Название | Le Look Idéal |
---|---|
Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | Un thriller psychologique avec Jessie Hunt |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094306148 |
– Je comprends ça, convint-il. Puis-je te dire ce qui m’inquiète, moi ?
– Je t’en prie, dit Jessie.
– Je crains que l’épouse de cet homme ne pète les plombs quand nous lui dirons ce qui s’est passé.
Ryan parlait des moments désagréables qu’ils allaient connaître. Après qu’ils avaient quitté le bureau de la sécurité, il lui avait dit qui était la victime : Gordon Maines.
Quand Ryan avait appelé le médecin légiste pour lui confier ce qu’il soupçonnait, ce dernier le lui avait confirmé. La victime était effectivement Gordon Maines, un conseiller qui représentait le quatrième district de Los Angeles, qui comprenait Hancock Park et Los Feliz.
Ryan s’était finalement souvenu de lui à cause de sa démarche joviale. C’était le même style qu’il avait eu quand il était venu au poste plusieurs années auparavant pour passer un savon au capitaine Decker parce que ce dernier ne lui avait pas donné assez d’agents de police pour assurer la sécurité d’un défilé de quartier.
– ‘Crétin’ est le mot le plus sympathique qui me vient pour décrire ce gars, avait dit Ryan.
Jessie espérait qu’il utiliserait des mots plus diplomates quand ils arriveraient à sa maison de Hancock Park pour annoncer la mauvaise nouvelle à sa femme, Margo. Pendant qu’il se frayait un chemin dans la circulation du milieu de matinée, Jessie se remit à penser à Hannah malgré tous ses efforts.
Elle se demanda si Garland Moses était arrivé à déterminer comment l’enquête avançait. Est-ce que le FBI avait des pistes sur l’endroit où pouvait se trouver Bolton Crutchfield ? Est-ce que Hannah était saine et sauve ? Jessie fut tentée de lui envoyer un SMS pour le lui demander et ce ne fut que quand elle eut sorti son téléphone qu’elle se rappela que c’était une très mauvaise idée.
D’abord, elle ne l’avait vu que deux ou trois heures auparavant. Même si Garland Moses était le profileur le plus décoré du pays, il n’était pas un super-héros. De plus, s’il avait des informations, il la tiendrait sûrement au courant. S’il ne lui disait rien, cela signifiait probablement qu’il n’avait rien trouvé d’intéressant.
Ensuite, ils s’étaient mis d’accord pour ne communiquer qu’en tête-à-tête. Même si le capitaine Decker n’avait pas encore formellement interdit à Jessie de s’impliquer dans cette affaire, il le ferait bientôt, c’était certain. S’il était prouvé que Jessie avait tenté de contourner cette directive, cela pourrait compromettre sa carrière et, comme Garland l’avait dit, gâcher sa « jolie petite enquête ».
Pourtant, cela l’obsédait. Elle était en train d’enquêter sur la mort d’un homme qui avait visiblement plusieurs choses à cacher. Entre temps, une jeune fille innocente était détenue par un tueur en série pour la seule raison qu’elle avait le même ADN qu’un autre tueur en série.
La frustration monta dans sa poitrine et elle eut énormément de mal à la ravaler.
Garland Moses ferait mieux de trouver quelque chose et vite, parce que je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir avant de craquer.
Quand ils arrivèrent à Hancock Park, au manoir de Gordon Maines, Jessie ne fut pas étonnée.
Elle savait déjà qu’ils avaient affaire à un homme qui était prêt à payer 400 dollars pour tromper sa femme dans une chambre d’hôtel, un homme qui détenait apparemment une carte de crédit associée à une société écran, ce qui indiquait probablement que ses finances étaient aussi peu claires que sa vie. De plus, apparemment, il habitait dans une maison qu’aucun fonctionnaire n’aurait pu acquérir, à moins d’en hériter.
Quand ils montèrent les marches jusqu’à la porte de devant, Jessie se rappela qu’il ne fallait pas qu’elle inflige son dégoût pour la victime à sa femme, qui pensait peut-être son mari capable de décrocher la lune et allait apprendre qu’il en était autrement. Ryan sonna et ils attendirent, tous les deux inquiets de ce qui allait se passer.
La porte fut ouverte par une petite femme svelte de la quarantaine finissante. Elle portait un tailleur brun clair et ses cheveux blonds étaient attachés en chignon. Malgré son apparence professionnelle, Jessie voyait qu’elle était mal en point.
Sous les yeux, elle avait des cernes impossibles à masquer, même avec beaucoup de maquillage, comme elle avait courageusement essayé de le faire. Ses yeux en eux-mêmes étaient rouges, ce qui pouvait indiquer, entre autres choses, qu’elle n’avait pas dormi, avait pleuré ou pris des drogues. Aucune de ces possibilités n’était bonne. Son bas droit avait une échelle très visible mais qu’elle semblait ne pas avoir remarquée, ce qui suggérait qu’elle avait les pensées ailleurs.
– Que puis-je faire pour vous ? demanda-t-elle d’une voix éraillée.
– Bonjour. Êtes-vous Margo Maines ? demanda gentiment Jessie.
– Oui, dit-elle avec prudence. De quoi s’agit-il ?
Jessie regarda Ryan, qui semblait prêt à donner la nouvelle qui, comme ils le savaient, allait la briser. Elle l’avait vu le faire à de nombreuses reprises et elle voyait la même réaction maintenant, sa colonne vertébrale qui se raidissait comme s’il se préparait à accepter le contre-coup émotionnel qu’il allait recevoir. Soudain, quand elle pensa au nombre de fois où il avait dû se retrouver dans cette situation au cours de sa carrière, une vague d’empathie la submergea. Elle ressentit un désir intense de le protéger contre cette situation cette fois-ci et avança légèrement.
– Nous sommes de la Police de Los Angeles, dit-elle avant qu’il n’ait pu prononcer un seul mot. Je suis Jessie Hunt et voici l’inspecteur Ryan Hernandez. Je crains d’avoir une mauvaise nouvelle à vous annoncer, Mme Maines.
Margaret Maines, ou ‘Margo’ comme on l’appelait dans la bio de son mari publiée sur le site web de la ville, semblait savoir ce qui arrivait. Elle baissa la tête, tendit une main et agrippa l’encadrement de la porte. Ryan avança légèrement au cas où elle s’effondrerait.
Heureusement, ce ne fut pas nécessaire. Margaret Maines les regarda à nouveau avec une résolution que Jessie admira, même si elle semblait fragile.
– Entrons, dit Mme Maines. Je pense que j’aimerais m’asseoir avant que vous m’en disiez plus.
Jessie et Ryan la suivirent dans le salon, où elle s’assit sur la causeuse et leur fit signe de s’asseoir sur le sofa d’à côté. Une fois qu’ils furent tous installés, elle les regarda tous les deux et hocha la tête.
– Allez-y, dit-elle d’un air résigné.
Jessie continua sans regarder Ryan pour voir s’il acceptait qu’elle prenne les devants.
– Je dois malheureusement vous annoncer que votre mari est mort, Mme Maines. Son corps a été trouvé ce matin dans un hôtel du centre-ville. Son identité a été récemment confirmée.
Mme Maines hocha la tête, inspira profondément et tendit la main pour prendre un mouchoir en papier. Elle se sécha les yeux puis répondit.
– Je savais qu’il y avait un problème. Il n’est pas rentré hier soir. Parfois, il travaille très tard, mais il m’appelle toujours. De plus, il n’a pris aucun de mes appels. J’ai même envisagé d’appeler la police. Cependant, j’ai imaginé qu’il dormait dans son bureau et que son téléphone était en mode silencieux ou que la batterie était à plat. Je n’ai pas voulu dramatiser. J’ai appelé le bureau ce matin et ils ont dit qu’il n’était pas encore arrivé. Je savais qu’il y avait un problème. J’étais sur le point de vous appeler.
– Pourquoi ne l’avez-vous pas fait ? demanda Jessie d’un ton non-accusateur.
– Gordon était