Название | La Maison Idéale |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640297821 |
Il avait utilisé cette compétence avec les informations des affaires qu’elle lui avait communiquées pour lui donner des indices sur plusieurs crimes, dont le meurtre d’une riche philanthrope de Hancock Park. Il lui avait aussi suggéré que son propre mari n’était peut-être pas aussi digne de confiance qu’il le paraissait.
Malheureusement pour Jessie, les capacités de déduction de Crutchfield avaient aussi fonctionné contre elle. Si elle avait voulu rencontrer Crutchfield, c’était parce qu’elle avait remarqué qu’il avait calqué ses meurtres sur ceux de son père, le légendaire tueur en série Xander Thurman, qui n’avait jamais été capturé. Cependant, Thurman avait commis ses crimes dans la campagne du Missouri plus de vingt ans auparavant. Cela semblait être un choix irraisonné et obscur pour un tueur de Californie du Sud.
En fait, il s’était avéré que Bolton était un grand fan de Thurman et, quand Jessie avait commencé à lui demander pourquoi il s’intéressait à ces vieux meurtres, il n’avait pas mis longtemps à comprendre que la jeune femme qui se tenait devant lui était intimement liée à Thurman. Finalement, il avait admis qu’il savait qu’elle était sa fille et il avait révélé une autre chose : il avait rencontré son père deux ans auparavant.
D’une voix pleine de joie, il avait informé Jessie que son père était entré à l’hôpital déguisé en docteur et avait réussi à avoir une longue conversation avec le prisonnier. Apparemment, il cherchait sa fille, qui avait changé de nom et bénéficiait du programme de protection des témoins après que Thurman avait tué la mère de Jessie. Thurman soupçonnait que Jessie pourrait rendre visite à Crutchfield un de ces jours parce que leurs crimes étaient très similaires. Thurman voulait que Crutchfield l’avertisse si Jessie venait et qu’il lui communique son nouveau nom et son adresse.
Dès ce moment-là, leur relation était devenue si inégale que Jessie s’était sentie extrêmement mal à l’aise. Crutchfield lui fournissait encore des informations sur ses crimes et des indices sur d’autres, mais ils savaient tous les deux qu’il avait les cartes en main.
Il connaissait son nouveau nom. Il savait à quoi elle ressemblait. Il savait dans quelle ville elle habitait. À un moment, elle avait découvert qu’il savait même qu’elle avait habité chez son amie Lacy et où se trouvait l’appartement en question. Enfin, apparemment, malgré son incarcération dans un hôpital officiellement placé sous le sceau du secret, il avait la capacité de transmettre toutes ces informations au père de Jessie.
Jessie était quasiment sûre que c’était au moins en partie pour cela que Lacy, qui voulait devenir styliste, était partie travailler six mois à Milan. C’était une grande opportunité mais c’était aussi à des milliers de kilomètres de la vie dangereuse de Jessie.
Quand Jessie sortit de l’autoroute, seulement quelques minutes avant d’arriver à la DNR, elle se souvint comment Crutchfield avait finalement révélé la menace auparavant tacite qui avait toujours pesé sur leurs rencontres.
Peut-être était-ce parce qu’il avait senti qu’elle allait partir pour plusieurs mois. Peut-être était-ce seulement par méchanceté. Cependant, la dernière fois qu’elle avait regardé dans ses yeux perfides, derrière la vitre, il lui avait infligé un grand choc.
— Je vais avoir une petite conversation avec votre père, lui avait-il dit avec son accent du sud raffiné. Je ne veux pas gâcher le suspense en disant quand, mais ça va être un plaisir, j’en suis tout à fait certain.
Étranglée par la peur, Jessie avait tout juste réussi à prononcer un seul mot :
— Comment ?
— Oh, ne vous souciez pas de ça, Miss Jessie, avait-il dit sur un ton apaisant. Sachez seulement que, quand nous parlerons, je n’oublierai pas de lui transmettre vos salutations.
En entrant sur le parking de l’hôpital, elle se posa la question qui l’avait hantée depuis cette époque, celle qu’elle ne pouvait chasser de sa tête que quand elle était concentrée sur un autre travail : avait-il vraiment fait ça ? Pendant qu’elle était partie apprendre comment attraper des gens comme lui et son père, est-ce que ces deux hommes s’étaient vraiment rencontrés une deuxième fois, malgré toutes les mesures de sécurité précisément conçues pour empêcher cette sorte de chose ?
Elle avait la sensation que ce mystère allait être résolu.
CHAPITRE CINQ
Entrer dans la DNR était exactement l’expérience dont elle se souvenait. Quand elle avait obtenu l’autorisation d’entrer dans l’hôpital fermé par une porte gardée, elle était passée derrière le bâtiment principal et s’était approchée d’un second bâtiment, quelconque et plus petit, qui s’élevait au-delà.
C’était un bâtiment fade d’un étage en béton et en acier qui s’élevait au milieu d’un parking en terre. Seul le toit était visible derrière une grande clôture en barbelé à mailles vertes qui entourait le bâtiment entier.
Elle passa par une deuxième porte gardée pour accéder à la DNR. Quand elle se fut garée, elle se rendit à l’entrée principale à pied en faisant semblant de ne pas voir les plusieurs caméras de sécurité qui la suivaient à chaque pas. Quand elle atteignit la porte extérieure, elle attendit qu’on la laisse entrer. À la différence de la première fois où elle était venue, maintenant, le personnel la reconnaissait et la laissait entrer pour cette raison.
Cependant, cela ne concernait que la porte extérieure. Quand elle eut traversé une petite cour, elle atteignit l’entrée principale qui menait à l’hôpital. Cette entrée avait d’épaisses portes en verre pare-balles. Jessie passa sa carte d’accès et la lumière du panneau devint verte. Alors, l’agent de sécurité qui se trouvait à son bureau à l’intérieur et qui avait vu lui aussi la couleur changer lui ouvrit la porte, ce qui mit fin au processus d’entrée.
Dans un petit vestibule, Jessie attendit que la porte extérieure se ferme. D’expérience, elle savait que la porte intérieure ne s’ouvrirait que quand la porte extérieure se serait complètement refermée. Quand la porte extérieure se verrouilla en produisant un clic audible, l’agent de sécurité déverrouilla la porte intérieure.
Jessie entra. À l’intérieur, un deuxième agent armé l’attendait. Il récupéra les affaires personnelles de Jessie, qui en avait très peu. Avec le temps, elle avait appris qu’il valait mieux laisser presque tout dans la voiture, qui ne courait aucun risque d’être vandalisée.
Le garde procéda à une fouille par palpation puis fit signe à Jessie de passer sous le scanner à ondes millimétriques de style aéroport, qui afficha un aperçu détaillé de tout son corps. Quand ce fut fait, on lui rendit ses affaires sans un mot. C’était la seule indication qu’elle avait le droit de continuer.
— Est-ce que l’inspecteur Gentry m’attend ? demanda-t-elle à l’inspectrice qui se trouvait derrière le bureau.
La femme leva le regard vers elle d’un air totalement indifférent.
— Elle sera là dans un moment. Attendez devant la porte de l’aire transitionnelle de préparation.
Jessie fit ce qu’on lui ordonnait. L’aire transitionnelle de préparation était la pièce où tous les visiteurs se changeaient avant d’interagir avec un patient. Quand ils se retrouvaient à l’intérieur, on leur ordonnait de mettre une blouse stérile grise comme on en voyait dans les hôpitaux, d’enlever tous leurs bijoux et de se retirer toute sorte de maquillage. Comme on en avait déjà averti Jessie, ces hommes n’avaient pas besoin qu’on les stimule encore plus.
Un moment plus tard, l’inspecteur Katherine Gentry, Kat pour