Название | La Maison Idéale |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640297821 |
Seuls ceux qui avaient été désignés par leurs superviseurs avaient accès à ce programme exclusif. Pour ceux n’allaient pas à Quantico pour devenir des agents officiels du FBI, cette formation intensive était ce qui se faisait de mieux.
Normalement, Jessie n’aurait pas dû avoir le droit de participer à cette formation. Jusqu’à récemment, elle avait seulement été consultante intérim junior en profilage criminel pour la Police de Los Angeles. Cependant, quand elle avait résolu une affaire à profil élevé, sa réputation s’était rapidement améliorée.
Rétrospectivement, Jessie comprenait pourquoi l’académie préférait des personnels plus expérimentés. Pendant les deux premières semaines de la formation, elle s’était sentie complètement submergée par le volume d’informations qu’on lui demandait d’absorber. Elle avait eu des cours de médecine légale, de droit, de mentalité terroriste et aussi des cours portant sur son domaine de prédilection, la science du comportement, qui partait du principe selon lequel il fallait entrer dans l’esprit des tueurs pour mieux comprendre leurs mobiles. En plus de cela, il y avait l’entraînement physique permanent qui faisait souffrir tous ses muscles.
Finalement, elle avait trouvé ses repères. Les cours, qui lui rappelaient son travail de troisième cycle en psychologie criminelle, commençaient à faire sens. Au bout d’environ un mois, son corps avait arrêté de lui faire souffrir le martyre quand elle se réveillait le matin et, surtout, le temps qu’elle passait à étudier les sciences du comportement lui permettait d’interagir avec les meilleurs experts en tueurs en série du monde. Elle espérait en devenir un dans l’avenir.
Il y avait un avantage de plus. Comme elle travaillait très dur, aussi bien sur le plan mental que sur le plan physique, elle ne rêvait presque pas, ou, du moins, elle ne faisait pas de cauchemars.
Chez elle, elle se réveillait souvent en hurlant, prise de sueurs froides, quand des souvenirs de son enfance ou ses traumatismes plus récents se rappelaient à son inconscient. Elle se souvenait encore de sa source d’anxiété la plus récente. C’était sa dernière conversation avec Bolton Crutchfield, le tueur en série incarcéré, celle où il lui avait dit qu’il bavarderait bientôt avec le père meurtrier de Jessie.
Si elle avait été à Los Angeles pendant les dix dernières semaines, elle aurait passé la plus grande partie de ce temps à se demander obsessionnellement si Crutchfield disait la vérité ou se foutait d’elle. Or, s’il disait la vérité, comment allait-il pouvoir organiser une discussion avec un tueur en cavale tout en étant détenu dans un hôpital psychiatrique sécurisé ?
Comme Jessie avait été à plusieurs milliers de kilomètres et comme elle s’était dévouée à des tâches qui l’avaient constamment poussée à bout pendant presque chaque seconde d’éveil, elle n’avait pas pu rester obsédée par les déclarations de Crutchfield. Elle allait sûrement recommencer bientôt, mais pas tout de suite. Pour l’instant, elle était tout simplement trop fatiguée pour que son cerveau l’empêche de vivre.
Quand elle se réinstalla confortablement dans son siège pour se rendormir, Jessie pensa à quelque chose.
Donc, tout ce que j’ai à faire pour bien dormir tout le reste de ma vie, c’est passer chaque matinée à m’entraîner jusqu’à quasiment me faire vomir puis poursuivre par dix heures de formation professionnelle ininterrompues. Ça a l’air bon, comme plan.
Avant que le sourire qui commençait à s’afficher sur ses lèvres n’ait fini de se former, elle s’était rendormie.
*
Cette sensation de confort douillet disparut dès qu’elle sortit de l’Aéroport International de Los Angeles juste après midi. Dès lors, elle comprit qu’il allait falloir qu’elle recommence à être sur ses gardes tout le temps. Après tout, comme elle l’avait appris avant de partir pour Quantico, un tueur en série qui n’avait jamais été capturé était en chasse. Xander Thurman la recherchait depuis des mois. Il se trouvait que ce Thurman était aussi son père.
Elle prit un covoiturage pour aller de l’aéroport jusqu’à son lieu de travail, qui était le Poste de Police Central Communautaire du centre-ville de Los Angeles. Comme elle ne reprenait pas le travail officiellement avant le lendemain et n’était pas d’humeur à bavarder, elle ne se rendit même pas dans la salle principale du poste.
Elle préféra aller consulter sa boîte aux lettres personnelle et y récupéra son courrier, qui avait été transféré d’une boîte postale. Personne, ni ses collègues de travail, ni ses amis, pas même ses parents adoptifs, ne connaissaient son adresse réelle. Elle avait loué l’appartement par l’intermédiaire d’une société de leasing ; son nom ne figurait nulle part sur le contrat et il n’existait aucun papier permettant de faire le lien entre elle et cet immeuble.
Quand elle prit le courrier, elle partit dans un couloir latéral qui l’emmena au parc automobile, où des taxis attendaient toujours dans la ruelle voisine. Elle bondit dans l’un d’eux et lui demanda de l’emmener au magasin de détail qui était situé près de son immeuble d’appartements, à environ trois kilomètres.
Si elle avait choisi d’habiter à cet endroit après que son amie Lacy avait insisté pour qu’elle déménage, c’était en partie parce qu’il était difficile à trouver et parce qu’il était encore plus difficile d’y accéder sans permission. D’abord, son parking se trouvait sous le magasin de détail attenant situé dans le même bâtiment, donc, si on la suivait, on aurait du mal à déterminer où elle allait.
Même si quelqu’un trouvait où elle allait, le bâtiment avait un concierge et un vigile. La porte de devant et les ascenseurs n’ouvraient qu’avec une carte numérique. Quant aux appartements eux-mêmes, ils n’avaient pas de numéro affiché à l’extérieur. Les résidents devaient mémoriser lequel était le leur.
Cependant, Jessie prenait quand même des précautions supplémentaires. Quand le taxi, qu’elle payait en liquide, la déposait, elle entrait dans le magasin de détail. D’abord, elle traversait rapidement un café puis se fondait dans la foule avant de prendre une sortie latérale.
Ensuite, tirant le capuchon de son sweat sur ses cheveux marron qui lui tombaient jusqu’aux épaules, elle traversait une épicerie et entrait dans un hall qui contenait des toilettes et une porte marquée « Réservé au personnel ». Elle poussait la porte des toilettes des femmes pour que la personne qui la suivait, s’il y en avait une, s’imagine qu’elle était entrée là. En fait, sans regarder derrière elle, elle passait rapidement par l’entrée des employés, qui était un hall long muni d’entrées arrière vers toutes les entreprises.
Elle courait dans le couloir incurvé jusqu’à arriver à un escalier avec une pancarte qui indiquait ‘Maintenance’. Descendant les marches aussi vite et aussi discrètement que possible, elle se servait de la carte numérique que le gestionnaire de l’immeuble lui avait donnée pour déverrouiller aussi cette porte. Pour obtenir une autorisation spéciale qui lui permette d’entrer dans cette zone, elle avait préféré utiliser ses liens avec la Police de Los Angeles qu’essayer d’expliquer que, si elle prenait toutes ses précautions, c’était parce qu’elle avait un père tueur en série en cavale.
La porte de maintenance se fermait et se verrouillait derrière elle et, ensuite, elle avançait dans un passage étroit avec des canalisations exposées qui dépassaient de partout et des cages en métal qui protégeaient des équipements dont elle ne comprenait pas la finalité. Au bout de plusieurs minutes de contournement des obstacles, elle atteignait une petite alcôve près d’une grande chaudière.
Situé à mi-chemin, ce recoin était non éclairé et facile à manquer. Lors de son premier passage en ce lieu, elle avait eu besoin qu’on le lui montre. Elle entrait dans l’alcôve et sortait la vieille clé qu’on lui avait donnée. La serrure de cette porte était un verrou à l’ancienne. Jessie l’ouvrait, poussait la