Название | La Mort et Un Chien |
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Автор произведения | Фиона Грейс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094305295 |
— On devrait partir en vacances, dit soudain Tom.
Une fois encore, Lacey faillit recracher sa nourriture, mais Tom n’avait pu le remarquer, car il continua à parler.
— Quand je reviendrai de mon cours de focaccia, on devrait partir en vacances. Nous avons tous les deux travaillé si dur, nous le méritons. On peut aller dans ma ville natale dans le Devon, et je te montrerai tous les endroits que j’aimais quand j’étais enfant.
Si Tom avait suggéré cela hier avant son appel avec David, Lacey lui aurait probablement sauté dessus à cette proposition. Mais soudain, l’idée de faire des plans sur le long terme avec son nouveau petit ami – même si ce n’était qu’une semaine dans le futur – semblait brûler un peu les étapes. Bien sûr, Tom n’avait aucune raison de ne pas être confiant dans sa vie. Mais Lacey elle-même n’était pas divorcée depuis longtemps. Elle était entrée dans son monde de stabilité relative à un moment où littéralement chaque partie de la sienne était partie à vau-l’eau – son travail, sa maison, son pays, et même sa situation amoureuse ! Elle était passée du baby-sitting de son neveu, Frankie, pendant que sa sœur, Naomi, avait un autre rendez-vous désastreux, à la chasse aux moutons sur sa pelouse avant ; de l’aboiement de son patron, Saskia, dans une entreprise de design d’intérieur de New York, à des excursions de repérage d’antiquités dans le Mayfair de Londres avec sa voisine bizarre en cardigan et deux chiens de berger sur leurs talons. C’était beaucoup de changements d’un seul coup, et elle ne savait pas trop où elle avait la tête.
— Je vais devoir voir à quel point je suis occupée avec le magasin, répondit-elle sans s’engager. La vente aux enchères demande plus de travail que je ne l’avais prévu.
— Bien sûr, dit Tom, sans paraître avoir lu entre les lignes. Saisir les subtilités et les sous-entendus n’était pas l’un des points forts de Tom, ce qui était une autre chose qu’elle aimait chez lui. Il prenait tout ce qu’elle disait pour argent comptant. Contrairement à sa mère et à sa sœur, qui l’asticotaient et disséquaient chaque mot qu’elle disait, il n’y avait pas de devinettes ou de doutes avec Tom. Pas de faux-semblants.
Juste à ce moment-là, la cloche au-dessus de la porte de la pâtisserie tinta, et le regard de Tom passa par-dessus l’épaule de Lacey. Elle regarda son expression se tordre en une grimace avant que ses yeux ne recroisent les siens.
— Super, murmura-t-il dans sa barbe. Je me demandais quand mon tour viendrait pour la visite de Bonnet-Blanc et Blanc-Bonnet. Il faut que tu m’excuses.
Il se leva et fit le tour du comptoir.
Curieuse de voir qui pouvait susciter une réponse aussi viscérale de la part de Tom – un homme notoirement facile à vivre et avenant – Lacey pivota sur son tabouret.
Les clients qui étaient entrés dans la pâtisserie étaient un homme et une femme, et on aurait dit qu’ils venaient de quitter le plateau de Dallas. L’homme était en costume bleu poudre avec un chapeau de cowboy. La femme – beaucoup plus jeune, nota Lacey avec ironie, comme cela semblait être la préférence de la plupart des hommes d’âge moyen – était vêtue d’un deux-pièces rose fuchsia, assez vif pour donner mal à la tête à Lacey, et qui jurait terriblement avec ses cheveux blonds à la Dolly Parton.
— Nous aimerions essayer quelques échantillons, aboya l’homme. Il était américain, et sa brusquerie semblait si déplacée dans la petite pâtisserie charmante de Tom.
Mon dieu, j’espère que je ne sonne pas comme ça aux oreilles de Tom, pensa Lacey un peu gênée.
— Bien sûr, répondit poliment Tom. Le ton britannique de sa propre voix semblait s’être intensifié en réponse. Que voulez-vous essayer ? Nous avons des pâtisseries et…
— Beurk, Buck, non, dit la femme à son mari, en tirant sur son bras auquel elle s’accrochait. Tu sais que le blé me fait grossir. Demande-lui quelque chose de différent.
Lacey ne pouvait s’empêcher de soulever un sourcil face à cette paire bizarre. La femme était-elle incapable de poser ses propres questions ?
— Vous avez du chocolat ? demanda l’homme qu’elle appelait Buck. Ou plutôt exigea, puisque son ton était si grossier.
— Oui, dit Tom, gardant malgré tout son sang-froid face à cette grande gueule et sa bernicle de femme.
Il leur montra la vitrine des chocolats et fit un geste de la main. Buck en prit une dans son poing bien gras et l’enfourna directement dans sa bouche.
Presque immédiatement, il le recracha. Le petit morceau gluant, à moitié mâché, s’écrasa par terre.
Chester, qui était resté très silencieusement assis aux pieds de Lacey, se leva soudainement et se jeta dessus.
— Chester. Non, lui dit Lacey d’une voix ferme et autoritaire, à laquelle il savait très bien qu’il devait obéir. Poison.
Le berger anglais la regarda, puis regarda tristement le chocolat, avant de reprendre enfin sa place à ses pieds avec l’expression d’un enfant rejeté.
— Beurk, Buck, il y a un chien ici ! se lamenta la femme blonde. C’est tellement peu hygiénique.
— L’hygiène est le moindre de ses soucis, se moqua Buck en regardant Tom, qui avait maintenant une expression un peu mortifiée. Votre chocolat a un goût de merde !
— Le chocolat américain et le chocolat anglais sont différents, dit Lacey, ressentant le besoin d’intervenir pour prendre la défense de Tom.
— Pas besoin de le dire, répondit Buck. Ça a un goût de merde ! Et la reine mange ces cochonneries? Elle a besoin de bonnes importations américaines si vous voulez mon avis.
D’une manière ou d’une autre, Tom parvint à rester calme, même si Lacey bouillonnait assez pour eux deux.
Cette brute et sa misérable femme sortirent précipitamment hors du magasin et Tom prit un mouchoir pour essuyer le chocolat craché qu’ils avaient laissé derrière eux.
— Ils étaient si vulgaires, dit Lacey, incrédule, pendant que Tom nettoyait.
— Ils séjournent au B&B de Carol, expliqua-t-il en levant les yeux vers elle, tandis qu’il était à quatre pattes en train de passer la serpillière sur les carreaux. Elle dit qu’ils sont horribles. L’homme, Buck, renvoie en cuisine chaque plat qu’il commande. Après en avoir mangé la moitié, cela dit. La femme prétend que les shampooings et les savons lui donnent des démangeaisons, mais quand Carol lui fournit quelque chose de nouveau, les originaux ont mystérieusement disparu. Il se leva, en secouant la tête. Ils empoisonnent la vie de tout le monde.
— Oh, dit Lacey, en mettant le dernier morceau de croissant dans sa bouche. Je devrais me considérer comme chanceuse, alors. Je doute qu’ils soient intéressés par les antiquités.
Tom tapota le comptoir.
— Touche du bois, Lacey. Tu ne voudrais pas te porter la poisse.
Lacey était sur le point de dire qu’elle ne croyait pas à de telles superstitions, mais elle pensa alors au vieil homme et à la ballerine