Название | Le Look Idéal |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | Un thriller psychologique avec Jessie Hunt |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094306148 |
– Dans ce cas, pourquoi les a-t-elle prises ? demanda Ryan. À quoi bon ?
– Peut-être pour compliquer son identification ? Elle a également pris son permis de conduire et ça n’a pas grand sens. Ou alors, elle voulait peut-être l’humilier encore plus, pour ajouter l’insulte au meurtre. Je pense que c’est peut-être pour cela qu’elle a aussi pris la Rolex : pas parce qu’elle vaut beaucoup d’argent, mais à cause de l’inscription au dos. Elle avait un sens et une valeur personnels pour Maines. En la prenant, la tueuse a peut-être eu la sensation de lui prendre le pouvoir qui venait avec son identité.
– Donc, tu ne penses pas qu’elle va la mettre au clou ?
– Je n’ai pas dit ça, dit Jessie. Pour retrouver une montre mise au clou, cela prendrait beaucoup plus longtemps que pour repérer des cartes de crédit. S’il y avait une chose qu’elle puisse vendre, ce serait cette montre. C’est très hypothétique, mais je pense que nous devrions aller enquêter dans les boutiques locales de prêteurs sur gages.
– Je vais demander à Dunlop d’étudier la question. Il a de bonnes relations avec presque tous les brocanteurs du centre-ville. Si elle a essayé de mettre cette montre au clou à l’est de l’autoroute 405, il le saura.
– Bonne idée, dit Jessie. Pendant que tu le contactes, il faut que je vérifie quelque chose.
– Tu ne vas pas fouiller dans l’affaire Crutchfield, n’est-ce pas ? demanda-t-il avec prudence. Ce n’est pas parce que Decker ne te l’a pas encore officiellement interdit qu’il ne va pas le faire.
– Non, Ryan, dit-elle sèchement en se levant. Je ne vais pas fouiller dans cette affaire. Et si tu avais un peu confiance en moi, pour une fois ?
Il leva un sourcil d’un air sceptique et Jessie se leva pour aller au deuxième étage. Elle lui envoya une grimace prétendument offensée avant de se tourner vers l’escalier.
Je ne fouille pas dans cette affaire. Je me contente de poser quelques questions.
Elle refusa de se demander s’il existait une vraie différence entre les deux.
CHAPITRE SEPT
Jessie était étonnée de se sentir si nerveuse.
Elle se rendait rarement au deuxième étage du poste, qui était surtout utilisé pour stocker des affaires et par les bureaux de l’administration. En fait, quand elle marcha dans le long hall, elle ne croisa absolument personne.
Elle s’arrêta à la porte du bureau minuscule dont la plaque nominative indiquait seulement « G. Moses » et frappa discrètement. Elle entendit bouger quelques papiers de l’autre côté puis ce qui ressemblait au craquement de rotules âgées que l’on étendait. Ce bruit lui envoya un frisson dans la colonne vertébrale. Un moment plus tard, Garland Moses ouvrit la porte.
– J’ai perdu, dit-il de sa voix rauque habituelle quand il la vit.
– Perdu quoi ? demanda-t-elle en sentant soudain monter sa tension.
– J’avais parié avec moi-même que tu ne viendrais m’embêter pour la première fois qu’après midi. Il est onze heures cinquante-six heures du matin, donc, j’ai perdu. Je me dois dix dollars.
Jessie fut soulagée de constater qu’il ne faisait que se moquer d’elle et se permit de prendre un moment pour respirer avant de répondre.
– Eh bien, espérons que tu seras vite payé. J’ai entendu dire que tu peux être dur quand on te paie en retard.
– T’as pas idée, dit Garland, dont la bouche forma une chose qui ressemblait à un sourire. Disons que je force les récalcitrants à prendre du Metamucil.
– Sympa, dit Jessie en s’étouffant légèrement. Bon, combien de temps va-t-il falloir que je parle poliment de ta routine médicale de vieux monsieur avant que tu me tiennes au courant de la situation ?
Garland fit un nouveau demi-sourire. Cela semblait devenir une habitude.
– Entre, dit-il en s’écartant.
Elle avança d’un pas dans la pièce avant de se rendre compte que, si elle en faisait un autre, elle heurterait le bureau de Garland.
– Je croyais que les gens disaient seulement ça pour se moquer, mais cette pièce a vraiment été un placard, n’est-ce pas ?
– Je n’ai pas besoin de beaucoup de place, répondit-il en refermant la porte.
Il frôla Jessie pour aller rejoindre la chaise qui se trouvait de l’autre côté de son petit bureau. Dans la pièce, on ne trouvait pas grand-chose d’autre mis à part une chaise unique pour les invités, une lampe de bureau et un classeur à tiroirs de petite taille.
– Je suppose que, comme tu ne prends que quelques affaires par an, tu ne te noies pas dans la paperasse.
– Même quand je travaillais plus, j’aimais conserver une quantité minimum de papiers. À bureau encombré, esprit encombré.
– Confucius ? demanda-t-elle pour le taquiner.
– Non, Moses, mais pas celui de la Bible, dit-il.
Avant qu’elle ait pu répondre, il continua.
– Bon, parlons de ton affaire.
– Oui ?
– Je n’ai rien.
– Quoi ? demanda-t-elle, incrédule.
Il sembla indifférent à sa réaction.
– En vérité, je n’ai même pas encore essayé.
– Et pourquoi ? demanda-t-elle.
– Réfléchis, Hunt, dit-il patiemment. Je ne peux pas me rendre au bureau local du FBI, entrer nonchalamment et demander aux agents concernés comment avance leur enquête, surtout le matin même où la profileuse la plus proche de Crutchfield revient travailler. Ils comprendraient immédiatement ce que je ferais. Ils ne diraient rien. Tu aurais des ennuis. Quant à moi, je perdrais mon statut officiel de ‘spécialiste émérite’. Mauvaise idée.
– À t’entendre, ce serait impossible, protesta Jessie. Tu peux les approcher comme tu veux, ils seront toujours sur leurs gardes.
– Pas forcément, surtout si j’aime déjà déjeuner dans un restaurant qu’ils fréquentent. Et puis, s’ils viennent me voir parce que je suis le ‘spécialiste émérite’, ils se mettront peut-être à parler. Ils voudront peut-être impressionner le vieil homme et ils en diront un peu plus qu’ils ne le devraient. Je prendrai peut-être un air indifférent pour qu’ils m’en disent encore plus parce qu’ils veulent prouver qu’ils sont bons. Les gars aiment faire ça en ma présence.
– Parce que tu as le statut de ‘spécialiste émérite’, répéta Jessie.
– Tu comprends enfin, dit-il. Cependant, ils ne me diront rien si je leur pose des questions directes. Ce sont des agents du FBI, pas des élèves de CE1.
– Dans ce cas, pourquoi ne vas-tu pas déjeuner ? insista-t-elle.
– Parce qu’ils ne vont en général manger là-bas que vers treize heures. C’est pour cette raison que j’ai appelé le propriétaire et que je lui ai dit de me réserver une table pour midi quarante-cinq, un box au fond, avec un peu d’intimité et de la place pour trois.
– Tu as déjà fait ça ?
– Oui.
– Je suis désolée, dit Jessie, impressionnée. Je n’aurais pas dû venir te harceler. C’est juste que Hannah est dans la nature et que personne ne sait