Presque Perdue. Блейк Пирс

Читать онлайн.
Название Presque Perdue
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094304793



Скачать книгу

silence les détails affreux qu’elle n'arrivait pas à oublier.

      « Oh ma chérie, qu’est-ce qui n'a pas fonctionné ? »

      « Les enfants ont déménagé dans le sud de la France et la famille n'avait plus besoin d'une fille au pair. »

      Cassie resta aussi sobre que possible, espérant qu'une explication ennuyeuse éviterait d'autres questions, car elle ne voulait pas avoir à mentir à son amie.

      « Ce sont des choses qui arrivent. Ça aurait pu être pire. Tu aurais pu travailler pour cette famille, tout le monde parle de l'endroit où le mari est jugé pour le meurtre de sa fiancée. »

      Cassie baissa les yeux précipitamment, redoutant que son expression la trahisse.

      Heureusement, elles furent distraites par l'arrivée du vin, et après avoir commandé les plats, Jess laissa ce sujet scabreux et passa à autre chose.

      « Que vas-tu faire ? » demanda-t-elle à Cassie.

      Cassie était gênée par la question, car elle n'avait pas de réponse cohérente. Elle souhaitait pouvoir dire à Jess qu'elle avait un plan et qu'elle ne vivait pas seulement au jour le jour, sachant qu'elle devait profiter au maximum de son temps en Europe, mais qu’elle se sentait de plus en plus indécise quant à sa situation ici.

      « Je suis partagée. Je pensais retourner aux États-Unis et trouver du travail dans un endroit plus chaud. La Floride, peut-être. La vie est chère ici. »

      Jess acquiesça.

      « J'ai acheté une voiture à mon arrivée. Quelqu'un de la pension la vendait. Cela m'a coûté beaucoup d'argent. »

      « Alors tu as une voiture ? » demanda Jess. « Mais c'est génial ! »

      « Ça été super. J'ai fait de magnifiques ballades dans les environs, mais utiliser la voiture avec l'essence et tout, et même la vie de tous les jours, coûte plus cher que prévu. »

      Laisser filer l'argent sans aucune perspective de gagner un revenu la stressait, et cela lui rappelait ce qu’elle avait enduré lorsqu'elle était plus jeune.

      Elle avait quitté la maison à seize ans pour échapper à son père abusif et violent, et depuis lors, elle avait dû se prendre en charge. Elle n'avait aucune sécurité, ni épargne, ni famille sur lesquelles se reposer, car sa mère était morte et sa sœur aînée, Jacqui, s'était enfuie quelques années plus tôt et n'avait plus jamais été en contact avec elle.

      Vivre seule l’avait mise dans une situation de survie de mois en mois. Parfois, elle ne s’en sortait que d’un cheveu. Peu importe qu’elle n’ait eu que du beurre d'arachide à la fin du mois ; cela avait été sa seule nourriture lorsque les temps étaient durs, et elle avait pris l'habitude de travailler comme serveuse ou barman, en partie parce que ces jobs comprenaient un repas gratuit.

      Maintenant, elle paniquait à l'idée de vivre d'un pécule qui s'amenuisait et qui était tout ce qu'elle possédait au monde, et à cause de l'argent qui avait été volé aujourd'hui, ce pécule était encore plus restreint.

      « Tu pourrais chercher un travail temporaire pour te dépanner », conseilla Jess, comme si elle lisait dans ses pensées.

      « Je l'ai fait. J'ai démarché quelques restaurants, et j'ai même postulé pour un travail de barman dans certains pubs, mais on m'a tout de suite refusé. Tout le monde ici est pointilleux avec la paperasse et tout ce que j'ai, c'est un visa de touriste. »

      « Travailler au restaurant ? Pourquoi pas au pair ? » demanda Jess avec curiosité.

      « Non », rétorqua Cassie, avant de se rappeler que Jess ne savait rien des circonstances de son précédent emploi. Elle continua.

      « Si je ne peux pas travailler, je ne peux pas travailler. Pas de visa, signifie pas de visa, et fille au pair est un engagement plus long. »

      « Pas nécessairement », répliqua Jess. Ce peut être autrement et j'ai l’expérience personnelle de le faire sans visa. »

      « Vraiment ? »

      Cassie savait que sa décision était prise. Elle ne travaillerait plus au pair. Tout de même, ce que Jess disait était intéressant.

      « Tu vois, tous les restaurants et pubs sont contrôlés régulièrement. Il n'y a aucun moyen d'embaucher quelqu'un sans le bon visa. Mais travailler pour une famille est différent. C'est tellement flou. Après tout, tu pourrais être une amie de la famille. Qui va dire que tu travailles réellement ? J'ai séjourné avec un ami dans le Devon pendant un certain temps l'année dernière, et j'ai fini par faire quelques emplois de babysitting et de garde d'enfants temporaires pour les voisins et les gens du coin. »

      « C'est bon à savoir », déclara Cassie, mais elle n'avait aucune intention d'explorer cette option davantage. Parler à Jess renforçait sa décision de retourner aux États-Unis. Si elle vendait la voiture, elle aurait assez d'argent pour subvenir à ses besoins là-bas jusqu'à ce qu'elle se remette sur pied.

      D'un autre côté, elle comptait passer beaucoup plus de temps à voyager. Elle avait hâte de passer une année complète à l'étranger, espérant que cela lui donnerait le temps dont elle avait besoin pour oublier son passé. C'était sa chance de prendre un nouveau départ dans la vie et de revenir en étant une autre personne. Retourner là-bas si peu de temps après son départ, reviendrait à abandonner. Peu importe que d'autres personnes pensent qu'elle n'aurait pas réussi- elle croirait personnellement qu'elle aurait échoué.

      Le serveur arriva, apportant des assiettes pleines à ras-bord de nachos. Affamée, parce qu'elle avait sauté le petit-déjeuner, Cassie dévora son assiette.

      Mais Jess s'arrêta, fronçant les sourcils, et sortit son téléphone de son sac à main.

      « En parlant d'emplois à temps partiel, l'une des personnes pour lesquelles j'ai travaillé m'a appelée hier pour voir si je pouvais l'aider à nouveau. »

      « Vraiment ? » dit Cassie, mais son attention était focalisée sur son assiette.

      « Ryan Ellis. J'ai travaillé pour lui l'année dernière. Les parents de sa femme déménageaient et ils avaient besoin de quelqu'un pour s'occuper des enfants pendant leur absence. C'étaient des gens adorables et les enfants n'étaient pas mal non plus - ils ont un garçon et une fille. Nous avons fait plein de choses amusantes ensemble. Ils vivent dans un joli village au bord de la mer. »

      « En quoi consiste le travail ? »

      « Il cherche quelqu'un pendant environ trois semaines, de toute urgence, à demeure. Cassie, cela pourrait être exactement ce dont tu as besoin. Il m’a très bien payé, en liquide, et le problème de visa ne l’a pas du tout préoccupé. Il a dit que si j'avais été accepté par une agence au pair, j'étais clairement une personne de confiance. Pourquoi ne pas l'appeler et en savoir plus ? »

      Cassie était tentée par la perspective d'avoir de l'argent en poche. Mais une autre mission au pair ? Elle ne se sentait pas prête. Peut-être qu'elle ne le serait jamais.

      « Je ne suis pas sûre que ce soit pour moi. »

      Jess, cependant, semblait déterminée à arranger les choses pour Cassie. Elle pianota sur les touches de son téléphone.

      « Laisse-moi tout de même te donner son numéro. Je vais lui envoyer un message maintenant et lui dire que vous pourriez vous contacter, et que je te recommande vivement. On ne sait jamais, même si tu ne travailles pas pour lui, il pourrait connaître quelqu'un qui a besoin de garder sa maison, ou de promener le chien, ou de quelque chose d’autre. »

      Cassie ne pouvait pas la contredire, et un instant plus tard, son téléphone bourdonna à l'arrivée du message de Jess.

      « Comment se passe ton travail ? » demanda-t-elle, une fois que Jess eut terminé d’envoyer ses messages.

      « Cela ne pouvait pas être mieux. » Jess empila du guacamole sur un chip de tortilla.