, mais aussi à cause des trésors culturels que contenaient ces bâtiments.

      – Voici un endroit où ils font d’excellents paninis pour le petit-déjeuner. Il faut qu’on se nourrisse pour faire nos visites, non ? dit Danilo en descendant dans la ruelle pavée.

      – Absolument, acquiesça Olivia.

      Elle n’avait pas prévu que Danilo s’avérerait être un compagnon de voyage de sensibilité aussi similaire à la sienne. Comme Olivia ne mangeait pas beaucoup le matin, quand Danilo avait garé la voiture à Florence, elle avait eu très faim.

      Il l’emmena dans un restaurant minuscule, guère plus grand qu’une cabine d’essayage, avec quatre tabourets tout contre le comptoir.

      – Salve, salve, dit-il pour saluer le propriétaire. Que veux-tu manger ? demanda-t-il à Olivia.

      Olivia parcourut le menu, contente que son italien s’améliore. D’un coup d’œil, elle reconnut les mots pour artichauts, poulet, poivrons grillés et tomates séchées au soleil.

      – Est-ce que tu te sens courageuse, aujourd’hui ? demanda Danilo avec un sourire de travers. Je vois qu’il y a des panini di lampredotto au menu. C’est un des plats les plus traditionnels de Florence, mais il faut que je t’avertisse : il est à base de panse de vache.

      – De panse de – quoi ? demanda Olivia, alarmée.

      – Le goût est délicieux. Tu peux me faire confiance. La viande est caoutchouteuse, mais elle a très bon goût.

      – D’accord, convint Olivia sans grande conviction.

      Elle commençait à se demander si elle avait bien choisi. Que ferait-elle si c’était immangeable ? Est-ce que Danilo serait offensé ?

      Quand la nourriture fut servie, elle dut admettre que la viande, qui était dans un pain croustillant, n’avait pas l’air appétissante. Les morceaux triangulaires de viande pâle ne l’attiraient pas.

      – Euh, dit-elle en se demandant comment refuser sans l’offenser.

      – C’est un bon petit plat toscan, expliqua Danilo en adressant à Olivia un sourire encourageant. Dans notre histoire, il y avait beaucoup de pauvres en ville, donc, on utilisait toutes les parties de l’animal. Certains plats sont devenus des spécialités gastronomiques traditionnelles et ont survécu au temps. Sens ça. Vas-y.

      Olivia