Mûr pour la Pagaille. Фиона Грейс

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Название Mûr pour la Pagaille
Автор произведения Фиона Грейс
Жанр Современные детективы
Серия Roman à Suspense en Vignoble Toscan
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094343068



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constata avec soulagement et surprise que la viande était caoutchouteuse mais délicieuse. Les goûts lui explosaient sur la langue, riches, consistants et différents de tout ce qu’elle avait mangé avant ce jour.

      Elle imagina être une paysanne locale plusieurs siècles auparavant. Elle rentrait à la maison après une longue journée de travail et sentait cette viande qui cuisait lentement dans un pot. Elle comprit alors que ce plat avait dû être apprécié pour son goût et aussi parce qu’il était très nourrissant.

      De toute façon, elle était contente de l’avoir essayé et n’eut aucune difficulté à le finir jusqu’à la dernière bouchée. Elle voyait que Danilo était ravi de sa témérité.

      – Maintenant, suis-moi. Au bout de cette rue, il y a la Galleria dell’Accademia.

      Descendant de sa chaise, Olivia quitta le minuscule restaurant et accompagna Danilo. Elle vit une petite file d’attente de gens qui attendaient une porte plus loin, mais elle ne savait pas ce qu’il y avait à l’intérieur. La rue était étroite, chose à laquelle Olivia s’habituait déjà dans cette ville, et un drapeau flottait devant la porte.

      – C’est l’endroit où beaucoup des sculptures les plus célèbres de Florence sont conservées, dont le David de Michel-Ange, dit Danilo.

      Olivia eut le souffle coupé. Jamais elle n’aurait cru qu’elle verrait cette statue en vrai. Elle avait oublié qu’elle était à Florence.

      – Permets que j’achète les tickets, proposa-t-elle, car elle voulait vraiment contribuer à leur journée touristique.

      Quand ils entrèrent, elle eut à nouveau le souffle coupé.

      Devant elle, il y avait une statue. Elle reconnut L’Enlèvement des Sabines.

      – C’est la Salle du Colosse, lui dit Danilo. Cette statue est le modèle en plâtre de la statue originale en marbre sculptée par Giambologna. Comme tu le saurais par cœur toi aussi si ta tante te l’avait dit vingt fois jusqu’à te donner envie de t’enfuir définitivement, c’était un exercice de sculpture. Le défi était de former un groupe de trois figures proches les unes des autres dans un seul grand bloc de marbre. C’était la première fois qu’on le faisait et cela a demandé des compétences énormes.

      Hypnotisée par la poésie de leur mouvement, Olivia aurait pu admirer ces figures entremêlées pendant des heures, mais il y avait beaucoup d’autres choses à voir dans la salle. Des peintures de la Renaissance et des retables couvraient les murs et elle passa de l’un à l’autre, fascinée par les histoires que racontaient ces œuvres d’art et l’ouverture sur les siècles passés à laquelle leurs cadres extravagants donnaient accès.

      – Le Cassone Adimari est une autre œuvre à voir absolument dans cette salle, dit Danilo en désignant une œuvre d’art richement illustrée. C’est une scène de mariage située dans le centre-ville de Florence, comme tu le vois grâce au Baptistère Saint-Jean que l’on voit à l’arrière-plan. C’est parce qu’il représente la vie de la Renaissance avec une telle abondance de détails que ce tableau est aussi célèbre.

      – Les tenues sont étonnantes. Les broderies. Les chapeaux ! s’exclama Olivia en regardant de près les tenues raffinées des nobles représentés dans cette scène.

      – Avant que nous n’arrivions à la Tribune, où l’on peut voir le David de Michel-Ange, nous allons traverser la Galerie des Captifs. Voici les célèbres Esclaves que Michel-Ange a sculptés, dit Danilo.

      Avançant dans la longue salle avec enthousiasme, Olivia contempla avec fascination les sculptures inachevées. Elle devina que c’était pour cette raison que l’on avait appelé cette salle ainsi, car les figures avaient bien l’air prisonnières de leurs socles de marbre. Quand Olivia admira la sculpture, elle fut stupéfaite par le sens des proportions parfait de l’artiste et par la beauté qu’il transmettait à son œuvre, alors qu’elle était inachevée.

      Bien sûr, le plus beau moment de la visite fut la célèbre statue du David. Olivia apprit que, à l’origine, cette sculpture avait été disposée à l’extérieur, mais qu’on l’avait amenée à l’intérieur en 1873 pour la protéger contre les dégâts et les intempéries. Même si Olivia l’avait vue de nombreuses fois sur des photos, elle pouvait maintenant admirer en réalité cette statue immaculée de cinq mètres, elle pouvait la contourner et la contempler sous tous les angles et cela comblait entièrement la liste de ce qu’Olivia avait voulu voir à Florence.

      Elle aurait pu passer une journée entière à explorer ces lieux fascinants, mais Danilo l’avertit que, si elle voulait se rendre à une autre de ses destinations à ne pas rater, il était temps de quitter la Galleria dell’Accademia.

      – Il faut que nous nous arrêtions à un autre endroit avant d’atteindre le Ponte Vecchio, car je crois qu’il y a un autre musée qui te plaira, dit Danilo.

      Quand ils sortirent de la galerie, Olivia suivit Danilo avec enthousiasme. Danilo avait raison : cette ville était faite pour les piétons. D’ailleurs, les pieds s’avérèrent être le thème de leur prochaine destination.

      Elle éclata de rire, stupéfaite, quand elle atteignit l’entrée du Museo Salvatore Ferragamo, dédié à l’histoire des chaussures et de la mode.

      – Seulement en Italie, dit-elle en souriant.

      Fascinée, elle apprit que le légendaire Salvatore Ferragamo, né dans une famille nombreuse et pauvre, avait fabriqué sa première paire de chaussures pour sa sœur à seulement neuf ans et avait ouvert son propre magasin de chaussures à treize ans. Après être parti aux États-Unis, où il était resté plus de dix ans et avait acquis le surnom de « Cordonnier des Stars », il était retourné à Florence et avait commencé à créer des chaussures pour les femmes les plus riches et les plus puissantes du monde.

      L’intérieur du musée était encore plus attirant qu’elle l’avait imaginé. Présentées du point de vue du respect de l’environnement et de la durabilité, les chaussures anciennes présentes en vitrine étaient fascinantes et comprenaient des modèles de chaussures créées et possédées par Ferragamo de 1920 à 1960 et aussi des chaussures allant des années 1960 à l’époque actuelle.

      Ce qui intrigua le plus Olivia, ce fut que, malgré sa célébrité, Ferragamo avait été insatisfait parce qu’il avait produit des chaussures qui étaient belles à regarder mais très inconfortables à porter. Donc, pendant son séjour aux États-Unis, il avait suivi des cours universitaires sur l’anatomie. Quand Olivia regarda les magnifiques chaussures produites sur mesure pour Marilyn Monroe, Greta Garbo et Audrey Hepburn, elle se demanda si elles avaient appartenu à la catégorie « qui font mal » ou « agréables à porter ». Comme elle ne le savait que trop bien elle-même, on ne pouvait pas le savoir rien qu’en les regardant.

      Quand elle quitta le musée, Olivia pensa obsessionnellement à aller s’acheter des chaussures mais, heureusement pour son budget, elle n’en eut pas le temps parce que Danilo l’emmena dans une autre ruelle sinueuse et montra une chose qui s’étendait devant eux.

      – Voici le Ponte Vecchio, dit-il.

      Olivia contempla le pont avec étonnement. Ce pont pittoresque au charme suranné donnait l’impression qu’il était traversé par un train. Seulement, ce n’était pas un train, mais des rangées de boutiques agglutinées les unes contre les autres. Sur un pont !

      – C’est le seul pont qui ait survécu à la Seconde Guerre Mondiale, expliqua Danilo.

      Marchant sur la passerelle carrelée en pierre, Olivia eut l’impression qu’elle traversait l’histoire. Les rangées de boutiques disposées des deux côtés du pont ne laissaient pas entrer beaucoup de lumière naturelle, mais les fenêtres des boutiques étaient vivement éclairées et leurs trésors étincelaient. Quand Olivia leva les yeux, elle vit des rangées de lampes disposées sur toute la largeur de la bande étroite d’espace dégagé. La nuit, elles devaient transformer le pont en château de contes de fées,