Название | Le Look Idéal |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | Un thriller psychologique avec Jessie Hunt |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094306148 |
Jessie pensa qu’il était ironique qu’un gars qui craignait d’avoir mauvaise réputation trompe sa femme à l’hôtel et finance ce qui paraissait être une caisse noire, mais elle garda cette réflexion pour elle-même.
– Ne vous faites pas de reproches, Mme Maines, dit Ryan. D’après ce que nous pouvons dire jusque-là, il semblerait que votre mari soit mort hier soir. Même si vous l’aviez appelé, vous n’auriez pas pu le sauver.
Elle sembla dériver une petite consolation de ce fait et soupira profondément, plus ou moins soulagée. Elle parut se demander s’il fallait qu’elle pose la question qu’elle avait en tête mais, finalement, elle coupa court à ses hésitations.
– Comment est-ce arrivé ?
Se sentant juste un peu lâche, Jessie considéra que les années d’expérience de Ryan pourraient s’avérer utiles dans ce cas-là et décida de le laisser répondre.
– Peut-être pourrons-nous garder les détails pour une autre fois, Mme Maines, suggéra-t-il gentiment.
L’air désespéré visible sur le visage de Mme Maines céda vite la place à un mélange d’irritation et de résolution.
– Dites-moi la vérité, inspecteur. Il est clair qu’il n’est pas mort de causes naturelles. Je le saurai tôt ou tard et je préférerais le découvrir dans l’intimité de ma propre maison que dans une morgue sinistre entourée par un groupe d’inconnus. Je préfère de loin deux inconnus à dix.
– Oui, madame, dit-il. Vous avez raison. Il n’est pas mort de causes naturelles. Je crains qu’il n’ait été étranglé jusqu’à la mort. Les circonstances qui entourent son meurtre sont quelque peu … obscènes. Dois-je poursuivre ?
– Je veux en prie, insista Mme Maines d’une voix atone.
– On dirait qu’il était à l’hôtel pour y retrouver une femme dont nous ne connaissons pas encore l’identité. Nous ne connaissons pas son mobile. Nous savons juste que votre mari a probablement été drogué, puis dévalisé et étranglé.
Jessie regarda les traits de Mme Maines se durcir. Elle ressentit une pointe d’anxiété et se demanda si Margo Maines allait hurler ou pleurer. En fait, elle ne fit ni l’un ni l’autre.
– Je suis tout à fait certaine qu’il a été drogué et dévalisé, insista-t-elle d’un ton vif en se redressant. Jamais Gordon ne serait allé retrouver une femme dans une chambre d’hôtel de son plein gré, à moins d’avoir perdu la tête.
Jessie se souvint de la vidéo du bar, où Gordon avait joyeusement flirté pendant une demi-heure avant d’aller réserver une chambre d’hôtel, tout cela sans avoir été drogué. Elle se demanda si elle devait mettre fin aux certitudes de son épouse mais décida que ce n’était pas son travail.
Un autre exemple de lâcheté morale.
– De toute façon, dit Ryan d’une voix qui suggérait qu’il désirait passer à autre chose parce qu’il ne voulait visiblement pas mettre fin aux certitudes de Mme Maines lui non plus, même si nous avons confirmation que c’est lui, il faudra que quelqu’un vienne au bureau du médecin légiste pour identifier formellement le corps. Si vous préférez qu’un de ses employés le fasse, nous pourrons arranger ça.
– Non, je le ferai, dit-elle.
– Merci, dit Ryan. Il y a une autre chose. Nous n’avons pas beaucoup de pistes sur la femme que nous soupçonnons du meurtre de votre mari, mais elle a quand même pris toutes ses cartes de crédit et toutes ses pièces d’identité.
– Et sa montre ? interrompit Mme Maines.
– Quelle montre ? demanda Ryan.
– Il avait une Rolex avec ses initiales gravées au dos.
– Nous ne l’avons pas trouvée sur la scène du crime, dit Ryan, mais nous l’ajouterons à la liste des objets manquants.
– Je lui ai offert cette montre pour notre dixième anniversaire de mariage, dit-elle en repensant visiblement à ce moment.
Jessie avait une idée mais décida de la remettre à plus tard. À contrecœur, Ryan remmena Mme Maines au moment présent.
– Nous ferons de notre mieux pour la récupérer, madame, lui assura-t-il. Cependant, en ce qui concerne les cartes de crédit, au lieu de les bloquer, nous comptons les surveiller en espérant que cela nous permettra de retrouver cette femme quand elle en utilisera une. Elle pourrait aussi essayer de contrefaire un nombre indéterminé de documents officiels à l’aide de la carte d’identité de votre mari. Nous donneriez-vous la permission d’examiner ses transactions et ses données financières pour voir s’il y a des anomalies ?
Mme Maines lui lança un regard sceptique, comprenant visiblement que sa requête devait cacher une arrière-pensée.
– Cela semble imprécis, fit-elle remarquer.
– Ça l’est, admit-il. Nous voulons ratisser aussi large que possible pour ne rien manquer. Nous pouvons demander une décision de justice si nécessaire, mais cela prend du temps et je crains que la coupable ne nous file entre les doigts avant cela, alors que, si vous signez les autorisations maintenant, nous pourrons commencer immédiatement.
Mme Maines avait encore l’air peu convaincue mais, vu la façon dont Ryan avait présenté les choses, si elle refusait, cela donnerait l’impression qu’elle entravait l’enquête sur le meurtre de son mari. Au bout d’un moment, il devint clair qu’elle avait décidé que, quelles que soient les choses qu’elle soupçonnait que son mari lui avait cachées, il allait falloir avant tout se concentrer sur la recherche de l’assassin.
– Donnez-moi les papiers, dit-elle durement.
Ryan, qui avait déjà l’enveloppe à disposition, les lui tendit. Jessie le vit se retenir de sourire et dut réprimer sa propre envie de lui envoyer un coup de pied.
Ryan avait eu de la chance que Margo Maines ne connaisse pas ses expressions aussi bien que Jessie. En général, les jeunes veuves n’appréciaient pas les sourires satisfaits.
CHAPITRE SIX
Jessie était agacée par Ryan.
De retour au poste, assis à leurs bureaux, ils examinaient des états financiers compliqués en attendant que l’équipe des techniciens trouve les origines de « City Logistics » et de ses ressources. Le capitaine Decker assistait à une réunion au quartier général, ce qui signifiait que Jessie avait encore réussi à éviter l’entretien où il lui interdirait inévitablement de s’intéresser à l’affaire concernant Hannah.
Entre temps, Ryan avait suggéré l’idée selon laquelle Margo Maines faisait semblant d’être triste, avait découvert que son mari la trompait et avait embauché une tueuse à gages pour l’éliminer, avec pour but de se venger, de toucher l’assurance-vie ou les deux à la fois. En fait, Ryan semblait être obsédé par cette idée.
– Elle ne m’a pas paru crédible, c’est tout, insista-t-il. Je ne la crois pas quand elle dit qu’il aurait fallu que Gordon soit drogué pour aller dans une chambre d’hôtel avec une autre femme. Tu as vu la vidéo du bar. Il était entièrement volontaire. Margo devait au minimum soupçonner que c’était un cochon.
– Je suis sûre qu’elle le soupçonnait, convint Jessie malgré son agitation, mais cela ne signifie pas qu’elle a demandé qu’on l’assassine. Peut-être trouvait-elle embarrassant d’avouer à deux inconnus qu’elle avait choisi d’ignorer la mauvaise attitude de son mari. Les femmes le font parfois, c’est connu.
Jessie avait répondu d’une voix égale pour que Ryan ne comprenne pas à quel point ce sujet de discussion la touchait encore. Son propre ex-mari, Kyle, l’avait trompée pendant des mois et, alors qu’il y avait eu des quantités de signes, Jessie avait d’une façon ou d’une autre réussi à n’en voir aucun.
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