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Автор произведения | Морган Райс |
Жанр | Книги для детей: прочее |
Серия | |
Издательство | Книги для детей: прочее |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094311005 |
— Je ne crois pas m’être jamais senti aussi bien, dit-il.
Il regarda la générale s’Lara et les docteurs, qui semblaient tous l’examiner comme pour essayer de vérifier que tout soit normal.
— Qu’avez-vous fait ?
— Nous vous avons guéri, répondit la générale, Nous avons scanné votre corps pour y repérer des tendances défectueuses, puis nous avons utilisé notre technologie médicale pour remplacer ces tendances par quelque chose de nouveau. Votre cerveau a été stabilisé et votre maladie ne peut donc plus progresser.
— Et ma capacité à traduire des signaux ? demanda Kevin.
Soudain, il trouva la réponse à cette question avant que les autres aient pu dire quoi que ce soit. Les Ilariens ne parlaient pas sa langue, mais la leur. Il pouvait encore les comprendre, pouvait encore sentir les signaux des IA qui communiquaient les unes avec les autres et pouvait encore les traduire quand ils se faisaient trop forts.
… semble être entièrement guéri …
… pourrait s’avérer nécessaire …
— Normalement, la procédure n’a affecté que votre maladie, dit la générale s’Lara en jetant un coup d’œil à un des docteurs, qui hocha la tête, après quoi Kevin constata qu’elle était soulagée d’en avoir la confirmation.
Kevin aurait dû s’en sentir heureux. Il s’en sentait heureux, mais il ressentait aussi autre chose. D’une façon ou d’une autre, il avait l’impression que cela aurait dû être plus difficile. Après tout ce que les scientifiques terriens avaient fait pour le stabiliser et le guérir, il lui semblait impossible que ces extra-terrestres aient pu le guérir en déployant si peu d’efforts.
— Vous … m’avez guéri, dit-il. Pourquoi ? Pourquoi m’avez-vous guéri ? Vous savez ce que j’ai fait. Vous savez que je suis responsable de la destruction du monde où vous vous étiez réfugiés.
— Et nous t’avons jugé pour cela, dit la générale s’Lara. Nous avons accepté que tu restes parmi nous. Croyais-tu que nous allions refuser de te soigner alors que nous avions la capacité de le faire ? Nous ne sommes pas comme ça. Ce serait injuste.
Alors, Kevin se sentit submergé par l’immensité de la bonté et de la bienveillance de la générale. Comment ces extra-terrestres pouvaient-ils être aussi bien intentionnés ? Il semblait impossible que qui que ce soit puisse être aussi généreux envers celui qui avait tant essayé de le détruire. Après tout ce qu’il avait fait …
— Ce n’était pas ta faute, Kevin, dit Chloe.
Kevin aurait aimé pouvoir le penser. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était être immensément reconnaissant que les autres le pensent, eux.
— Merci, dit-il à la générale. Je … je ne sais pas quoi dire.
Ils lui avaient rendu sa vie. Ils l’avaient guéri alors que personne d’autre ne pouvait le faire et ils l’avaient fait alors qu’ils avaient eu toutes les raisons de ne pas le faire.
— Vous n’avez besoin de rien dire, répondit la générale s’Lara, Nous aidons ceux qui en ont vraiment besoin. Nous cherchons la paix là où nous pouvons la trouver. Nous pardonnons.
Cela semblait impossible à croire. Kevin n’était pas sûr qu’il arriverait à pardonner à la Ruche. S’il avait une chance de la détruire, il le ferait. Et pourtant … il se tourna vers Ro. Kevin ne le détestait pas. Il avait même confiance en lui, alors que l’ex-Plus Pur avait été un de ceux qui avaient tenté de détruire sa planète.
— J’ai tant de choses à apprendre, dit Kevin.
Il se tourna vers Chloe et, une fois de plus, il se sentit coupable d’avoir pensé à Luna et pas à Chloe quand il avait été mourant. C’était Chloe qui l’avait soutenu sur le vaisseau-monde de la Ruche. Elle l’avait aidé à s’échapper. Il savait ce qu’elle ressentait pour lui et il avait même quelques sentiments de son côté … mais c’était Luna qu’il voyait quand il fermait les yeux, Luna à laquelle il pensait à chaque moment de liberté, même s’il y avait de fortes chances qu’elle soit noyée dans la masse des humains transformés.
— Vous avez eu droit à un nouveau commencement, Kevin, dit doucement la générale s’Lara comme si elle comprenait l’énormité de tout ce qui arrivait à Kevin. La question, c’est de savoir ce que vous allez choisir d’en faire.
Alors, Kevin ne put plus rester dans la salle. C’était trop. Ce n’était pas seulement qu’il ne savait pas quoi dire ou penser. À ce moment-là, il avait besoin d’air frais. Il voulait se souvenir qu’il était vraiment vivant, qu’il avait vraiment un avenir potentiel.
Il y avait des portes qui menaient de l’hôpital à une sorte de balcon qui semblait avoir poussé de l’arbre lui-même. Il entourait l’arbre comme un grand champignon qui aurait poussé sur le tronc et il était largement assez grand pour le tenir avec une dizaine d’autres personnes. Kevin avança dessus. Entouré par les arbres, il absorba la beauté du monde qui s’étendait au-dessous. Çà et là, de petits vaisseaux filaient entre les arbres avec autant d’agilité que des oiseaux, ou ils montaient vers les grands vaisseaux qui attendaient en orbite. Des oiseaux plus gros que Kevin nichaient dans certaines des branches et chantaient des chansons qui remplissaient l’air de musique pendant que des vignes vierges pendaient presque jusqu’au sol et que des créatures à fourrure à moitié aussi grandes que Kevin faisaient l’aller-retour sur le tronc.
À cet endroit, l’air était parfumé et ce n’était pas uniquement à cause du musc des fleurs de la forêt et de la canopée feuillue, même s’ils y contribuaient. C’était aussi dû au fait qu’il pouvait inspirer à fond sans souffrir et se tenir là sans avoir de vertiges à cause de la leucodystrophie qui avait menacé de l’engloutir. C’était très étrange de se tenir là comme ça et, plus Kevin le faisait, plus il était certain que toute sa vie avait été affectée par cette maladie. Il avait cru qu’elle n’était entrée dans sa vie qu’au cours des quelques derniers mois, mais la saveur de l’air d’ici lui apprit qu’elle avait toujours fait partie de lui, rôdant, attendant son heure et ne se manifestant qu’au stade où elle avait été trop avancée pour être curable.
Il se tenait là, observait l’immensité et la beauté du monde qui l’entourait et l’émotion brute lui semblait tout simplement irrésistible. Il lui était arrivé tant de choses, et maintenant, il se sentait mieux que jamais. Pourtant, il se sentait minuscule face aux défis de la vie. Il avait l’impression qu’il y avait trop de choses qu’il ne savait pas, trop de choses qu’il lui fallait encore apprendre et comprendre. Il avait toute cette nouvelle vie à passer et il y avait tant de choses à y apprendre et à y faire que, même maintenant, il ne savait pas si cette vie allait suffire.
— Kevin, tu vas bien ? demanda Chloe, qui sortit après lui.
Pendant un moment ou deux, Kevin voulut se cacher derrière l’étrangeté de tout ce qu’il avait vécu. Il voulut lui dire qu’il se remettait du choc de ce qui s’était passé, ou de sa guérison subite. Il voulait faire comme si tout allait bien. Il voulait mentir alors que Chloe était une des rares personnes qui méritait mieux que des mensonges.
Il savait qu’il ne pouvait pas faire ça.
— Je … Chloe, j’ai quelque chose à te dire.
— Tu es amoureux de Luna, dit Chloe.
Elle resta là, aussi immobile qu’une statue, sans dire un mot, attendant visiblement que Kevin veuille bien le faire. Il lui fallut un moment parce que Chloe l’avait pris de vitesse et il avait besoin de se remettre du choc.
Il hocha la tête.
— Je … elle est mon amie depuis toujours. Je pense à elle tout le temps. Je voudrais … je voudrais ressentir la même chose pour toi,