Avant Qu’il Ne Harcèle. Блейк Пирс

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Название Avant Qu’il Ne Harcèle
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094305400



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certain nombre d’employés du bureau de terrain de Seattle respectaient Webber. Lorsqu’on lui demandait quelque chose, il ne posait pas de question et obtenait rapidement des réponses.

      Les données de la carte de crédit de Ken Grainger ne firent pas exception. Webber obtint ce qu’il cherchait en six minutes. Il posa une main sur le micro et jeta un coup d’œil à Mackenzie :

      - Je l’ai. Il a lancé un contrôle pour savoir quand elle a été utilisée pour la dernière fois… (Il s’arrêta net, en parlant dans le combiné). Ouais… oh, vraiment ? Oui, ce serait génial. Merci.

      Il raccrocha et démarra la voiture.

      - La carte de crédit de Ken Grainger a été utilisée pour la dernière fois dans une station essence à environ trente kilomètres d’ici. Elle a été utilisée à la pompe à environ 8h37 ce matin.

      - Donc il est toujours dans les parages, conclut Mackenzie. C’était il y a à peine trois heures.

      - Encore mieux, continua Webber. C’est la dernière fois qu’elle a été utilisée en personne. Mon gars m’a dit qu’elle avait aussi été utilisée pour régler une commande Amazon. Il y a moins d’une heure.

      - Sait-on d’où ?

      - Pas encore. Ils sont en train de chercher l’adresse IP et la localisation d’origine de cette adresse IP. Pour l’instant, on se dirige vers la station essence, en supposant qu’il ne soit pas être loin, si l’on en croit cette commande Amazon.

      - C’est du bon boulot, le félicita-t-elle.

      Webber semblait radieux après avoir entendu le compliment. Il accéléra en direction des meilleurs quartiers de la ville. Alors que la voiture fendait l’asphalte, une pluie fine commença à tomber, même si le ciel était encore bleu.

      Moins de deux minutes plus tard, le téléphone de Webber sonna. Il répondit immédiatement, par monosyllabes, avant de raccrocher, un sourire enthousiaste aux lèvres.

      - La commande Amazon a été passée d’un ordinateur portable à environ six minutes d’ici, l’informa-t-il.

      À cet instant, Mackenzie comprit que parfois, certaines choses étaient simplement universelles. Elle travaillait avec Ellington depuis si longtemps qu’elle avait presque oublié ce qu’on ressentait face à l’excitation d’un autre agent. Et dans ce climat d’excitation, ni elle ni Webber ne prononça un mot. C’était un peu comme sur une montagne russe, les conversations normales ou les plaisanteries n’avaient pas lieu d’être lorsque la barre de métal se posait sur vos genoux et qu’il était temps de dévaler les rails. Ils restèrent calmes et silencieux tandis que Webber fonçait en direction de l’adresse qu’on lui avait donnée.

      Mackenzie se sentait un peu coupable de prendre autant de plaisir. Avec Ellington, elle était rapidement entrée dans une sorte de routine en termes de travail. Ils se reposaient l’un sur l’autre et de temps en temps, pouvaient communiquer d’une manière qui ressemblait diablement à de la télépathie. Mais ce genre d’avantages avaient aussi leurs inconvénients : les enquêtes à ses côtés étaient devenues communes, presque ennuyeuses. Tandis que Webber dévalait les rues, en prenant des virages si rapidement que les pneus crissaient, Mackenzie se demanda si ce n’était pas exactement ce dont elle avait besoin. Une petite décharge d’adrénaline après être finalement sortie de son congé maternité prolongé pourrait faire des merveilles.

      Ils atteignirent leur destination en quatre minutes. Webber gara la voiture sur un petit parking. L’adresse en question était celle d’un appartement qui faisait partie d’un petit complexe construit pour ressembler à une grande maison. Lorsqu’il sortit de la voiture, Mackenzie le suivit sans lui poser de questions. Il lui adressa un regard, comme s’il attendait de voir si elle prenait les devants, mais elle lui laissa l’initiative.

      Sa démarche ne trahissait aucune impatience alors qu’il s’approchait de la porte de l’appartement. L’empressement sur la route avait eu pour but de parvenir à la résidence le plus rapidement possible ; la commande Amazon avait été passée il y avait un peu plus d’une heure, ce qui signifiait que Ken Grainger pouvait être parti juste après ou à n’importe quel moment depuis. Mais maintenant qu’ils étaient là, ils avaient le temps : soit il était là, soit il n’y était pas.

      Webber frappa à la porte. Ils entendirent du mouvement à l’intérieur et un bruit tout bas qui semblait être un chuchotement, si Mackenzie en croyait ses oreilles.

      Webber toqua encore une fois, plus fort. Quelques instants plus tard, un jeune homme qui devait avoir une vingtaine d’années ouvrit la porte. Il avait les cheveux courts et portait un débardeur blanc et un short large.

      - Ouais ? lança-t-il en affectant une attitude décontractée et normale. Je peux vous aider ?

      - Êtes-vous Ken Grainger ? demanda Webber.

      - Qui ? Nan, mon vieux.

      L’homme semblait presque offensé. Il avança sur le seuil, pour se donner une apparence pleine d’assurance.

      - Vous avez frappé à ma porte, mon vieux. Qui êtes-vous ?

      Webber tira lentement son badge de sa poche. Mackenzie retint un sourire en voyant son interlocuteur se décomposer de surprise.

      - Agent Webber, du FBI. Voilà ma partenaire, l’agent White. Donc, je vais répéter ma question. Qui êtes-vous ?

      - Toby Jones. Le FBI ? Que se passe-t-il ?

      - Nous cherchons un homme répondant au nom de Ken Grainger, expliqua Webber. Nous savons qu’il était ici.

      - Nan, juste moi, vieux.

      - Ça vous dérange qu’on entre pour jeter un coup d’œil ? lança Mackenzie.

      - Vous n’avez pas besoin d’un mandat ou autre pour ça ?

      - En règle générale, précisa Webber. Mais nous avons la certitude que quelqu’un a utilisé la carte de crédit de Ken Grainger depuis un ordinateur portable à cette adresse il y a environ une heure et dix minutes. Donc vous avez le choix : ou nous vous arrêtons pour le vol de la carte de Grainger ou vous nous laissez entrer pour que nous puissions constater qu’il n’est pas là.

      Mackenzie remarqua que le regard de Jones coulissa sur la gauche, d’un air fuyant. Ce fut un mouvement bref mais elle le surprit. Mackenzie observa par-dessus son épaule mais il n’y avait rien.

      - Merde, vieux, lâcha Jones. Ouais, entrez.

      Une voix s’éleva de l’intérieur :

      - Merci quand même, Toby.

      - Ken Grainger ? devina Mackenzie.

      - Ouais.

      - On dirait que vous essayez de vous cacher, poursuivit Webber.

      Son ton n’était pas accusateur, ce qui était une bonne chose. Il n’y avait aucun intérêt à supposer que Grainger était leur homme… même si son comportement récent semblait l’indiquer.

      - Je ne me cache pas. Pas vraiment.

      - Avez-vous une idée de ce qui nous amène ?

      - Sophie, je suppose.

      Mackenzie remarqua que Toby Jones restait entre eux, comme s’il voulait les séparer. Elle se tourna vers lui :

      - Cela vous dérangerait de nous laisser un moment avec M. Grainger ?

      - Pas du tout, dit-il.

      Il enfila une paire de baskets qui traînaient près de la porte d’entrée et sortit en adressant à son ami un regard compatissant.

      Après son départ, Grainger sembla pâlir encore davantage. Il se tenait, raide, dans le couloir, ses yeux allant et venant entre les deux agents.

      - Pourquoi pensez-vous que notre visite a quelque chose à voir avec Sophie ? l’interrogea