Название | Mûr pour la Pagaille |
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Автор произведения | Фиона Грейс |
Жанр | Современные детективы |
Серия | Roman à Suspense en Vignoble Toscan |
Издательство | Современные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094343068 |
Olivia aimait les mèches violettes. Elles étaient vives, mais elles allaient bien à son teint olive et elles étaient coupées de près.
– Oui, répondit Danilo en grimaçant. J’imagine que c’est mieux que du rose.
Il regarda Olivia en fronçant les sourcils d’un air perplexe.
– Je vois que tu as du sable dans les cheveux ce soir.
Ils se turent tous les deux, comprenant que cela pourrait les remmener au sujet qu’ils avaient réussi à éviter.
– Si tu te penches en avant, je te l’enlève, proposa Danilo.
Olivia se pencha en avant avec gratitude pour qu’il puisse lui enlever le sable des cheveux.
– As-tu trouvé quelque chose d’intéressant ici ? demanda-t-elle.
– J’ai emmené ma voiture pour avoir de la lumière, expliqua Danilo. La grange est très sombre et je ne voulais pas rater quelque chose d’important.
Olivia soupira.
– Je commence à me dire que cette unique bouteille de vin rare que j’ai trouvée à la fin de l’été était le seul objet du tas et que, en passant le reste au peigne fin, nous n’allons récolter qu’une année de travail alors qu’une chargeuse à godet pourrait le faire en un jour.
La grange frustrait Olivia. Elle n’était pas patiente, même si elle savait que la viticulture lui apprendrait à l’être, par la force si nécessaire. Cependant, ces gravats l’obsédaient. Les fouiller lui semblait inutile. Une grange dégagée et propre correspondrait mieux à son rêve. Était-il possible que ce tas poussiéreux contienne des objets précieux ou est-ce qu’elle perdait son temps ?
– Je suis certain qu’il y a autre chose à découvrir, insista Danilo.
Olivia voyait que cette recherche le passionnait. La promesse peu crédible de ce tas poussiéreux avait peut-être réveillé le chasseur de trésor qui sommeillait en lui.
Personnellement, Olivia pensait plutôt que c’était la réserve fermée à clé, cachée dans les arbres au sommet de la colline dans une partie éloignée de la ferme de huit hectares, qui regorgeait de trésors.
Pourtant, elle n’avait pas appelé de serrurier ou essayé de forcer la porte mais avait décidé d’attendre de voir si elle pourrait trouver la clé d’origine. Ce qui se trouvait dans cette salle en pierre massive y était resté enfermé pendant des décennies et n’allait pas s’en aller tout seul. Quelques semaines de plus n’y changeraient rien.
De plus, Olivia se rendait compte qu’elle envisageait cet endroit secret comme une réserve de Schrödinger. Tant qu’elle restait fermée, elle était potentiellement pleine de trésors. Si on l’ouvrait, elle risquait de ne révéler que vide et déception.
Pour l’instant, il valait mieux s’attaquer au tas de gravats : il était gros et visible, il encombrait sa salle de vinification et il fallait l’enlever. Quand il ne serait plus là, Olivia décida qu’elle prendrait une décision sur la réserve. Au moins, si la clé était dans le tas, ils l’auraient trouvée à ce stade.
– Travaillons un peu plus longtemps, dit-elle, sachant que Danilo continuerait probablement quand même. Demain, c’est mon jour de congé, donc, ça ne me gêne pas de me salir et de me couvrir de poussière. De plus, il faut que je m’occupe, parce qu’un célèbre critique de vins local va visiter l’exploitation viticole le lendemain. Il possède un gros site web et il va tester mon nouveau rosé. Je me sens déjà nerveuse !
– Raffaele di Maggio va vous rendre visite ?
À la grande surprise d’Olivia, Danilo fronça les sourcils comme s’il ne pensait pas que ce soit une bonne nouvelle.
– Je suis sûr qu’il aimera ton rosé, ajouta-t-il avec emphase, mais Olivia soupçonnait qu’il essayait autant qu’elle de s’en convaincre.
Maintenant, elle fronçait les sourcils, elle aussi, perturbée par la réaction bizarre de Danilo. Elle se remonta les manches et commença à fouiller dans les gravats. C’était un travail de fourmi salissant, mais Olivia dut admettre que la lumière des phares leur facilitait la tâche.
– Ah ! s’écria-t-elle quand elle repéra un éclat lumineux de verre.
– Tu as trouvé quelque chose ? demanda Danilo, qui se précipita pour voir.
Olivia préleva soigneusement un gros morceau de verre du tas.
– C’est seulement un éclat de verre, dit-elle, déçue. L’espace d’un instant, j’avais cru que cela ressemblait à une bouteille entière. On voit que cet éclat a appartenu à une bouteille. Regarde cette forme bizarre. Il y a tout le goulot et une partie du côté.
Elle tint l’éclat de verre dans la lumière. Il venait d’une bouteille de forme inhabituelle avec une courbe large et évasée et il était d’un vert foncé tacheté.
– Il y en a peut-être d’autres enfouies ici, dit Danilo. Ce sera peut-être comme les pièces d’un puzzle.
Il fronça les sourcils d’un air songeur.
– À Florence, j’ai un ami qui est marchand de vin et expert en histoire locale. Il pourra peut-être nous fournir plus d’informations rien qu’avec ce morceau. Demain, je vais à Florence pour y récupérer des poignées de tiroir en bronze. Je pourrai lui en parler.
– Vraiment ? C’est très gentil de ta part, dit Olivia.
Alors qu’ils contemplaient la bouteille ensemble, Olivia se rendit compte que leurs têtes se touchaient presque. Ses cheveux blonds devaient chatouiller le visage à Danilo. Il ne semblait pas en être gêné, ou même le remarquer, et elle fut contente qu’ils aient atteint ce niveau de confiance mutuelle.
Même si leur relation avait mal commencé, Olivia était ravie qu’il soit un bon ami, maintenant. Il était très amusant. De plus, n’était-il pas rare d’avoir une relation détendue et platonique avec un membre du sexe opposé ? Elle avait l’impression d’avoir beaucoup de chance et elle espérait que Danilo le pensait lui aussi.
Elle ne lui avait pas encore demandé s’il avait quelqu’un de spécial dans sa vie. Olivia se rappela qu’il faudrait qu’elle le fasse quand il serait temps.
Danilo s’arrêta et s’épousseta les mains.
– Si tu es en congé demain, aimerais-tu venir avec moi ? Je suis sûr que l’expert en histoire du vin pourra t’apprendre quelque chose. De plus, on pourra aussi visiter la ville. Le temps doit être beau, demain. Pourquoi ne pas en profiter ?
Olivia se sentit très heureuse. Ces dernières semaines, elle n’avait plus eu le temps d’explorer les alentours. Comme elle avait dû s’occuper du marketing de l’exploitation viticole tout en travaillant dans la salle de dégustation, elle avait été très occupée et, à la ferme, sa liste de corvées semblait s’allonger en permanence. À chaque fois qu’elle arrivait à la porte d’entrée, elle remarquait qu’il fallait qu’elle s’occupe urgemment d’un nouveau détail. Rien que la veille, cela avait été la partie extérieure du cadre de la fenêtre du salon. Le bois avait pourri et tout le cadre, avec ses pots de fleurs, avait commencé à pencher de côté. Si Olivia ne l’avait pas calé avec des planches, la fenêtre aurait pu s’effondrer.
Passer un jour en compagnie d’un ami serait un plaisir. Non seulement ce serait merveilleux, mais cela aiderait aussi Olivia à penser à autre chose pendant les longues heures d’anxiété qui précéderaient la visite du critique. Elle était sûre que la journée passerait vite en compagnie de Danilo et qu’elle n’aurait pas le temps de s’inquiéter.
– J’adorerais ça ! convint-elle.
Quand Danilo entendit la réponse d’Olivia, son visage s’illumina de joie.
CHAPITRE