Название | La Maison Idéale |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640297821 |
Elle régla le temps à quarante minutes, prévoyant de se forcer à compléter les huit kilomètres en consacrant cinq minutes à chaque kilomètre. Alors, elle monta le volume de sa musique. Quand les quelques premières secondes de ‘Killer’ de Seal commencèrent à résonner dans ses oreilles, son esprit se vida et elle ne se concentra plus que sur la tâche qu’elle avait à accomplir dans les quarante minutes suivantes. Elle ne pensait ni au titre de la chanson (‘Tueur’) ni aux souvenirs personnels qu’il risquait de réveiller. Il n’y avait plus que le rythme et ses jambes qui battaient en harmonie avec lui sur le tapis de course. C’était un état aussi proche de la paix intérieure que Jessie Hunt pouvait en connaître.
CHAPITRE HUIT
Eliza Longworth se précipita vers la porte de devant de Penny aussi rapidement que possible. Il était presque huit heures du matin, heure à laquelle leur professeure de yoga arrivait habituellement.
Elle avait passé une nuit en grande partie blanche. Ce n’était qu’aux premières lueurs du matin qu’elle avait eu la sensation de savoir ce qu’il fallait qu’elle fasse. Quand elle avait pris sa décision, Eliza avait senti un poids lui tomber des épaules.
Elle avait envoyé un SMS à Penny pour lui dire que cette longue nuit lui avait permis de réfléchir et de comprendre qu’elle avait mis trop hâtivement fin à leur amitié. Selon elle, il fallait qu’elles suivent le cours de yoga et, ensuite, quand leur professeure, Beth, serait partie, elles pourraient essayer de trouver un moyen de résoudre le problème.
Penny n’avait pas répondu, mais Eliza avait décidé d’aller quand même au cours. Quand elle atteignit la porte de devant, elle vit Beth remonter la route tortueuse du quartier résidentiel et lui fit signe de la main.
— Penny ! cria-t-elle en frappant à la porte. Beth est là. Est-ce qu’on fait encore le yoga ?
Comme elle n’entendit aucune réponse, elle sonna à la porte et agita le bras devant la caméra.
— Penny, puis-je entrer ? Il faudrait qu’on parle un instant avant que Beth arrive.
Aucune réponse et Beth était seulement à cent mètres. Eliza décida d’entrer. Elle savait où Penny gardait sa clé secrète mais essaya quand même de pousser la porte. Elle était déverrouillée. Eliza entra en laissant la porte ouverte pour Beth.
— Penny, appela-t-elle, tu as laissé la porte déverrouillée. Beth arrive. As-tu reçu mon SMS ? Est-ce qu’on peut parler en privé une minute avant de commencer ?
Elle entra dans le vestibule et attendit. Il n’y avait toujours pas de réponse. Elle entra dans le salon où elles faisaient d’habitude leurs séances de yoga. Il était vide, lui aussi. Elle allait se rendre dans la cuisine quand Beth entra.
— Me voici, mesdames ! appela-t-elle de la porte de devant.
— Salut, Beth, dit Eliza en se retournant pour l’accueillir. La porte était déverrouillée mais Penny ne répond pas. Je ne sais pas ce qui se passe. Elle s’est peut-être réveillée en retard ou elle est dans la salle de bains ou ailleurs. Je vais aller voir à l’étage. Servez-vous quelque chose à boire si vous voulez. Je suis sûre que ça ne prendra qu’une minute.
— Pas de problème, dit Beth. Mon client de neuf heures trente a annulé. Je ne suis pas pressée. Dites-lui de prendre son temps.
— OK, dit Eliza en commençant à monter à l’escalier. J’en ai pour une minute.
Elle était environ à mi-chemin entre le rez-de-chaussée et le premier étage quand elle se demanda si elle n’aurait pas dû prendre l’ascenseur. La chambre principale était au troisième étage et elle n’était pas très heureuse de devoir monter si haut. Cependant, avant qu’elle ait eu le temps d’y réfléchir, elle entendit un hurlement venir d’en bas.
— Que se passe-t-il ? cria-t-elle en faisant demi-tour pour redescendre à toute vitesse.
— Dépêchez-vous ! cria Beth. Oh mon Dieu, dépêchez-vous !
Sa voix venait de la cuisine. Quand Eliza arriva en bas de l’escalier, elle se mit à courir, traversa le salon en toute hâte et passa le coin.
Sur le carrelage style espagnol de la cuisine, Penny gisait dans une grande mare de sang. Elle avait les yeux ouverts de terreur et le corps tordu par une sorte de spasme horrible de la mort.
Eliza se précipita vers son amie la plus ancienne et la plus chère et glissa sur le liquide épais en approchant. Elle perdit pied et atterrit violemment par terre, le corps entier barbotant dans le sang.
Essayant de ne pas avoir de haut-le-cœur, elle rampa vers Penny et posa les mains sur la poitrine de son amie. Malgré les vêtements qu’elle portait, elle était froide, et pourtant, Eliza la secoua comme si cela pouvait la réveiller.
— Penny, supplia-t-elle, réveille-toi.
Son amie ne répondit pas. Eliza leva le regard vers Beth.
— Savez-vous faire un massage cardiaque ? demanda-t-elle.
— Non, dit la jeune femme d’une voix tremblante en secouant la tête, mais je pense que c’est trop tard.
Sans tenir compte de sa réponse, Eliza essaya de se souvenir du cours de massage cardiaque qu’elle avait suivi plusieurs années auparavant. Il avait été consacré aux enfants mais les mêmes principes étaient sûrement valables. Elle ouvrit la bouche à Penny, pencha sa tête en arrière, lui pinça le nez et souffla violemment dans la gorge de son amie.
Alors, elle s’installa à califourchon sur Penny, mit une main sur l’autre avec les paumes vers le bas et appuya fortement de la main sur le sternum de Penny. Elle le fit une deuxième fois puis une troisième en essayant de suivre une sorte de rythme.
— Oh, mon Dieu, entendit-elle marmonner Beth.
— Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle durement en levant les yeux pour voir ce qui se passait.
— Quand vous appuyez sur elle, du sang suinte de sa poitrine.
Eliza baissa les yeux. C’était vrai. Chaque compression provoquait un écoulement lent de sang par ce qui semblait être de grandes entailles pratiquées dans la poitrine de Penny. Eliza releva les yeux.
— Appellez le SAMU ! cria-t-elle alors qu’elle savait que c’était inutile.
*
Contre toute attente, Jessie se sentit nerveuse et arriva tôt au travail.
Avec toutes les précautions de sécurité supplémentaires qu’elle avait mises en place, elle avait décidé de partir vingt minutes en avance pour son premier jour de travail depuis trois mois pour être sûre d’arriver avant neuf heures du matin, qui était l’heure que le capitaine Decker lui avait donnée. Cependant, elle avait dû apprendre à négocier plus vite les tournants et les escaliers cachés, car il lui fallut moins longtemps que prévu pour arriver au Poste de Police Central.
Alors qu’elle allait du parking à l’entrée principale du poste, elle regardait partout, cherchant quoi que ce soit qui sorte de l’ordinaire, mais, à ce moment-là, elle se souvint de la promesse qu’elle s’était faite à elle-même juste avant de s’endormir la veille au soir. Elle n’accepterait pas que la menace que constituait son père lui gâche la vie.
Elle ne savait absolument pas si Bolton Crutchfield avait communiqué des informations vagues ou précises à son père. Elle n’était même pas sûre que Crutchfield lui ait dit la vérité. Quoi qu’il en soit, elle ne pouvait pas faire grand-chose de plus que ce qu’elle faisait déjà. Kat Gentry vérifiait