Des Choses Dangereuses (Les Liens Du Sang-Livre 3). Amy Blankenship

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Название Des Choses Dangereuses (Les Liens Du Sang-Livre 3)
Автор произведения Amy Blankenship
Жанр Современная зарубежная литература
Серия
Издательство Современная зарубежная литература
Год выпуска 0
isbn 9788835401261



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Elle ne comprenait pas pourquoi mais, cette image de lui en train de mourir lui donnait l'envie de se rouler en boule.

      « Allez ma grande, reprends-toi, chuchota-t-elle pour rompre le silence. Ce qu'il te faut, c'est une distraction. »

      Elle prit son téléphone après avoir décidé d'appeler Jason au travail afin de discuter et de voir si rien d'inhabituel était arrivé depuis que Kriss s'était envolé avec elle jusqu'en Floride.

      Le téléphone sonna trois fois avant que quelqu'un ne finisse par décrocher.

      « Ici la réserve forestière, vous parlez à l'Officier Fox, récita une voix séduisante.

      — Salut Jason, c'est Tabby, lança-t-elle en souriant pour la première fois depuis qu'elle avait franchi la porte d'entrée.

      — Tabby ? s'écria Jason et elle entendit quelque chose s'écrouler à l'arrière-plan, probablement la chaise, parce qu'il se laissait habituellement tomber en arrière une fois assis dedans, la faisant dangereusement vaciller sur deux pieds. Mais où diable étais-tu passée ?

      — Kriss nous a en quelque sorte kidnappées moi et Envy, et nous a emmenées jusqu'en Floride pour quelques jours, répondit Tabby. Je viens de rentrer et j'ai pensé que je pourrais t'appeler et voir ce que j'ai manqué.

      Jason soupira.

      — Mis à part les trucs bizarres ordinaires, tu n'as pas loupé grand-chose. Le seul truc excitant qui s'est passé, c'était la nuit où nous avons reçu l'appel d'un vrai taré.

      Tabby esquissa un petit sourire et s’assit sur son canapé.

      — Raconte !

      — Jacob et moi étions assis là, tranquilles, c'était une nuit calme, puis le téléphone a sonné. J'ai décroché et ce type m'a raconté avoir vu un jaguar pourchassant un couguar en plein centre-ville avec un portable attaché à l'une de ses pattes.

      Tabatha ne put se retenir et éclata de rire. Si elle s'était retrouvée à la place de Jason quelques semaines auparavant, elle aurait pensé la même chose.

      — Oh merde, s'exclama-t-elle.

      — Ne m'en parle pas, dit Jason avec un gloussement. Jacob et moi faisons des paris sur si oui ou non il y aura des messages là-dessus une fois qu'ils auront retrouvé la bestiole.

      — Es-tu certain de ne boire aucun des cocktails spéciaux de Kat ? interrogea-t-elle en riant.

      — Je ne bois pas sur le temps de travail ! s'exclama Jason, et Tabatha entendit le rire de Jacob en arrière-plan. Alors, quand est-ce que tu reviens bosser ?

      Tabatha haussa les épaules.

      — Je ne sais pas encore. Il me faut quelques jours de plus et j'ai mes vacances à prendre.

      — C'est cool, même si tu nous manques. Ce n'est pas pareil sans un joli petit minois comme le tien pour illuminer la journée. Il n'y a que Jacob avec moi, et ce n'est pas vraiment la même chose.

      — Vous aussi, vous m'avez tous manqués, répondit Tabatha, et elle le pensait sincèrement. Nous nous retrouverons dans les deux prochains jours.

      Jason se tut un moment et Tabatha anticipa instinctivement ce qu'il allait dire.

      — Comment va Envy ?

      — Elle va bien, elle aussi. Comme moi, elle a juste besoin de se retrouver seule quelques jours.

      Elle se mordit la lèvre inférieure quand plusieurs secondes de silence s'écoulèrent.

      — Alors, c'est vrai ? demanda Jason.

      — Qu'est-ce qui est vrai ? releva Tabatha, qui feignait l'ignorance.

      — Envy sort vraiment avec Devon Santos ?

      Les jointures de Jason devinrent blanches alors que ses doigts se resserraient un peu plus sur le téléphone.

      Tabatha poussa un soupir, elle savait que cela allait profondément blesser Jason, mais dans une certaine mesure, c'était un peu de sa faute à lui. Quelqu'un d'aussi adorable ne devrait jamais se montrer aussi attaché à la seule fille qui le considérait comme son meilleur ami ou son frère.

      — Ouais, c'est vrai, dit tout bas Tabatha. Je sais qu'elle ne voulait pas te faire de mal. Elle t'adore... tu sais.

      Jason expira doucement et Tabatha se sentit désolée pour lui. Il avait couru après Envy depuis si longtemps qu'elle était la seule fille qu'il aie jamais regardé. Maintenant elle se trouvait hors de sa portée mais Tabatha n'allait pas le lui dire. C'était à Envy de s'en charger.

      — Je sais que ce n'était pas son intention, lâcha Jason après une minute de silence. J'imagine que j'aurais dû comprendre quand elle n'a même pas remarqué que je flirtais avec elle.

      — Elle l'a remarqué, Jason, répondit Tabatha. Elle pensait simplement que ça aurait mis votre amitié sous pression.

      Jason répondit en fredonnant :

      — Ouais, je suppose que ça aurait sûrement gâché notre amitié, mais tu ne peux pas reprocher à un mec de rêver un peu, pas vrai ?

      — Moi, je peux te reprocher beaucoup de choses, dit Jacob en arrière-plan, et que Tabatha entendit.

      — Mais tu vas la fermer, oui, grommela Jason pour rire, et Tabatha l'entendit claquer la chaise au sol, la remettant sur ses pieds. Tabatha, je te rappelle plus tard. Ce sale gosse ici présent s'est mis en tête de me jeter des boulettes de papier.

      Tabatha ricana avant de hocher la tête et de conclure :

      — Très bien, on se parlera plus tard. »

      Elle raccrocha et resta assise là un moment avant de remettre le téléphone sur son chargeur. Laissant courir son regard une seconde fois sur l'appartement, l'endroit ne lui sembla plus aussi vide alors. Maintenant, Jason aurait plus que jamais besoin de son amitié, et lui apporter son soutien procurerait à Tabatha un meilleur sentiment de stabilité.

      Après s'être relevé et avoir étiré ses bras au-dessus de la tête, elle descendit le couloir menant à sa chambre. Elle se déshabilla et enfila un short pour homme ainsi qu'un débardeur avant de se glisser dans la douceur accueillante et fraîche de son lit.

      Cette fois-ci, elle n'essaya pas d'empêcher la scène de se rejouer sur la scène de ses pensées alors qu'elle se laissait aller au sommeil. Après tout, elle avait besoin de la décrypter, et elle ne s'effacerait pas tant qu'elle ne le ferait pas… alors pourquoi lutter ? Elle sombra dans les ombres du sommeil, le regard toujours perdu dans l'église et dans les yeux de Kane.

      *****

      Jewel faisait les cent pas dans la vaste chambre de Steven. Les bras croisés, et occupée à se ronger les ongles, mauvaise habitude qu'elle n'avait pas retrouvée depuis l'enfance.

      « C'est de ma faute », chuchota-t-elle en essayant de se débarrasser de l'image de son père crucifié au-dessus de l'autel de cette même église qu'il avait fréquenté presque toute sa vie. Combien de fois n'avait-il pas prié là, au-dessous de l'endroit où il avait été retrouvé mort ? Elle savait qu'Anthony était un détraqué, mais ne le connaissait pas aussi sadique.

      Steven regardait la jeune femme aller et venir et il pouvait voir ses lèvres bouger en un monologue silencieux alors que son esprit devait se déchaîner. Il tendit une main vers elle et la posa doucement sur son bras en une tentative pour la calmer.

      « Jewel, rien de tout cela n'est de ta faute.

      Elle plissa les yeux qu'elle tenait baissés sur sa main, avant de les relever sur son visage, emplis de colère.

      — Tu as en partie raison. C'est autant de ta faute que de la mienne. Et maintenant que Papa est mort, je n'ai plus à épouser Anthony et encore moins à rester ta femme.

      Jewel se détourna de lui, laissant la main de Steven retomber dans le vide. La dernière chose